C’est quoi le « Ro-patsa » ?

(Illustration en image du Ro-patsa. Image prise sur Internet)
L’accouchement ainsi que la période post-partum qui dure six semaines, voire plus, sont dures pour toutes les femmes. Après les pertes de sang, une femme qui vient d’accoucher fait face à des émotions intenses ainsi qu’un manque de sommeil prolongé. Elle est, de ce fait, fatiguée. C’est la raison pour laquelle elle mérite un repos de quelques semaines. Pour les Malagasy, les femmes qui viennent de donner naissance à un bébé doivent être réconfortées avec du « Ro-patsa », un bouillon de viande, de pomme de terre et de chevaquine rouge. Dans notre article, nous allons vous dire pourquoi est-il important de donner du « ro-patsa » à une femme après l’accouchement. Puis, nous allons vous montrer comment se prépare ce bouillon.

Pourquoi donner du « ro-patsa » à une jeune maman ?
A Madagascar, la famille proche de la femme qui vient d’accoucher s’occupe d’elle, surtout sa maman et celle du père de son enfant. Elle sera libérée de toutes ses obligations pour l’aider à se concentrer totalement sur sa récupération aussi bien physique qu’émotionnelle. Certaines personnes s’occupent des tâches ménagères, telles que la lessive et le nettoyage de la maison tandis que d’autres préparent la nourriture. La nouvelle maman doit rester bien au chaud au lit, mais le plus important est de veiller à ce que son alimentation soit optimale.
Les gens qui viennent rendre visite à la mère et au nouveau-né apportent du « ro-patsa ».
Tout d’abord, il paraît que la chaleur devient un besoin ultime pour une femme après un accouchement, car son corps est vulnérable et une température élevée lui permet de récupérer rapidement. La chaleur apportée par le bouillon « ro-patsa » est nécessaire pour mobiliser les défenses immunitaires de la mère tout en apportant le collagène nécessaire pour favoriser la réparation des tissus endommagés par l’accouchement. D’ailleurs, ce bouillon est facile à digérer.
Ensuite, les Malagasy pensent aussi que le fait de donner du « ro-patsa » à une femme allaitante est important, car cela favoriserait la production de lait maternel. Ce plat est donc bénéfique, que ce soit pour la maman, ou pour le bébé.
Cependant, il reste actuellement peu de Malagasy qui concocte du « ro-patsa » pour le ramener à une femme qui vient d’accoucher. Ils préfèrent actuellement apporter une enveloppe qui contient de l’argent en guise de « solon-dro-patsa ». C’est plutôt à la famille de la maman de préparer la nourriture dont elle a besoin pour sa récupération.
Comment préparer le « ro-patsa » ?
Il est facile de préparer du « ro-patsa ». D’ailleurs, vous n’avez besoin que de quelques ingrédients, tels que :
- De la viande de bœuf : 500 g ;
- Oignon : 1 ;
- Tomates : 2 (de taille moyenne) ;
- Pommes de terre : 3 (de taille moyenne) ;
- Sel
- Huile : 1 càs ;
- Patsa-mena ou chevaquine rouge : 100 g.
Voici les étapes à suivre pour obtenir du « ro-patsa » délicieux :
- Coupez la viande bœuf en morceaux, ni trop petits, ni trop grands ;
- Coupez l’oignon et les 2 tomates ;
- Mettez une cocotte sur un feu doux, versez‑y l’huile (1 càs) et faites revenir la viande avec l’oignon et les tomates découpés ;
- Entre temps, épluchez les pommes de terre, puis coupez-les en quartiers ;
- Ajoutez les pommes de terre dans la cocotte avec la viande, l’oignon et les tomates, puis mélangez ;
- Ajoutez-les patsa-mena (chevaquine rouge) et assaisonnez ;
- Recouvrez le mélange avec une quantité suffisante d’eau ;
- Laissez mijoter jusqu’à ce que l’ensemble soit bien cuit et que la viande soit tendre.