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Quelle est la place du zébu dans la culture malgache ?

Le zébu est un ani­mal emblé­ma­tique pour les Mala­ga­sy et est consi­dé­ré comme un ani­mal sacré, car il sym­bo­lise la royau­té. C’est l’animal qui a le plus mar­qué l’histoire ain­si que la vie de la popu­la­tion mal­gache, d’autant plus qu’il s’agit d’un signe de richesse et d’opulence. Le zébu accom­pagne le quo­ti­dien du peuple de la grande île et occupe énor­mé­ment de place dans sa culture.

Le zébu : un signe de richesse, de respect et d’honneur

Le « omby » ou zébu est pour les Mala­ga­sy un bien par­ti­cu­liè­re­ment pré­cieux. Que ce soit dans les hautes terres cen­trales, ou dans les régions côtières de Mada­gas­car, cet ani­mal repré­sente un signe indé­niable de richesse. Les pay­sans pré­fèrent, par exemple, avoir quelques têtes de zébus au lieu d’habiter dans de belles mai­sons confor­tables. Cela paraît, tou­te­fois, logique vu qu’un zébu coûte moyen­ne­ment 2 000 000 d’ariary, ce qui est quand­même une grosse somme pour une famille à reve­nus modestes.

Dans cer­taines tri­bus mal­gaches, comme les Antan­droy, les Bara et les Anta­no­sy, le nombre de zébus dont une famille dis­pose déter­mine son sta­tut social ain­si que son influence vis-à-vis de la socié­té.

Le fait de rece­voir un zébu de la part de quelqu’un est un hon­neur pour les Mala­ga­sy. C’est la rai­son pour laquelle un jeune homme offre un zébu aux parents d’une jeune fille qu’il sou­haite épou­ser.

L’importance du zébu se voit aus­si dans le « nofon-kena­mi­tam-piha­va­na­na », c’est-à-dire la viande qui ren­force la soli­da­ri­té mal­gache. Ce sont sou­vent les diri­geants d’une tri­bu, d’une région, ou même ceux du pays (le Pré­sident, les Ministres ou les Dépu­tés) qui orga­nisent ce genre de déjeu­ner popu­laire.

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Image prise sur Inter­net

Le zébu et les rituels à Madagascar

Le zébu s’utilise durant dif­fé­rentes céré­mo­nies mal­gaches, telles que les sui­vantes :

  • Le fama­di­ha­na (retour­ne­ment de mort ou exhu­ma­tion) : plu­sieurs zébus sont tués pour faire du « vary­be­me­na­ka », à ser­vir à tout le vil­lage ;
  • Le Joro (une céré­mo­nie pour deman­der la béné­dic­tion des ancêtres) : des zébus sont sacri­fiés pour hono­rer les ancêtres. C’est un rituel pra­ti­qué dans la par­tie Nord et Nord-ouest de l’île ;
  • Se faire par­don­ner d’avoir trans­gres­sé un tabou (fady) : un zébu doit être tué sur un lieu où un indi­vi­du n’a pas res­pec­té un inter­dit ou a pro­fa­né un lieu sacré, comme un tom­beau des ancêtres ou « fasam-bazim­ba ».
  • Le pra­tique funé­raire des Antan­droy : Quand un père de famille Antan­droy décède, on tue tout son trou­peau pour faire man­ger les viandes à tout le vil­lage. Il ne sera pas enter­ré jusqu’à ce que tous ses zébus soient tués, dont les têtes vont ser­vir de déco­ra­tion sur son tom­beau ou « kibo­ry ».
  • Le Aloa­lo sur les tom­beaux Maha­fa­ly : la tri­bu du Sud-ouest uti­lise les cranes des zébus avec desA­loa­lo (des totems de bois sculp­tés) pour orner les tom­beaux.

La tradition malgache et le vol de zébu

Selon la tra­di­tion Bara, les jeunes hommes en âge de se marier doivent prou­ver qu’ils sont des vrais hommes en volant les zébus des autres clans. Quand un homme ne par­vient pas à voler des zébus, aucune femme ne va se marier avec lui.

Le point néga­tif avec cette tra­di­tion, c’est qu’elle a favo­ri­sé les actes de ban­di­tisme à Mada­gas­car. Bien que les ancêtres l’ait mis en place en tant qu’une simple pra­tique cou­tu­mière, plu­sieurs jeunes hommes de la tri­bu Bara sont mal­heu­reu­se­ment deve­nus des « daha­lo » en ayant for­mé un redou­table groupe de voleurs de zébus.

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