Accueil » Madagascar » Quel est le plus petit singe vivant à Madagascar ?

Quel est le plus petit singe vivant à Madagascar ?

Par­mi les emblèmes de Mada­gas­car, nous avons ces fameux pri­mates qui ne sont autres que les lému­riens. Ces ani­maux sont, en effet, connus à tra­vers le monde et peuple la grande île avec un taux d’en­dé­mi­ci­té remar­quable. Nous ren­con­trons dans cette île, le plus grand pri­mate du monde qui est l’In­dri Indri, mais éga­le­ment le plus petit, le micro­ce­bus, qui sont tous les deux endé­mique de Mada­gas­car. Encore récem­ment, il a été décou­vert une nou­velle espèce du plus petit lému­rien du monde. Les cher­cheurs ne cessent d’es­sayer de trou­ver une expli­ca­tion de ce phé­no­mène de nanisme chez les micro­ce­bus. Focus sur cette espèce.

Des théories sur les causes de nanisme

Microcebus

 

Image venant d’in­ter­net

La pre­mière hypo­thèse des causes de ce nanisme que l’on observe chez les micro­ce­bus a d’a­bord été une éven­tuelle forme d’archaïsme. Les natu­ra­listes ont alors pen­sé que cette espèce est la der­nière sur­vi­vante qui pré­sente encore ces carac­té­ris­tiques archaïques par­mi les pri­mates. Cepen­dant, aucune étude n’a pu confir­mer cette théo­rie.

L’hy­po­thèse d’une évo­lu­tion pro­gres­sive vers le nanisme a été ensuite émise. Ce phé­no­mène est sou­vent obser­vé dans les îles et est appe­lé le nanisme insu­laire. Cette théo­rie est la plus pro­bable et selon les études, le micro­cèbe aurait vécu une évo­lu­tion vers le nanisme en trois phases.

Les différentes espèces de microcebus

Cette famille de pri­mate com­prend au moins 24 espèces.

  • Micro­ce­bus arn­hol­di qui est le Micro­cèbe de la Mon­tagne d’Ambre ;
  • Micro­ce­bus ber­thae, l’es­pèce qui a été décou­verte par la scien­ti­fique Mal­gache du nom de Berthe. Celle-ci est la plus petite espèce ;
  • Micro­ce­bus bon­go­la­ven­sis qui est visible dans la région de Bon­go­la­va
  • Micro­ce­bus bora­ha qui est spé­ci­fique de Nosy Bora­ha ;
  • Micro­ce­bus dan­fos­si qui n’est autre que le Micro­cèbe d’Am­ba­ri­je­by
  • Micro­ce­bus ganz­hor­ni  qui est le Micro­cèbe de Ganz­horn ;
  • Micro­ce­bus ger­pi ou encore le Micro­cèbe de Gerp ;
  • Micro­ce­bus gri­seo­ru­fus qui est carac­té­ri­sé par son pelage de cou­leur gris-roux ;
  • Micro­ce­bus jol­lyae que l’on connait aus­si sous l’appellation Micro­cèbe de Jol­ly ;
  • Micro­ce­bus lehi­la­hyt­sa­ra ou encore le Micro­cèbe de Good­man ;
  • Micro­ce­bus macar­thu­rii qui est visible à Anjia­he­ly ;
  • Micro­ce­bus mami­ra­tra qui est typique de Nosy Be ;
  • Micro­ce­bus mani­ta­tra ;
  • Micro­ce­bus mar­got­mar­shae qui a été décou­vert par Mar­got Marsh ;
  • Micro­ce­bus maro­hi­ta ;
  • Micro­ce­bus mit­ter­meie­ri ou le micro­cèbe de Mit­ter­meier ;
  • Micro­ce­bus muri­nus qui est aus­si connu comme étant le micro­cèbe mignon ;
  • Micro­ce­bus myoxi­nus ou appe­lé le micro­cèbe pyg­mée ;
  • Micro­ce­bus rave­lo­ben­sis qui se carac­té­rise par son pelage de cou­leur brun-doré ;
  • Micro­ce­bus rufus ou le Micro­cèbe à pelage roux ;
  • Micro­ce­bus sam­bi­ra­nen­sis qui est visible dans la région de Sam­bi­ra­no ;
  • Micro­ce­bus sim­mon­si ou le micro­cèbe de Sim­mons ;
  • Micro­ce­bus tano­si ;
  • Micro­ce­bus tava­ra­tra ou le micro­cèbe roux qui est visible dans la région du Nord.
Autres articles du site :  Comment nourrir une tortue Radiata ?

