Accueil » Culture et tradition » Quelles sont les traditions liées à l’enterrement ?

Quelles sont les traditions liées à l’enterrement ?

L'enterrement à Madagascar

Le déroulement de l'enterrement à Madagascar. Photo prise sur internet

La céré­mo­nie des obsèques ou l’enterrement dépend de chaque région et de leur tra­di­tion. Mais en géné­ral, la céré­mo­nie d’obsèques se divise en 2 : l’enterrement et le retour­ne­ment des morts. Ces 2 types de tra­di­tions sont entiè­re­ment dif­fé­rents mais indé­pen­dants. La plu­part des régions de Mada­gas­car les pra­tique. Dans cet article, nous allons don­ner quelques pré­ci­sons sur les tra­di­tions liées à l’enterrement à Mada­gas­car, plus pré­ci­sé­ment, dans la région d’Antsohihy.

Le déroulement de l’enterrement en général

Au moment du décès, une pre­mière céré­mo­nie pour enter­rer le défunt a lieu. Ce, pour que le défunt puisse pas­ser du monde des vivants à celui des morts. D’après la croyance Mal­gache, les morts sont sacrés : ils donnent des béné­dic­tions. La céré­mo­nie d’enterrement n’est pas prise à la légère. D’ailleurs, la famille du défunt se rend régu­liè­re­ment sur le tom­beau de ce der­nier pour deman­der de la béné­dic­tion.

Le déroulement de l’enterrement à Ankerika

A l’ouest du dis­trict d’Antsohihy se trouve un petit vil­lage nom­mé Anke­ri­ka. Il se situe dans la région de Sofia, de la pro­vince de Maha­jan­ga. C’est une petite com­mune rurale à 20 km de la ville d’Antsohihy. A vrai dire, Anke­ri­ka est tra­ver­sé par la route reliant Ant­so­hi­hy et Ana­la­la­va. Tou­jours un vil­lage dans la région Sofia.

Lorsqu’un décès est annon­cé dans le vil­lage d’Ankerika, les membres de sa famille pleurent le mort. Ensuite, des délé­ga­tions de la famille se rendent dans le vil­lage tout entier pour annon­cer la mau­vaise nou­velle aux vil­la­geois. À titre d’information, les délé­ga­tions envoyées sont géné­ra­le­ment des hommes, ou des jeunes gar­çons, mais jamais de femmes. Sauf si, aucun des hommes ne sont dis­po­nibles. Les femmes sont de leurs côtés char­gées de décor­ti­quer le riz afin de nour­rir toute l’assistance lors de la veillée mor­tuaire jusqu’à l’enterrement.

Autres articles du site :  La pratique du Tavy dans le pays

En même temps, des per­sonnes du même sexe que le défunt lui feront la toi­lette mor­tuaire afin que ce der­nier soit pré­sen­table. Le défunt sera ensuite conduit dans la mai­son de sa famille ou dans sa mai­son jusqu’au jour de l’enterrement offi­ciel.

Famadihana
Le retour­ne­ment des morts. Pho­to prise sur Inter­net.

Les interdits

Cer­tains vil­lages du dis­trict d’Antsohihy inter­disent le fait de gar­der les morts au vil­lage. Pour cela, les habi­tants des vil­lages déposent le corps du défunt dans un bos­quet appe­lé « Fon­dra rat­sy » en Tsi­mi­he­ty, ou la mau­vaise forêt. Celle-ci se trouve hors du vil­lage. Ce lieu est clas­sé comme étant mau­vais et fré­quen­té par les sor­ciers, les fan­tômes et les esprits malé­fiques.

Selon les Tsi­mi­he­ty, le Fon­dra Rat­sy est un endroit ou un abri lorsque la mort 128 sur­vient. Chez les Tsi­mi­he­ty éga­le­ment, Fon­dra désigne la forêt. Il y a une cer­taine nuance dans la déno­mi­na­tion de cette der­nière car le Fon­dra rat­sy n’est pas un endroit où sur­vient la mort, au contraire, c’est l’endroit où l’on dépose les morts. C’est d’ailleurs dans cet endroit qu’a lieu les veillés mor­tuaires avant l’inhumation.

Dans d’autres vil­lages, Il est éga­le­ment inter­dit de gar­der les morts à l’intérieur et d’être tra­ver­sés par les morts par peur de subir les sanc­tions des Ancêtres du vil­lage. Le vil­lage d’Anjiamangotroka en fait par­tie. Il se trouve au sud de la com­mune d’Anahidrano tou­jours dans le dis­trict d’Antsohihy. Les cor­tèges funèbres doivent donc pas­ser à côté pour ne pas tra­ver­ser le vil­lage.

Chaque région de Mada­gas­car est unique, chaque cou­tume et tra­di­tion éga­le­ment. Ce qui fait la richesse du pays et de chaque région.

Autres articles du site :  Zoom sur Manambato, un paradis lacustre de la grande île