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Ethnie malgache : “Foko Mahafaly”

Femme venant du foko Mahafaly

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“Maha­fa­ly “a pour signification”heureux”, la tri­bu fait par­tie de l’un des groupes eth­niques du sud-ouest de Mada­gas­car. Ils sont répu­tés pour leur habi­le­té dans la sculp­ture, l’une d’entre elle est la construc­tion d’au­tels qu’ils apportent pour déco­rer les tombes des ancêtres et les rois morts. En 2013, le nombre de Maha­fa­ly était esti­mé à 150 000 habi­tants. Ils parlent le Maha­fa­ly, qui est un dia­lecte proche de l’Antandroy. Il s’agit d’une langue mal­gache mélan­gée à une branche du groupe lin­guis­tique malayo-poly­né­sien venant de la Malai­sie et du Phi­lip­pine. Le nom Maha­fa­ly n’a aucune signi­fi­ca­tion pour les gens de cette région, il reste juste un sym­bole mis en place par des étran­gers.

 

La tombe traditionnelle de Madagascar
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Sa situation et limitation géographique

La ville de Maha­fa­ly se situe dans la région du Sud-Ouest, Ampa­ni­hy, Betio­ky et Eje­da. L’au­to­route natio­nale numé­ro 10 relie ces villes. Le dis­trict d’Am­pa­ni­hy est par­ti­cu­liè­re­ment connu pour le tis­sage des tapis mohair, c’est d’ailleurs la capi­tale de la muni­ci­pa­li­té d’Am­pa­ni­hy. La ville de Betio­ky est située dans le dis­trict de Betio­ky. Il convient de noter que la par­tie nord du dis­trict de Betio­ky est habi­tée par les Anta­no­sy, et leur capi­tale est le Beza­ha. Le tér­ri­toire des Maha­fa­ly est déli­mi­té par des deux grandes rivières, dont Oni­la­hy en fait par­tie, elle trans­porte jusqu’à 145 m³/s d’eau avec une lon­gueur d’en­vi­ron 400 km. Sa source est située dans le dis­trict de Betro­ka. Elle défi­nit la région heu­reuse du nord. Les eaux qui la des­servent sont Isoa­na­la, Iana­pe­ra, Sakoa, Saka­me­na, Ima­lo­to, Saka­mare, Tahe­za, Sakon­dry. La rivière Oni­la­hy tra­verse une val­lée pro­fonde et se jette dans le canal du Mozam­bique. La rivière de Mena­ran­dra se jette dans l’o­céan Indien près de Bevoa­la­vo Est dans la région d’A­no­sy. Elle mesure à peu près 250 km de long et sa source pro­vient d’An­do­ha­ra­no dans la région de Bara de la mon­tagne Tsi­ko­ri­ky.

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L’origine des Mahafaly

Comme la plu­part des tri­bus mal­gaches, l’o­ri­gine des Maha­fa­ly n’est pas unique. Selon la tra­di­tion la plus ancienne, au moment de l’ar­ri­vée de la dynas­tie maro­caine au XVIe siècle, il s’a­gis­sait au départ d’un groupe de per­sonnes très iso­lé diri­gées par les “Nda­tibe”. Ces der­niers vivaient de la chasse, de la cueillette, ain­si que des racines de plantes comes­tibles se trou­vant dans les forêts. Leurs mai­sons tra­di­tion­nelles ont une forme rec­tan­gu­laire tout en bois pour les plus riches et en herbe pour les plus pauvres, dont chaque clô­ture était en bois tran­chant.

Le partage du royaume

Maha­fa­ly a com­men­cé à se divi­ser en royaumes indé­pen­dants vers 1650, dont le royaume de Saka­to­vo et le royaume de Mena­ran­dra. Quelques années plus tard, le Royaume de Lin­ta écla­ta, et le Royaume d’O­ni­la­hy fut for­mé à par­tir des terres res­tantes en 1750. Au XIXᵉ siècle, la terre des Heu­reux, ont été divi­sées comme suit : au nord, se trou­vait le royaume d’O­ni­la­hy, dont la capi­tale était Beroy. Dans la par­tie sud, se trou­vait le royaume de Lin­ta avec Anka­zo­ta­ha comme capi­tale. Vers la par­tie supé­rieure de la rivière Lin­ta, entre Mena­ka­ra­la­hy et Behan­dry, il y avait le Royaume de Saka­to­vo, qui a Anki­lia­bo pour capi­tale. Puis, la zone indé­pen­dante de Falo­naombe se trou­vait sur le ter­rain étroit entre le royaume de Saka­to­vo et le royaume de Lin­ta. Enfin, le royaume de Mena­ran­dra diri­gé par Tsiam­pon­dy s’é­tend vers le sud jus­qu’au pays de Maha­fa­ly. Notons que le der­nier roi heu­reux était Tsiam­pon­dy, son règne a pris fin en 1911.

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L’économie et la culture des Mahafaly

Les Maha­fa­ly sont prin­ci­pa­le­ment des éle­veurs de bovins, de chèvres, de mou­tons et de volailles dont les plus convoi­tés sont les din­dons. Les habi­tants de la zone heu­reuse cultivent éga­le­ment du manioc et des céréales. Ils sont deve­nus très célèbres grâce à la construc­tion des grandes tombes pour hono­rer leurs chefs et rois décé­dés. N’empêche que l’a­gri­cul­ture et l’é­le­vage du bétail res­tent les deux prin­ci­paux moyens de sub­sis­tance du peuple Maha­fa­ly. D’ailleurs, les vaches occupent une place impor­tante dans leur socié­té pour des rai­sons éco­no­miques et spi­ri­tuelles, elles sym­bo­lisent la vie, la noblesse et la richesse. Les jeunes hommes sont char­gés de gar­der le bétail de la famille et les hommes de tous âges tra­vaillent dans les champs. Les femmes aident dans les champs et sont res­pon­sables des tâches ména­gères telles que la cui­sine et l’arrosage des potages, elles sont sou­vent assis­tées par leurs enfants. Les vête­ments de Maha­fa­ly sont majo­ri­tai­re­ment faits de coton recy­clé, culti­vé en interne. Concer­nant les tabous, ils ont long­temps joué un rôle impor­tant dans la culture des Maha­fa­ly. Par exemple, une femme ne peut pas boire dans la même tasse que son mari, s’as­seoir sur la même natte que lui, se lever en par­lant au roi. Une femme heu­reuse peut fumer du tabac, mais ne peut pas le mâcher. L’un des tabous de Maha­fa­ly est aus­si de ne pas man­ger de la tor­tue. Autre­fois, le roi avait le pou­voir d’im­po­ser des tabous sur cer­tains mots deve­nus impro­non­çables.

 

 

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