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Une petite historique des “Lambahoany”

Lambahoany malagasy

A Mada­gas­car, le Lam­ba­hoa­ny est un pan de tis­su qui illustre sou­vent des images, des mes­sages ou des cita­tions. Il per­met sou­vent de faire par­ve­nir des mes­sages par­ti­cu­liers d’un indi­vi­du à un autre. En géné­ral, les dimen­sions idéales pour un Lam­ba­hoa­ny font envi­ron 1.10 mètre par1.6 mètre avec quatre styles d’images bien dis­tinctes évo­quant un ensemble de faits jour­na­liers. Vous devez savoir que por­ter du Lam­ba­hoa­ny fait par­tie inté­grante de la culture mal­gache. Dans cer­taines régions de l’île de Mada­gas­car, le Lam­ba­hoa­ny est encore pré­sent au quo­ti­dien, tan­dis que dans d’autres, le tis­su tra­di­tion­nel n’est plus qu’un sou­ve­nir délais­sé et tro­qué par le nou­veau style appor­té par l’évolution du monde. De plus, à l’origine, le Lam­ba­hoa­ny était spé­cia­le­ment confec­tion­né par les habi­tants locaux. Et actuel­le­ment, Mada­gas­car importe une par­tie via l’étranger. Mais quelle est l’histoire des Lam­ba­hoa­ny ? Met­tons la lumière sur cette tra­di­tion qui tend à dis­pa­raitre.

Les Lambahoany de Madagascar : ses origines

Lambahoany

Image venant d’in­ter­net

La fabri­ca­tion des Lam­ba­hoa­ny connaît une évo­lu­tion consi­dé­rable alors qu’à l’origine elle se fai­sait à la main. Les maté­riaux pour la confec­tion d’un Lam­ba­hoa­ny étaient des pro­duits locaux comme le raphia, les fibres de banane, la soie sau­vage et les fibres d’arbres. Mais avec l’arrivée des Por­tu­gais dans l’île de Mada­gas­car, la pro­duc­tion de tis­sus a évo­lué. De plus, ce sont les Por­tu­gais qui amènent le coton dans l’île et depuis le coton devient la matière de fabri­ca­tion de tis­sus, notam­ment des Lam­ba­hoa­ny.

Le Lam­ba­hoa­ny en soie ou en coton était réser­vé à la royau­té et à l’aristocratie. Au temps des rois, l’échange de Lam­ba­hoa­ny était un signe de res­pect mutuel entre deux royaumes, voire un sym­bole d’alliance. Offrir ou por­ter un Lam­ba­hoa­ny était une tra­di­tion, notam­ment lors d’une céré­mo­nie de mariage ou de rituels spé­ciaux. Mais au fil du temps, por­ter du Lam­ba­hoa­ny s’est géné­ra­li­sé.

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Les des­sins incrus­tés sur le Lam­ba­hoa­ny pro­viennent des influences d’autres pays : le Sarong d’Indonésie, le Sari de l’Inde et le tra­di­tion­nel tis­su de l’Afrique.

Les Lam­ba­hoa­ny sont uti­li­sés de dif­fé­rentes manières et selon les régions de Mada­gas­car :

  • Dans la région Sud de Mada­gas­car, les Lam­ba­hoa­ny se portent lors de céré­mo­nie funé­raire. Ce sont les femmes qui le portent géné­ra­le­ment, elles le nouent à la taille ou sous les ais­selles ;
  • Dans la région Nord de l’île, les femmes portent deux Lam­ba­hoa­ny : l’un à la taille, l’autre pour cou­vrir les bras ou la tête. Et pour par­faire la tenue pour une céré­mo­nie, cer­taines femmes portent des bijoux en or.

Tou­te­fois, vous devez savoir que de nos jours, l’utilisation des Lam­ba­hoa­ny se diver­si­fie :

  • Cer­taines femmes le portent pour tra­vailler ;
  • Les Lam­ba­hoa­ny sont uti­li­sés comme une tapis­se­rie ou de nappe de table dans la mai­son ;
  • Les femmes l’utilisent pour por­ter les bébés sur le dos ;
  • Ils sont uti­li­sés comme ser­viette de plage.

Il ne faut pas oublier que les Lam­ba­hoa­ny per­mettent de com­mu­ni­quer et de par­ta­ger un mes­sage bien pré­cis en socié­té.

Les essentiels à savoir sur un Lambahoany malgache

Géné­ra­le­ment, le Lam­ba­hoa­ny est un tis­su de forme rec­tan­gu­laire avec des motifs symé­triques. Les images sur un Lam­ba­hoa­ny sont bien dis­tinctes : une image au centre du pan­neau et de petits des­sins qui ornent le contour du Lam­ba­hoa­ny. Ces images repré­sentent, la plu­part de temps, des images rela­tives au quo­ti­dien :

  • Un motif abs­trait ;
  • Un des­sin repré­sen­ta­tif de la nature ;
  • Une image sur la vie quo­ti­dienne ;
  • Un des­sin expri­mant la richesse.
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Ce qu’il faut savoir sur un Lam­ba­hoa­ny : l’image au centre cor­res­pond tou­jours à l’inscription et le tout est un mes­sage. Pour votre infor­ma­tion, tra­di­tion­nel­le­ment, les Lam­ba­hoa­ny étaient un outil de com­mu­ni­ca­tion effi­cace grâce aux textes et cita­tions ins­crites des­sus. Ils servent donc à :

  • Trans­mettre un ensei­gne­ment ;
  • Envoyer un mes­sage indi­rec­te­ment à une rivale ;
  • Sen­si­bi­li­ser les gens sur un sujet pré­cis ;
  • Influen­cer un chan­ge­ment social et autres.

Lambahoany malagasy

Image venant d’in­ter­net

La matière de fabri­ca­tion du Lam­ba­hoa­ny est soit en coton soit en nylon. Dans les régions chaudes, les Lam­ba­hoa­ny en coton léger sont pri­vi­lé­giés, par contre dans les autres par­ties de l’île, ce sont les Lam­ba­hoa­ny en nylon ou en voile qui priment.

Depuis quelques années, la fabri­ca­tion des Lam­ba­hoa­ny est par­ta­gée : la fabri­ca­tion locale et l’importation. La rai­son en est que le coût de pro­duc­tion local étant deve­nu éle­vé. Mais à l’origine, la fabri­ca­tion des Lam­ba­hoa­ny était tra­di­tion­nel­le­ment mal­gache et fait à la main.

Lorsque Mada­gas­car com­mence à impor­ter le tis­su, la qua­li­té du Lam­ba­hoa­ny a chan­gé, car la matière impor­tée est moins chère que la pro­duc­tion locale. Mal­gré tout, la fabri­ca­tion arti­sa­nale reste très pri­sée et pour cause :

  • Les gens sont fiers de por­ter un Lam­ba­hoa­ny fait main ;
  • La qua­li­té d’un Lam­ba­hoa­ny se résume par la qua­li­té de l’encre ;
  • Le prix du Lam­ba­hoa­ny acces­sible à tout le monde.

Bien que la mon­dia­li­sa­tion prenne une place consi­dé­rable, les Lam­ba­hoa­ny de Mada­gas­car sont tou­jours pré­sents même si la valeur de ce tra­di­tion­nel acces­soire a dimi­nué. Et les Lam­ba­hoa­ny conti­nuent de pas­ser un mes­sage à tra­vers leurs cita­tions et leurs des­sins.

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