Il est pos­sible que d’autres espèces de cette famille de lému­rien de petite taille ne soient pas encore décou­vertes en ce jour.

Spécificités et caractéristiques d’un microcébus

Consi­dé­ré comme étant les plus petits lému­riens du monde, les micro­cé­bus sont alors tenus comme les plus pri­mates. Leur taille fait géné­ra­le­ment 12 cen­ti­mètres sans leur queue qui fait envi­ron 15 cen­ti­mètres. Rela­ti­ve­ment, leur poids est de 90 grammes. Pas plus grand qu’une sou­ris, leur rétine sont extrê­me­ment sen­sible, tout comme leurs oreilles. La taille de ce der­nier dépend tou­te­fois de l’es­pèce. Ils sont capables d’en­tendre leurs proies à plu­sieurs mètres.

Grâce à une queue grasse qui leur per­met de sto­cker de l’éner­gie, les micro­cé­bus peuvent res­ter plu­sieurs jours sans se nour­rir. Une pénu­rie de nour­ri­ture peut en effet être obser­vé en période hiver­nale. Lors de ces moments, ils se mettent en boule afin de réduire leur tem­pé­ra­ture cor­po­relle. Cela leur per­met d’é­co­no­mi­ser de l’éner­gie.

Mode de vie des microcebus

Il est dif­fi­cile d’é­tu­dier cette espèce dans son milieu natu­rel. En effet, c’est une espèce noc­turne, ce qui fait qu’il se cache le jour. Sa petite taille rend éga­le­ment son obser­va­tion com­pli­quée. Il vit géné­ra­le­ment dans les creux d’un arbre ou sur des amas de feuilles. Les femelles se mettent en petit en groupe, si les mâles sont plus soli­taires. Pour une sur­face entre 700 m² à 2 ha, il est pos­sible de retrou­ver un groupe de 15 indi­vi­dus de micro­ce­bus.

Afin de mar­quer leur ter­ri­toire, ces pri­mates urinent sur leurs pattes. Cela favo­rise la pro­pa­ga­tion de leur odeur par­tout où ils se rendent. Ils se repro­duisent du mois de sep­tembre jus­qu’au mois d’oc­tobre. La période de ges­ta­tion va de 59 à 62 jours et la femelle peut avoir entre 2 à 4 petits par nais­sance. Il est rare que cette espèce soit agres­sive, sauf en état de cap­ti­vi­té.

Autres articles du site :  Les soupes aux légumes à la Malagasy

Les micro­cé­bus se nour­rissent d’in­sectes, de nec­tar et de miel. Aus­si, ces petits lému­riens sont fru­gi­vores. Un micro­cé­bus chasse et se nour­rit en soli­taire.

Image venant d’in­ter­net

En période de pénu­rie de nou­ri­ture, les femelles peuvent res­ter dans un état de dor­mance durent plu­sieurs semaines. Les mâles se contentent de quelques jours seule­ment.

Les micro­cé­bus sont en réel dan­ger. En effet, les actes par­fois volon­taires des êtres humains les mettent en péril. Leur habi­tat natu­rel est éga­le­ment consi­dé­ra­ble­ment réduit. La menace cli­ma­tique plane aus­si sur ces petits êtres endé­miques de Mada­gas­car. Il est de ce fait urgent de mettre en oeuvre un plan de pro­tec­tion pour les micro­cé­bus.