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Ethnie malgache “Foko Betsimisaraka”

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Mada­gas­car est divi­sé en 18 eth­nies bien dis­tinctes. Dont l’ethnie Bet­si­mi­sa­ra­ka fait par­tie de l’un des groupes le plus impor­tant dans le pays. Plu­sieurs groupes eth­niques ont été unis par des nom­breuses cir­cons­tances his­to­riques sous un même régime. Repré­sen­tant un taux à plus de 15 % des Mal­gaches, le (tri­bu) du Bet­si­mi­sa­ra­ka tient la deuxième place par­mi les grandes tri­bus de Mada­gas­car, après l’ethnie Méri­na. En 2011, ils ont atteint plus de 1 500 000 habi­tants. Nous allons décou­vrir un peu plus l’ethnie Bet­si­mi­sa­ra­ka à tra­vers cette rubrique. D’où vient-elle, où est-ce qu’elle se situe plus exac­te­ment ? Qui sont les dif­fé­rents rois qui y ont régné ? Et bien sûr, nous allons par­ler des diverses tra­di­tions que les habi­tants pra­tiquent. On y va !

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L’origine des Betsimisaraka et sa situation géographique.

Comme tous les Mal­gaches, les Bet­si­mi­sa­ra­ka sont issus de la tri­bu aus­tro­né­sienne, c’est un mélange entre les Afri­caines et les Asia­tiques. Cepen­dant, les Bet­si­mi­sa­ra­ka font par­tie des tri­bus mal­gaches dont la majo­ri­té sont issus des ancêtres ban­tous venant du pays Afrique de l’Est, en moyenne autour de 70 %. Les Bet­si­mi­sa­ra­ka vivent dans une zone longue et étroite qui tra­verse la côte orien­tale de Mada­gas­car. Il com­porte le port prin­ci­pal de l’île de Toa­ma­si­na et les villes impor­tantes de Féné­rive Est et de Maroan­se­tra. Ils sont sou­vent divi­sés en Bet­si­mi­sa­ra­ka du Nord et Bet­si­mi­sa­ra­ka du Sud. Vu que les Beti­mi­sa­ra­ka ont été depuis long­temps en contact avec les marins, mais éga­le­ment les com­mer­çants venant du pays de l’Europe, une majeure par­tie de la popu­la­tion ont une race métis­sée mélan­geant les Mal­gaches à celle des Euro­péens. Don­nant nais­sance aux peuples qui sont appe­lés “Zana­ma­la­ta” ou Euro mal­gache. Les Euro­péens ont par la suite ame­né leur culture et beau­coup de Bet­si­mi­sa­ra­ka ont sui­vi la culture euro­péenne sur­tout au niveau des dif­fé­rentes sortes de musiques, de danses, etc. Le ter­ri­toire de Bet­si­mi­sa­ra­ka est défi­ni par la rivière de Bema­ri­vo qui se trouve au nord de la rivière de Manan­ja­ry. Ses dif­fé­rentes com­munes sont Maroant­se­tra, Fene­rive, Soa­nie­ra­na-Ivon­go, Toa­ma­si­na, Vato­man­dry, Maha­no­ro et Ande­vo­ran­to.

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La gouvernance du royaume Betsimisaraka

Parlons du chef Ramanano

Vers 1700, Rama­na­no, qui n’est autre que le chef de Vato­man­dry, fut élu chef des Tsi­koa, il avait une mau­vaise répu­ta­tion. C’est d’ailleurs un diri­geant cruel et la majeure par­tie de la popu­la­tion sous son règne ne l’aimait pas trop. Son règne n’a pas duré trop long­temps.

L’arrivée du chef Ratsimilaho au pouvoir

Il s’agit d’un Euro mal­gache, sa mère était la fille d’un chef local et son père un pirate bri­tan­nique nom­mé Tho­mas. Rat­si­mi­la­ho a réus­si à unir ses com­pa­triotes mal­gré son jeune âge. Vers la fin du 17e siècle, les dif­fé­rentes eth­nies de la région côtière ont été gou­ver­nées par des chefs qui diri­geaient en prin­cipe un ou deux vil­lages. Par exemple, Rat­si­mi­la­ho, qui durant son règne a pu réunir ces tri­bus en 1710. Ce der­nier a régné durant 50 ans, il a appor­té une cer­taine sta­bi­li­té dans tout le royaume. En 1712, il a été élu roi de tous les Bet­si­mi­sa­ra­ka et a reçu un nou­veau nom Rama­ro­mo­nom­pa dans sa capi­tale dans la petite ville de Foul­pointe. En 1730, il était l’un des rois les plus puis­sants de Mada­gas­car. Au moment de sa mort en 1754, son règne équi­li­bré et paci­fique avait main­te­nu l’u­ni­té pen­dant quatre décen­nies entre les dif­fé­rentes tri­bus de la Confé­dé­ra­tion Bet­si­mi­sa­ra­ka.

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Il a éga­le­ment relié les Bet­si­mi­sa­ra­ka à un autre royaume qui était le plus puis­sant à cette époque, les Saka­la­va sur la côte ouest, grâce à son mariage avec Matave, la fille unique d’An­drian­ba­ba, le roi d’I­boi­na. Une fois que le royaume Bet­si­mi­sa­ra­ka bri­sé, sa gou­ver­nance a été reprise par le roi de l’ethnie “Meri­na” Rada­ma Ier, en 1817. Il y régnait depuis sa capi­tale à Anta­na­na­ri­vo, dans la par­tie cen­trale de Mada­gas­car. L’es­cla­vage des Bet­si­mi­sa­ra­ka au 19e siècle était l’un des fac­teurs prin­ci­paux qui ont appau­vri la popu­la­tion. Le (tri­bu) était d’ailleurs sous la domi­na­tion des Fran­çais depuis 1896 jusqu’en 1960. Durant cette période, les habi­tants étaient contraints de se concen­trer dans la pro­duc­tion des cultures anciennes telles que la vanille, le tour­ne­sol, l’huile de coco et le café. Ils ont éga­le­ment four­ni pas mal d’effort dans l’exploitation des cultures vivrières et de la pêche, bien que l’ex­ploi­ta­tion minière soit éga­le­ment une source de reve­nu dans le ventre de la terre.

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La tradition de l’ethnie Betsimisaraka

Même avec l’influence de la culture euro­péenne suite au mariage entre les Bet­si­mi­sa­ra­ka et les Euro­péens. Ces der­niers res­pectent énor­mé­ment leurs ancêtres ain­si que les dif­fé­rentes cou­tumes qu’ils ont lais­sées. Les rites tra­di­tion­nels comme les trom­bas, les sacri­fices des tau­reaux et les diverses struc­tures sociales y sont encore pra­ti­quées. Le (tri­bu) a son propre dia­lecte à tra­vers lequel ils se com­mu­niquent entre eux. Ils ont sur­tout ses dif­fé­rents tabous et légendes sur les singes et les cro­co­diles, ain­si que cer­taines pra­tiques et cou­tumes funé­raires. Les habi­tants croient à la sor­cel­le­rie et aux pou­voirs sur­na­tu­rels comme beau­coup d’autres tri­bus d’ailleurs. Les petits et jeunes gar­çons n’échappent pas à la cir­con­ci­sion puisque cette cou­tume est pra­ti­quée par la majo­ri­té des Bet­si­mi­sa­ra­ka.