Accueil » Culture et tradition » Artisanat : la Peau de bœuf

Artisanat : la Peau de bœuf

L’é­le­vage bovin est très pra­ti­qué dans le pays de la grande île dont le plus répan­du est l’é­le­vage des bœufs vu que ce der­nier est en effet un ani­mal emblé­ma­tique des Mal­gaches. Le bœuf à Mada­gas­car est éle­vé pour tra­vailler les champs, tirer les char­rues, il peut ser­vir éga­le­ment de moyen de trans­port dans les milieux ruraux pour dépla­cer les mar­chan­dises, mais éga­le­ment les récoltes d’un vil­lage à un autre. Pour la vache, elle pro­cure du lait, de la viande et elle peut être un très bon inves­tis­se­ment, car elle peut pro­créer avec le bœuf pour qu’elle puisse aug­men­ter leur pro­gé­ni­ture. Il est impor­tant de sou­li­gner que tous les élé­ments qui consti­tuent un bœuf sont exploi­tés par les Mal­gaches sans excep­tion. La peau du bœuf pro­cure un cuir de très bonne qua­li­té et ce der­nier peut être un bon pro­duit à trans­for­mer à son état super résis­tant. Nous allons voir dans les quelques lignes qui suivent les dif­fé­rents pro­duits finis issus de l’ensemble des par­ties consti­tuant le bœuf, en com­men­çant par sa peau, ses cornes, ses os et sa queue. C’est par­ti alors !

La peau du boeuf
Image venant d’in­ter­net

Quels sont les produits qu’on peut fabriquer avec la peau de bœuf ?

Avant toute chose, il est impor­tant quand même de pré­ci­ser qu’il existe pas mal de Mal­gache qui uti­lisent la peau de bœuf pour confec­tion­ner des pro­duits arti­sa­naux. La peau de zébu ren­ferme un bon cuir de qua­li­té supé­rieure par­ti­cu­liè­re­ment souple qui peut ser­vir de matière pre­mière dans la fabrique des paires de chaus­sures, des cein­tures. Dans la confec­tion des jolis sacs à main, des belles san­dales, des dif­fé­rents types de por­te­feuilles ou encore plu­sieurs acces­soires de voyage ou des superbes déco­ra­tions pour la mai­son qui sont entiè­re­ment cou­sues manuel­le­ment par des arti­sans mal­gaches très talen­tueux dans les ate­liers arti­sa­naux. On peut éga­le­ment réa­li­ser un très bon ins­tru­ment musi­cal qui n’est autre que le tam­bour avec la peau de bœuf. Par ailleurs, les dif­fé­rents pro­duits finis vont être ven­dus sur le mar­ché local dans la sec­tion arti­sa­nat mal­gache, sinon ces der­niers pour­ront être exploi­tés en interne par tous les habi­tants, bien sûr sous le sui­vi et contrôle rigou­reux de l’é­tat du pays afin de ne pas affec­ter l’é­qui­libre de la faune. Il est impor­tant de pré­ci­ser qu’il faut pas­ser par la tanière pour avoir un cuir de bonne qua­li­té.

Autres articles du site :  Les 6 meilleurs hôtels spa de Madagascar

Que peut-on procurer avec les cornes de bœuf ?

Elles sont géné­ra­le­ment uti­li­sées pour fabri­quer des dif­fé­rents types d’ac­ces­soires de déco­ra­tion, des manches de cou­teau ou encore des peignes, etc. Une corne vide peut ser­vir d’élé­ment de gris-gris ou de charme très puis­sant pour les diseurs, les devins et les sor­ciers. La corne vide appe­lé sous le nom de « moha­ra » ou étui à gris-gris peut très bien ser­vir dans le mal, mais aus­si pour aider une per­sonne malade, en détresses ou tout sim­ple­ment en dif­fi­cul­té. En effet, le « moha­ra » (étui à gris-gris) peut ser­vir à des fins bien­veillantes ou mal­veillantes.

La peau du boeuf
Image venant d’in­ter­net

Les os vont servir à quoi ?

Ils sont sou­vent sculp­tés ou taillés pour fabri­quer des petits outils. Par exemple, la longue baguette, elle sert à sépa­rer les che­veux des femmes pour mieux les tres­sés. En brû­lant les os et on y ajou­tant du liquide, on peut obte­nir une solu­tion liquide de cou­leur rouge appe­lée en langue locale “rano­me­na”, il s’a­git d’un remède miracle de grand-mère pour gué­rir bon nombre de mala­dies telle que le mal de ventre.

Parlons maintenant de la queue du Zébu.

La queue du zébu est un vrai délice, elle est sur­tout uti­li­sée dans les cuis­sons des dif­fé­rents plats typi­que­ment tra­di­tion­nels. Elle est une vraie régale en la cui­si­nant avec les légumes, mais le plus convoi­té pas les Mal­gaches, c’est le mélange de cette der­nière avec des hari­cots blancs, une des spé­cia­li­tés locales connues en langue interne sous : « Tsa­ra­ma­so sy rambon’omby ». Notons qu’elle sert éga­le­ment dans la fabrique d’une cra­vache faite de cuir.

Autres articles du site :  Recette de « mofo sakay » ou beignet de cresson

La pro­duc­tion des arti­sa­nats faite à par­tir de la peau de bœuf, notam­ment au niveau des sacs et des chaus­sures reste encore faible. Depuis tou­jours, les arti­sans font face à une concur­rence rude suite à l’inondation du mar­ché par des pro­duits chi­nois et des divers sacs ou chaus­sures impor­tés. Il existe d’ailleurs plu­sieurs fac­teurs qui limitent les arti­sans à pour­suivre conti­nuel­le­ment leur che­min. D’autant plus que, l’é­le­vage bovin ren­contre un sou­ci majeur qui se repose sur le vol des zébus, l’existence des “daha­lo” qui ne sont autres que des ban­dits se spé­cia­li­sant dans le vol de bœuf. Ils font régner la ter­reur dans toute la région. C’est l’un des sujets qui décou­ragent la majo­ri­té des éle­veurs de ses bétails, ce qui veut dire alors que si l’élevage dimi­nue for­cé­ment, il aura un impact consé­quent dans la pro­duc­tion des arti­sa­nats puisque les matières pre­mières ne seront plus suf­fi­santes. … À suivre.