Qu’est-ce que le vakodrazana ?

Un chant contem­po­rain, com­po­sé de paroles et de musique pure­ment mal­gache défi­nit le vako­dra­za­na. Une culture en voie de dis­pa­ri­tion à cause des cultures étran­gères domi­nant la grande île.

Une musique traditionnelle de Madagascar

Le vako­dra­za­na se trouve par­mi les fameuses musiques tra­di­tion­nelles de Mada­gas­car. Vous pou­vez le voir durant les hira gasy ou pen­dant une grande céré­mo­nie natio­nale. Cette musique est loin d’être un mélange de musique exo­tique ou de musique afri­caine car elle est pure.

 

Image venant d’in­ter­net

Définition du vakodrazana

Cette culture musi­cale tra­di­tion­nelle a connu le jour dans la région d’Analamanga, Ita­sy, Bon­go­la­va et Vaki­nan­ka­ra­tra. Plus pré­ci­sé­ment, elle est ori­gi­naire de l’Imerina. Son spec­tacle est simi­laire au théâtre et a ses propres chants et danses. Elle est simple mais expose à tra­vers elle la beau­té de la culture mal­gache. La plu­part du temps, le vako­dra­za­na se réa­lise en plein air, mais peut aus­si s’effectuer dans une salle.

Le chant des ancêtres malgache

Pen­dant le vako­dra­za­na, aucun ins­tru­ment élec­tro­nique comme la gui­tare, les bat­te­ries ou les syn­thé­ti­seurs n’est employé. Les musi­ciens uti­lisent des Kabo­sy, des Apon­ga, le Vali­ha, le Sodi­na ain­si que d’autres ins­tru­ments tra­di­tion­nels mal­gaches pour ani­mer les chants. Le Vako­dra­za­na a un thème dis­tinct à chaque spec­tacle, donc un mes­sage à pas­ser aux publics. Ils uti­lisent des textes poé­tiques et phi­lo­so­phiques bien soi­gnés.

Une coutume d’origine politique royale

Le vako­dra­za­na a été fon­dé vers la fin du 18^e siècle par le roi Andria­nam­poi­ni­me­ri­na. Elle a été inté­grée dans le hira gasy ou lit­té­ra­le­ment « chants mal­gaches ». C’était un moyen de com­mu­ni­ca­tion du roi avec ses sujets. Lors de l’apparition d’Andrianampoinimerina, il a été accom­pa­gné par des groupes de musi­ciens et de chan­teurs.

Sa spécificité face aux autres genres musicaux

Au pre­mier coup d’œil, le vako­dra­za­na se dif­fé­ren­cie des autres cultures tra­di­tion­nelles grâce aux styles ves­ti­men­taires de ses artistes. Les hommes et les gar­çons s’habillent en vête­ment tra­di­tion­nel de Meri­na. C’est-à-dire en tunique mala­ba­ry aux cou­leurs vif, fré­quem­ment le rouge. En guise d’accessoire, leur mala­ba­ry est accom­pa­gné de pan­ta­lon, de Lam­ba et de cha­peau. Quant aux femmes, elles sont habillées en longues robes colo­rées le plus sou­vent en roses ou en vertes. Pen­dant l’époque royale, cette cou­leur est réser­vée uni­que­ment aux per­sonnes royales, dont les Rois et Reines. De plus, la cou­leur vive per­met d’attirer et de char­mer les assis­tances.

La différence entre le vakodrazana et le hira gasy

Beau­coup de per­sonnes ont du mal à dif­fé­ren­cier le vako­dra­za­na du hira gasy. En effet, ces deux pra­tiques sont toutes les deux com­po­sées de danses mal­gaches à savoir le dihy soro­ka et le lat­si-tana­na. Cepen­dant, pen­dant le hira gasy, deux troupes doivent s’affronter devant le public qui va se mettre en cercle. Ces deux troupes vont pro­non­cer un dis­cours d’ouverture l’un après l’autre. Ensuite, les chan­sons phi­lo­so­phiques et poé­tiques vont être effec­tuées avec des danses acro­ba­tiques. En outre, le vako­dra­za­na est un seul groupe trai­tant un sujet apo­li­tique. Il se dif­fé­ren­cie de l’hira gasy grâce à ses paroles ain­si qu’à ses danses moins éner­giques. Le spec­tacle de vako­dra­za­na est pure­ment cultu­rel et ne pré­sente aucun concur­rent.

Quand se manifeste-t-elle ?

Le vako­dra­za­na est lais­sé de côté par les jeunes mal­gaches atti­rés par les cultures étran­gères. Pour­tant, elle ne perd pas sa place dans la culture et on fait appel à elle à chaque évé­ne­ment mémo­rable. Les artistes pra­ti­quant le vako­dra­za­na font de leur mieux afin de gar­der l’âme de cette musique tra­di­tion­nelle en vie.

Animation pendant le Famadihana

Pen­dant le Fama­di­ha­na, il y a une mani­fes­ta­tion des mpi­hi­ra gasy, et le vako­dra­za­na en fait par­tie. C’est un évé­ne­ment pra­ti­qué par des familles afin de pou­voir déter­rer les morts pour de nou­veau les cou­vrir. Le vako­dra­za­na est alors un moyen d’animation afin de mettre l’ambiance entre les familles. Très sou­vent, le groupe de vako­dra­za­na se pré­sente à chaque exhu­ma­tion.

Image venant d’in­ter­net

Un moyen efficace de sensibilisation

Le vako­dra­za­na est sur­tout un moyen effi­cace afin de pou­voir sen­si­bi­li­ser la popu­la­tion ou un groupe de per­sonnes spé­ci­fiques. Les Minis­tères mal­gaches font appel aux artistes de vako­dra­za­na pour expo­ser un thème typique durant leur mani­fes­ta­tion. Cette pra­tique se fait pen­dant les jour­nées mon­diales de la Can­cer, de la femme ou autre.

Pendant la célébration de la fête de l’Indépendance

Chaque année, les mal­gaches célèbrent la fête de l’Indépendance pen­dant la date du 26 Juin. Au cours de cet évè­ne­ment, le gou­ver­ne­ment fait appel à de nom­breux artistes afin d’animer une scène de podium dans le capi­tal. Le vako­dra­za­na se trouve par­mi eux et la plu­part du temps, sa mani­fes­ta­tion est assis­tée par le pré­sident de la Répu­blique.

A Mada­gas­car, le groupe de vako­dra­za­na le plus connu est le voni­na­vo­ko créé par RAKOTOMAVO Gabriel. Actuel­le­ment, les poli­ti­ciens essayent de leur mieux pour rani­mer la flamme du vako­dra­za­na afin de l’empêcher de dis­pa­raître.