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Ethnie malgache : “Foko Vezo”

des jeunes filles Vezo qui pratiquent des masques sur leurs visages

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L’île de Mada­gas­car a en tota­li­té 18 eth­nies bien dis­tinctes, par­mi ces 18, cer­taines eth­nies ont des sous-eth­nies à part leurs grandes villes et leurs dis­tricts res­pec­tives. En prin­cipe, chaque “foko” ou eth­nie a sa propre cou­tume, son dia­lecte et son authen­ti­ci­té en termes de rituel. La popu­la­tion mal­gache fas­cine les étran­gers grâce à son apti­tude à vivre ensemble en étant très diver­si­fiée. La langue mal­gache est dis­pat­chée en 11 dia­lectes dif­fé­rents, cepen­dant, une per­sonne d’origine sud peut dia­lo­guer sans pro­blème avec celle du sud étant don­né que la racine des mots reste le même, mais se dis­tingue prin­ci­pa­le­ment par les into­na­tions et la fré­quen­ta­tion des mots étran­gers mal­ga­chi­sés dans cer­taines régions. Dans cet article, vous allez savoir plus sur l’ethnie Vezo ou Vézos en fran­çais, qui n’est autre qu’un des sous-groupes de foko Saka­la­va. Nous allons par­ler de l’o­ri­gi­na­li­té de l’ethnie Vezo ain­si que l’ac­ti­vi­té prin­ci­pale de cette eth­nie.

des jeunes filles Vezo qui pratiquent des masques sur leurs visages
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L’originalité de l’ethnie Vezo

Les peuples Vezo sont aus­si appe­lés les “nomades de la mer” ou la “popu­la­tion du bord de mer”, ils sont d’origine aus­tro­né­sienne, notam­ment au pays agglo­mé­rés par les Indo­né­siens. Les vazim­bas étaient leurs ancêtres, des grands pêcheurs, cueilleurs et culti­va­teurs. Ils occupent les plus grandes par­ties de super­fi­cie de ter­rain par rap­port aux autres sous-eth­nies Saka­la­va, soit envi­ron 300 km d’espace. Selon les cher­cheurs archéo­lo­giques, ces vazim­bas se sont don­nés le nom “Ntao­lo” et “vahoa­ka”. Le “Ntao­lo”, un nom qui signi­fie com­mu­né­ment “ancêtre” dans toute l’île et le “vahoa­ka” a pour sens “peuple”. D’un aspect externe, les Vezo ont les yeux plus ou moins bri­dés comme les Asia­tiques, peu importe la cou­leur de peau. On peut insi­nuer que les Ntao­lo sont les pères des Mal­gaches, ils étaient le fon­de­ment de la culture et diverses cou­tumes locales, puis repar­tis dans les hautes terres cen­trales. Ils par­laient pour la pre­mière fois la langue que les Mal­gaches parlent actuel­le­ment. Grâce à leur ori­gine, les Ntao­lo ont impor­té, depuis l’Indonésie, des fruits et légumes, le riz, la banane et le coco à Mada­gas­car. Le cli­mat du pays est par­fai­te­ment adap­té à la plan­ta­tion de ces der­niers. Les aïeuls mal­gaches ont une par­ti­cu­la­ri­té hors du com­mun, ils jetaient leur défunt dans la mer après l’avoir enfer­mé dans un canoë conçu à base d’argent. Pour ceux qui abritent loin des côtes, ils jettent les défunts dans une rivière bien cou­rante. Pré­sen­te­ment, les tra­di­tio­na­listes optent pour l’enterrement des défunts, mais ces der­niers ne doivent en aucun cas être enter­rés dans un autre endroit que son lieu de nais­sance. Pour eux, le fait d’enterrer une per­sonne près de son lieu de nais­sance ren­force la liai­son du défunt avec ses ancêtres. Les Vezo ont beau­coup de tabous ou “fady”, et ils les res­pectent méti­cu­leu­se­ment. Les Vezo occupent la par­tie ouest de la grande île. Sur le plan com­mer­cial, ils avaient affaire avec les Perses Shi­raz, les Ban­tus et les Arabes Oma­ni ; grâce à quoi les immi­grants entraient en flot sur la côte ouest du pays. Face à la forte tem­pé­ra­ture qui enva­hit la par­tie ouest du pays, les femmes Vezo mettent des masques sur leur visage. À l’aide des petits mélanges fait mai­son, ces masques net­toient éga­le­ment leur peau.

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image illustrant deux hommes allant à la pêche en pirogue
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L’activité économique des peuples Vezo

Grâce au ter­ri­toire qu’ils occupent, les Vezo se basent sur la pêche, qui reste l’activité prin­ci­pale de cette eth­nie jusqu’à nos jours. Pour ce faire, ils uti­lisent des bateaux à voiles et partent pio­cher la mer pour une dizaine de jours. Ces pirogues sont conçues par un tronc d’arbre creu­sé, et ce, par leur soin. Vu la durée de la pêche, la mise en place d’une voile et un balan­cier est impé­ra­tive, une ques­tion de sta­bi­li­té et sécu­ri­té des navires. Étant don­né que la mer leur apporte beau­coup dans leur quo­ti­dien, les Vezo la consi­dèrent comme un endroit saint. De ce fait, ils deviennent des agnos­tiques qui croient à des esprits incon­nus qu’ils sup­posent comme gérants et pro­tec­teurs de la mer, les esprits des per­sonnes noyées y com­pris. Confor­mé­ment au fady, la pêche doit se pra­ti­quer au filet ou au har­pon.

Géné­ra­le­ment, ils pêchent des tor­tues de mer, des pois­sons ain­si que des requins. Les pro­duits marins recueillis seront soit ven­dus dans les villes péri­phé­riques comme Tolia­ry, soit assé­chés ou ven­du frais dans la même région. Vu la qua­li­té de la pro­duc­tion, le sud-ouest du pays est deve­nu le pre­mier choix du Morombe sur l’approvisionnement des pro­duits mari­times.

À jour d’aujourd’hui, leurs des­cen­dants sont repar­tis dans toute l’île et cer­tains Vezo se marient avec d’autres per­sonnes d’origine eth­nique dif­fé­rentes. Seuls les anciens Vezo qui habitent dans la par­tie Sud-Ouest du pays conservent fiè­re­ment leur nom eth­nique ain­si que leur manière de vivre.