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La pratique du Tavy dans le pays

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La majo­ri­té du peuple mal­gache cultivent la terre pour sub­ve­nir à leur besoin. En effet, la culture de rizières et autres occupent une place impor­tante dans l’économie de Mada­gas­car. Et pour pou­voir assu­rer cette par­tie de l’agriculture, les culti­va­teurs sont obli­gés de recou­rir à des pra­tiques qui sont néfastes pour l’environnement. Plus connu sous l’appellation du Tavy, la majo­ri­té des culti­va­teurs à Mada­gas­car optent pour cette pra­tique afin d’optimiser leur culture. Mais en quoi le Tavy consiste exac­te­ment ? Fai­sons un point sur le sujet.

Tavy Madagascar

Image venant d’in­ter­net

La pratique du Tavy : ce qu’il faut savoir

Dans cer­taines régions de Mada­gas­car, notam­ment dans la région Nord de l’île, à l’ouest et à l’est, une par­tie de la popu­la­tion pra­tiquent le Tavy pour sur­vivre. Cette pra­tique consiste à brû­ler une par­tie de la forêt, on l’appelle éga­le­ment la pra­tique sur brû­lis. Un car­ré de forêt est cou­pé en un ou deux ter­rains, puis le feu est lan­cé. Le feu contri­bue alors à créer un champ de culture pour les futures rizières ou autres pro­duits ali­men­taires.

La par­celle de forêt incen­diée fait l’objet d’une culture sur une période de deux ans. Puis, la terre est lais­sée au repos pen­dant quatre à six ans. Après cela, la popu­la­tion repro­duit le même pro­cé­dé. La pra­tique du Tavy épuise le sol. En effet, le feu aspire les nutri­ments du sol au bout de 2 à 3 fois de répé­ti­tion. Après quelques années d’exploitation, la par­celle de ter­rain est dépour­vue de ces nutri­ments. Cela rend alors le sol infer­tile, défraî­chie et impos­sible à culti­ver. A ce moment, les vil­la­geois partent à la recherche d’une zone fraiche et fer­tile. Là, le même pro­cé­dé reprend et de fil en aiguille, l’é­co­sys­tème est rava­gé.

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Vous devez noter que la pra­tique du Tavy est la prin­ci­pale cause de la défo­res­ta­tion à Mada­gas­car. De plus, cela impacte gra­ve­ment sur le cli­mat et l’environnement à Mada­gas­car. Cer­taines orga­ni­sa­tions et l’Etat sen­si­bi­lisent le peuple quant aux consé­quences de ces cultures sur brû­lis. Cepen­dant, il est force de consta­ter qu’à l’heure actuelle, rien n’y fait.

Les autres consé­quences de la pra­tique du Tavy sont nom­breuses, notam­ment :

  • L’érosion des sols ;
  • Les effon­dre­ments de ter­rain ;
  • La dégra­da­tion de la faune et la flore de Mada­gas­car ;
  • L’émission de gaz car­bo­nique trop éle­vée.

Les risques sont énormes pour Mada­gas­car. Mais la popu­la­tion est-elle consciente des ravages de la pra­tique du Tavy sur l’écosystème mal­gache ?

La pratique du Tavy : les mesures de préventions

Vous devez savoir que la pra­tique du Tavy fait par­tie inté­grante de l’économie et la culture du pays. De ce fait, pour que l’île ne soit pas rava­gée davan­tage par le Tavy, il convient de prendre des mesures dras­tiques pour limi­ter les dégâts.

Protection de l’écosystème

L’île de Mada­gas­car abrite plus de 80 % d’espèces endé­miques, faunes et flores confon­dues. Mal­heu­reu­se­ment, avec la pra­tique du Tavy qui a pris de l’ampleur, les forêts de Mada­gas­car sont aujourd’hui mena­cées et avec elles ces espèces uniques au monde. En effet, selon des cher­cheurs et cer­taines études, la forêt de Mada­gas­car ne repré­sente plus qu’1/5e de la forêt ini­tiale. C’est pour cela qu’il est pri­mor­dial de trou­ver des solu­tions pérennes pour pro­té­ger les forêts mal­gaches. Par­mi les solu­tions pour lut­ter contre les consé­quences de la pra­tique du Tavy :

  • La res­tau­ra­tion du pay­sage qui consiste à intro­duire des orga­nismes vivants dans le sol dépour­vu de nutri­ments afin que l’environnement se regé­nère. De même pour les arbres et/ou les aru­bustes ;
  • La pro­mo­tion du taux de défo­res­ta­tion en misant sur de nou­velles tech­niques agri­coles pour éli­mi­ner les cultures sur brû­lis et la pra­tique du Tavy.
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Les solu­tions sont nom­breuses, encore faut-il savoir les impo­ser à la popu­la­tion locale qui ne vit que pour les cultures sur brû­lis. Sur le long terme, l’une des solu­tions pour lut­ter contre la défo­res­ta­tion est de pous­ser la popu­la­tion locale à exploi­ter les éner­gies renou­ve­lables : les éoliennes ou les pan­neaux solaires. Ce qui est encore com­pli­qué, spé­cia­le­ment pour les régions éloi­gnées dans l’île de Mada­gas­car.

Un fléau

Comme le Tavy est une pra­tique tra­di­tion­nelle de l’agriculture mal­gache, il est dif­fi­cile d’ex­clure la pra­tique dans le quo­ti­dien de la popu­la­tion. En effet, encore aujourd’hui, cer­tains groupes eth­niques en sont de fer­vents pra­ti­quants qu’il leur est impos­sible de ne pas comp­ter sur le Tavy pour leur culture.

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Image venant d’in­ter­net

De même que Mada­gas­car abrite des peuples nomades comme les pas­teurs ou les agri­cul­teurs. Au bout de quelques années d’exploitation sur un ter­rain, ces peuples voyagent à tra­vers le pays à la recherche de nou­velle terre à culti­ver. Et lorsqu’ils arrivent dans un nou­vel endroit, une par­celle de forêt est déli­mi­tée puis incen­diée pour don­ner place à des cultures diverses jusqu’à ce que le sol se vide de ses nutri­ments et soit défraî­chie. Et le cycle se répète.

Pour vous dire que, c’est un cercle infer­nal dont per­sonne ne connaît la fin. Les obser­va­teurs sont conscients des risques, mais le réel pro­blème, c’est la popu­la­tion. Mal­gré l’interdiction de la pra­tique, cer­taine popu­la­tion ne mesure pas la gra­vi­té du Tavy sur l’environnement.