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Ethnie malgache : “foko Antefasy”

Une famille d'origine Antefasy

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Les Ante­fa­sy ou Antai­fa­sy ou encore Tefa­sy a pour signi­fi­ca­tion “ceux qui vivent sur le sable”, s’agissant d’un groupe tri­bal de Mada­gas­car sur la côte sud-est, son aire tra­di­tion­nelle se trouve autour de la ville de Fara­fan­ga­na. Ils se situent entre la ville de Manam­pa­tra et de Mana­na­ra Atsi­mo, c’est-à-dire entre l’ethnie Ante­mo­ro au nord et l’ethnie Ante­sa­ka au sud. Selon l’histoire, la socié­té Ante­fa­sy était ini­tia­le­ment divi­sée en trois groupes, dont chaque royaume ont été contrô­lés par un seul roi qui est for­te­ment axé sur la res­tric­tion des règles morales tra­di­tion­nelles. En 2013, les Ante­fa­sy étaient au nombre d’en­vi­ron 150 000 habi­tants. Les Ante­fa­sy parlent la langue Ante­fa­sy, elle fait d’ailleurs par­tie du groupe lin­guis­tique mal­gache du haut pla­teau, la langue Bet­si­leo et la langue Ante­mo­ro. Nous allons décou­vrir dans cette rubrique la par­ti­cu­la­ri­té de cette eth­nie, ce qui la dif­fé­ren­cie des 17 autres eth­nies de Mada­gas­car au niveau de leur manière de s’habiller, leur reli­gion, leur his­toire à l’époque des rois et durant la colo­ni­sa­tion. Nous allons par­ler un peu de leur funé­raille qui est un sujet à ne pas lou­per.

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La particularité de l’ethnie Antefasy.

Leurs vêtements traditionnels

Ils sont vêtus de tis­sus d’é­corce ou des nattes tis­sées, fabri­quer à par­tir des roseaux bat­tus ou des chaux cou­sue. Les tis­sus sont faits de soie mélan­gée afin de les rendre brillant et à la fois doux. Actuel­le­ment, il est deve­nu un pro­duit com­mer­cial typique de la région. Pour les femmes, ces maté­riaux étaient cou­sus pour for­mer un tube, ils sont géné­ra­le­ment por­tés autour de la taille ou tirés sur leurs épaules. Les femmes et les jeunes femmes por­taient aus­si sou­vent des tur­bans ser­rés en roseau ou des courts hauts avec ou sans manches pour cou­vrir leurs seins. Les hommes, en revanche, por­taient un tis­su d’é­corce, et par-des­sus, ils mettent habi­tuel­le­ment un long man­teau à manches. Les cha­peaux tis­sés sont éga­le­ment por­tés par les hommes d’An­tai­fa­sy.

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La religion des Antaifasy

La plu­part des Ante­fa­sy suivent la reli­gion tra­di­tion­nelle mal­gache, seule­ment 20 % sont chré­tiens dont 45 % d’entre eux sont catho­liques, 25 % pro­tes­tants, et 30 % viennent d’autres églises chré­tiennes.

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Le funéraire traditionnel

Comme les eth­nies Ante­sa­ka, les eth­nies Ante­fa­sy n’en­terrent pas les morts, ils n’ont d’ailleurs pas de tom­beaux fami­liaux comme les autres eth­nies res­tantes du pays. Puisque si une per­sonne appar­te­nant à la tri­bu Ante­fa­sy meurt, le défunt va être pla­cé dans une mai­son funé­raire qu’ils appe­laient “Kibo­ri”. Cette der­nière est tra­di­tion­nel­le­ment située dans un endroit désert, inha­bi­té, d’habitude, elle se trouve dans une forêt sacrée qui est assez recu­lée du vil­lage.

L’histoire des Antaifasy au temps des rois

On ne sait pas exac­te­ment d’où viennent les eth­nies Antai­fa­sy. On connait uni­que­ment leur exis­tence à par­tir des années 1680, quand ils ont enta­mé la guerre contre leurs voi­sins, les eth­nies Ante­mo­ro. Ce conflit s’est pour­sui­vi jus­qu’au 18ᵉ siècle sans une vic­toire nette pour l’une des tri­bus. Pen­dant une courte période, les eth­nies Ante­fa­sy ont été gou­ver­nées par les eth­nies Ante­mo­ro, jusqu’à ce qu’un roi de l’ethnie Ante­fa­sy nom­mé “Mase­ba” les ait libé­ré. Au 18ᵉ siècle, les Antai­fa­sy se sont enga­gés dans le com­merce côtier. “Ifa­ra” était le plus grand roi de cette période, ce der­nier a mono­po­li­sé le com­merce avec les navires euro­péens, il est deve­nu si puis­sant qu’il a fini par contrô­ler tous les com­merces et les voyages sur la rivière de Manam­pa­tra. En 1827, l’ar­mée Meri­na a atta­qué le royaume d’An­te­fa­sy, le royaume meri­na rem­porte la guerre et le royaume d’An­te­fa­sy a ser­vi le royaume d’I­me­ri­na dans la région cen­trale. Lors des conquêtes des sol­dats Meri­na entre les années 1820 et 1853, les hommes Antai­fa­sy cap­tu­rés étaient géné­ra­le­ment tués, tan­dis que les femmes et les enfants étaient emme­nés comme esclaves à Ime­ri­na dans le centre du pays. Plus d’un mil­lion d’es­claves ont été cap­tu­rés à cette époque, la plu­part d’entre eux appar­te­naient aux tri­bus Ante­fa­sy, Ante­sa­ka, Anta­no­sy et Bet­si­leo.

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L’époque de la colonisation et le déroulement des mouvements politiques.

Mal­gré la colo­ni­sa­tion fran­çaise en 1896 et l’ef­fon­dre­ment du royaume Meri­na en 1897, la riva­li­té entre les deux eth­nies Antai­fa­sy et Ime­ri­na a tou­jours sub­sis­té et s’éclate par­fois à tra­vers des affron­te­ments vio­lents. Vers l’année 1936 et 1990, la guerre entre les deux groupes fai­sant des dizaines de morts. Lors de la lutte du peuple mal­gache en 1947, les diri­geants mal­gaches ont pro­fi­té de la situa­tion poli­tique instable dans une grande mani­fes­ta­tion afin de contrer le gou­ver­ne­ment fran­çais. Deux Fran­çais et deux frères Ante­fa­sy ont fon­dé l’U­nion Démo­cra­tique et Sociale vers l’année 1957, qui est d’ailleurs deve­nu l’un des par­tis poli­tiques les plus pros­pères de l’île. Leurs repré­sen­tants occu­paient de hautes fonc­tions au Conseil pro­vin­cial de Tolia­ra et de Fia­na­rant­soa. L’un des fon­da­teurs du par­ti, Nor­bert Zafi­ma­ho­va, a été élu deux fois pré­sident de l’As­sem­blée natio­nale, nom­mé pour repré­sen­ter les inté­rêts de Mada­gas­car au sénat fran­çais en 1958 jusqu’à ce que l’indépendance nous ait ren­du en 1960.