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Tout savoir sur le “Savika” : le rodéo malgache

La foule lors du savika

Tout comme la tau­ro­ma­chie d’Espagne ou le rodéo du Texas, Mada­gas­car pra­tique éga­le­ment ce sport extrême, appe­lé le « Savi­ka », dans le dia­lecte de la région Sud de l’île. Si cer­taines régions de Mada­gas­car le pra­tique, c’est sur­tout la com­mu­nau­té bet­si­leo qui est adepte de ce sport extrême ances­tral. En géné­ral, l’événement du « Savi­ka » se déroule à Pacques ou à la Pen­te­côte dans la région bet­si­leo. Tous les ans, Ambo­si­tra, à envi­ron 250 km de la capi­tale de Mada­gas­car, orga­nise l’événement. Hommes, femmes et enfants viennent de toutes les com­munes avoi­si­nantes pour assis­ter à cette pra­tique ances­trale : le « Savi­ka ». Toutes les infor­ma­tions sur ce sport mal­gache.

Le « Savika » : en quoi consiste-t-il ?

Le « Savi­ka » tra­di­tion­nel se pra­tique, géné­ra­le­ment, à Ambo­si­tra, bien que depuis quelques années, cer­taines régions de Mada­gas­car com­mencent à l’apprécier et à inclure le « Savi­ka » comme un évé­ne­ment annuel. Comme sus­men­tion­né, il se pra­tique à Pacques et/ou à la Pen­te­côte devant une foule d’admirateurs venus des envi­rons pour assis­ter au com­bat entre les jeunes hommes et le zébu. Vous devez savoir que ce sport se ter­mine par­fois dans une effu­sion de sang.

Le savika

Image venant d’in­ter­net

Consi­dé­rer comme le rodéo mal­gache, l’objectif dans la pra­tique du « Savi­ka » est de maî­tri­ser le zébu pen­dant au moins trois secondes. L’homme doit s’accrocher à la bosse ou au cou de l’a­ni­mal, quitte à le mettre à terre. Com­mu­né­ment appe­lés « Mpi­sa­vi­ka » dans le dia­lecte de la région, les com­bat­tants tentent de maî­tri­ser le zébu avec pour seule arme des mains nues. Une fois le com­bat entre les deux adver­saires enga­gé, tous les coups sont per­mis sur­tout pour la bête qui peut à tout moment :

  • Envoyer à coup de corne dans les airs le jeune homme ;
  • Encor­ner le « Mpi­sa­vi­ka » ;
  • Pié­ti­ner à coup de sabot son adver­saire.
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Du cri d’angoisse aux cris de joie, l’assemblée de spec­ta­teurs est enva­hie par les émo­tions, tan­dis que le « Mpi­sa­vi­ka », de son côté, sent mon­ter l’adrénaline. Pour arri­ver à battre la bête, le « Mpi­sa­vi­ka » devra prendre le tau­reau par les cornes et par le cou.

Durant le « Savi­ka », il faut que l’homme arrive à épui­ser le zébu. Le com­bat ne prend fin que lorsque l’a­ni­mal est haras­sé.

Ce qui revient à dire que la pra­tique du « Savi­ka » demande une cer­taine condi­tion que ce soit phy­sique ou men­tal. En effet, pour rem­por­ter ce com­bat, l’homme devra être fort, entraî­né et sur­tout per­sé­vé­rant.

Contrai­re­ment à la tau­ro­ma­chie, les bœufs ne sont pas bles­sés durant la pra­tique du « Savi­ka ».

Le « Savika » est-il mortel ?

Effec­ti­ve­ment, c’est un sport tra­di­tion­nel qui est dan­ge­reux, car il arrive que les com­bat­tants se blessent au cours du spec­tacle. Bien que ce rodéo mal­gache soit mor­tel, le pour­cen­tage de mor­ta­li­té est faible. Néan­moins, le risque que les hommes rentrent avec des bles­sures est très éle­vé. Les coups les plus fré­quents se loca­lisent sur :

  • Les bras ;
  • Le ventre ;
  • Les cuisses ;
  • Et par­fois sur la tête.

Mal­gré cela, les « Savi­ka » se ter­mine la plu­part du temps par des sou­rires et de la satis­fac­tion. Et le plus sou­vent, le meilleur des tro­phées pour les com­bat­tants est de ren­trer avec des cica­trices, en plus de l’admiration et du res­pect de la com­mu­nau­té.

Ce qui fait que pour pra­ti­quer le « Savi­ka », il faut être bien entraî­né, tant sur les tech­niques que sur l’endurance phy­sique et men­tale. Dans la région d’Ambositra, deve­nir un « Mpi­sa­vi­ka » demande une cer­taine connais­sance, notam­ment sur :

  • Les bœufs à bosse ;
  • La maî­trise de la tech­nique pour esqui­ver les coups de cornes du zébu ;
  • L’anticipation des com­por­te­ments de la bête.
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Pen­dant cette jour­née, le « Mpi­sa­vi­ka » et le zébu deviennent des stars le temps d’un duel. Quant aux spec­ta­teurs, ils peuvent pro­fi­ter du spec­tacle grâce aux artistes invi­tés pour garan­tir l’animation durant l’événement.

La foule lors du savika

Image venant d’in­ter­net

Le « Savika » : que faut-il savoir de plus ?

Mis à part, la connais­sance sur la tech­nique, un point essen­tiel est aus­si à prendre en compte pour par­ti­ci­per à un rodéo mal­gache ou le « Savi­ka » : les équi­pe­ments. En effet, il ne suf­fit pas d’entrer dans l’arène de for­tune, encore faut-il être paré pour l’occasion :

  • Le corps du « Mpi­sa­vi­ka » ou du com­bat­tant est enduit d’une mix­ture dont la com­po­si­tion est gar­dée par les connais­seurs ;
  • Le jeune homme s’enveloppe la cein­ture avec une pièce de tis­su sous laquelle est cachée une pièce de mon­naie en argent ;
  • Une fois qu’il est prêt, le com­bat­tant avale de grandes gor­gées de la bois­son alcoo­li­sée arti­sa­nale.

Lorsqu’il est fin prêt, le jeune homme entre dans l’arène en bois et com­mence alors à exci­ter l’a­ni­mal. Le duel ne prend fin que lorsque le zébu est à bout de force ou que le com­bat­tant est sujet à des bles­sures graves. Autre­ment, ce sera un duel achar­né entre l’homme et la bête.

A l’origine, ce rodéo mal­gache ou le « Savi­ka » était des­ti­né pour mar­quer de grands évé­ne­ments comme un mariage ou une cir­con­ci­sion, mais actuel­le­ment, il est deve­nu un sport natio­nal dans cer­taines régions de l’île de Mada­gas­car.