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Madagascar et le cinéma : quelle est la place du cinéma ?

Image venant d'internet

La popu­la­tion mal­gache adore le ciné­ma. Actuel­le­ment, ce sont sur­tout les films étran­gers (Fran­çais, Anglais, Coréen, Chi­nois) qui attirent davan­tage la majo­ri­té des Mal­gaches. Depuis tou­jours ; le milieu du ciné­ma à Mada­gas­car reste local puisque la qua­li­té et la pres­ta­tion ne répondent pas encore aux attentes exi­gées au niveau inter­na­tio­nales. Les maté­riels uti­li­sés ne sont pas encore per­for­mants et le bud­get reste ser­ré pour pou­voir réa­li­ser un film de bonne qua­li­té dans le pays. Nous allons par­ler un peu plus du monde de ciné­ma dans cet article.

 

Plaza Ampefiloha
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Histoire du cinéma malgache

Selon l’histoire, le film inti­tu­lé “Rasa­la­ma Mari­tio­ra” a été sor­ti vers l’année 1937, il s’agit du tout pre­mier film mal­gache, il a été réa­li­sé par un réa­li­sa­teur d’origine mal­gache connu sous le nom de Phi­lippe Rabe­ro­jo. De cou­leur noir et blanc, le film parle d’un mar­tyr qui a été condam­né à mort suite à son choix de pra­ti­quer le chris­tia­nisme et d’abandonner la croyance tra­di­tion­nelle. Après l’obtention de l’indépendance, vers l’année 1968, quelques cinéastes ont eu l’opportunité de suivre des for­ma­tions pour par­faire leur connais­sance dans le monde du ciné­ma. Ils ont fait la for­ma­tion dans plu­sieurs pays dif­fé­rents tels que le pays du Mos­cou ou encore la Suisse. D’autres séances de for­ma­tion ont été déployées à l’étranger pour les cinéastes mal­gaches ayant obte­nu des bourses étran­gères entre l’année 1980 et 1990. En 2000, de groupe de jeunes sont par­tis en for­ma­tion à l’étranger en fré­quen­tant des écoles de pres­tiges renom­més pour appro­fon­dir leurs connais­sances dans le milieu du ciné­ma. Le domaine du ciné­ma n’est pas facile puisqu’il ren­contre sou­vent des hauts, mais dans la géné­ra­li­té des bas. Il faut savoir que vers l’année 1990, toutes les salles de ciné­ma dans l’île rouge ont été fer­mées et ont été rem­pla­cées par des locaux com­mer­ciaux. C’est uni­que­ment vers l’année 2017 que la salle de ciné­ma se trou­vant dans la ville d’Antananarivo connu sous le nom de “pla­za” a été ré-ouvert qui est d’ailleurs l’une des salles de ciné­ma la plus immense du capi­tal puisqu’elle peut conte­nir jusqu’à plus de 800 per­sonnes.

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Comment se passe l’accès des grands publics dans les salles de cinéma ?

Vu que le coût du ciné­ma en salle n’est pas à la por­tée de tous les Mal­gaches, le fait de regar­der un ciné­ma en salle est un diver­tis­se­ment qui attire peu de per­sonnes. En effet, le prix d’entrée pour voir une seule pro­jec­tion peut coû­ter entre 10 000, 20 000 ou encore à 30 000 aria­rys par per­sonne. Géné­ra­le­ment, ceux qui n’ont pas la pos­si­bi­li­té de se rendre en salle de ciné­ma peuvent ache­ter le DVD ou VCD pour qu’ils puissent les voir chez eux. Le film mal­gache est sou­vent roman­tique, comique, et des fois, il laisse aus­si la place aux actions pour faire des démons­tra­tions sur la maî­trise de cer­tains arts mar­tiaux pra­ti­qués par les Mal­gaches. Les scé­na­rios ne doivent pas conte­nir des scènes com­plexes pour évi­ter les dégâts maté­riaux et mini­mi­ser les dépenses en termes de bud­get. D’ailleurs, c’est le prin­ci­pal sou­ci ren­con­tré par les réa­li­sa­teurs et les pro­duc­teurs, car les bud­gets sont très limi­tés. La pro­duc­tion d’un film n’est pas ren­table dans le pays. En effet, le plus grand sujet qui s’impose, c’est l’augmentation pro­gres­sive des pira­tages du DVD. Mal­gré cette situa­tion assez cri­tique, cela ne décou­rage pas les réa­li­sa­teurs ; ils arrivent quand même à sor­tir dans les 4 voir 5 films tous les mois, soit 48 à 50 sor­tis durant toute une année. En tout ; il faut comp­ter deux semaines pour tour­ner un film à court métrage et une semaine tout au plus pour réa­li­ser son mon­tage.

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Image illustrative de Rasalama Martiora
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La problématique rencontrée lors de la réalisation d’un film

Le pro­blème majeur se situe au niveau des bud­gets. C’est dif­fi­cile de réunir la somme néces­saire, peu de per­sonne s’invertissent dans ce domaine puisque c’est un pla­ce­ment qui n’est pas ren­table et il n’est pas sans risques. Côté maté­riel, sou­vent les appa­reils sont obso­lètes et ils ne sont pas per­for­mants. Les maté­riaux uti­li­sés sont très basiques et ne pro­duisent pas une image de qua­li­té. Les mai­sons de pro­duc­tion sont contraintes de fer­mer leur entre­prise puisqu’elles tombent sou­vent en faillite à cause de plu­sieurs fac­teurs dont le plus connu est le pira­tage. D’autre part, les acteurs sont habi­tuel­le­ment déçus parce que leurs salaires sont très faibles, géné­ra­le­ment, ils acco­quinent le tra­vail d’acteur avec d’autre métier et ils ne sont pas à 100 % dans leurs rôles. Il y a encore du che­min à par­cou­rir pour que ce milieu puisse déve­lop­per conti­nuel­le­ment. Il faut éga­le­ment beau­coup de cou­rage et de volon­té pour toute l’équipe de pro­duc­tion et de réa­li­sa­tion pour pou­voir avan­cer, car le che­min est encore long, il com­porte plu­sieurs obs­tacles à sur­mon­ter pour par­ve­nir à bout de la des­ti­na­tion menant dans la réus­site et dans le suc­cès pour tout un cha­cun.

L'intérieur de Plaza salle de cinéma à Antananarivo
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L’avancement du domaine de cinéma

Depuis quelques années, une chaîne spé­ci­fique dédiée aux films mal­gaches est appa­rue suite à une col­la­bo­ra­tion entre­prise avec Canal plus. En effet, grâce à cette étroite cola­bo­ra­tion entre canal satel­lite et les dif­fé­rentes mai­sons de pro­duc­tions pré­sentent dans le pays, les Mal­gaches peuvent accé­der à cette chaîne por­tant le nom de ‘Nove­ga­sy’ les abon­nés du canal plus peuvent y accé­der en com­po­sant les numé­ros sui­vants 33, 209,222. Depuis quelque temps, le ciné­ma mal­gache com­mence à faire sa place dans la vie de la popu­la­tion, il avance petit à petit et tout le monde reste confiant par rap­port à l’avancé de ce der­nier. Pour l’instant, le ciné­ma mal­gache n’est pas encore recon­nu à l’étranger hor­mis les docu­men­taires qui ont été conçus par des réa­li­sa­teurs étran­gers dans le but de faire connaître par le monde entier les mer­veilles que regorge ce pays.

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