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Culture Malagasy : le « Ala ondrana »

Se marier, fon­der une famille et avoir un enfant sont les meilleurs moments dans la vie des hommes. Ceux-la demandent beau­coup de res­pon­sa­bi­li­té, de volon­té, de confiance et d’in­ves­tis­se­ment. Comme on le dit sou­vent, “l’a­mour rend aveugle”, il peut naître dans n’im­porte quel endroit, peu importe la cir­cons­tance. Il vous oriente vers n’im­porte qui une fois qu’il se réveille. Tout le monde a sa manière d’ai­mer, son point de vue à l’é­gard de l’a­mour. Aus­si, chaque nation, chaque orga­nisme spi­ri­tuel ; a sa propre défi­ni­tion de ce qu’est l’a­mour. Dans une véri­té pre­mière, aimer n’a jamais été un péché, il s’a­git d’un sen­ti­ment d’af­fec­tion et de ten­dresse né et des­ti­né pour un autrui et reste dans l’op­tique de faire du bien à la per­sonne à qui il est des­ti­né. Par­fois, il est dif­fi­cile de le contrô­ler, que vous soyez riche ou pauvre, diplô­mé ou illet­tré. Le vrai chal­lenge est sur­tout de mettre en syn­chro­ni­sa­tion le cœur et le cer­veau, bien enten­du, le cœur est plus domi­nant en ce qui concerne l’a­mour. ” Si tout le monde savait aimer, le monde tour­ne­rait autre­ment” ce que disent les gens vic­times d’un refus ou abus de confiance et ce choc peut par­fois avoir une réper­cus­sion sur la san­té, le men­tal, et même l’a­ve­nir d’une per­sonne. Diverses sont les causes de ce refus, telles que le désac­cord des parents, les inté­rêts, les liens de paren­té, etc. Chez les Mala­ga­sy, seul un issu peut rendre un mariage légal aux yeux de la famille et la socié­té si les mariés ont un lien de paren­té très proche, le “ala ondra­na”. Nous allons voir dans cet article le concept de ce rituel pure­ment Mala­ga­sy ain­si que les dérou­le­ments de la céré­mo­nie.

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Qu’est-ce que le “ala ondrana” ? Et comment se déroule la cérémonie ?

 Appe­lé aus­si “ala­sam­po­na” ou “ala­sem­ba­na”, le ala ondra­na a pour objec­tif d’é­vi­ter, selon la croyance mala­ga­sy, la mal­for­ma­tion congé­ni­tale et de sup­pri­mer radi­ca­le­ment le lien de paren­té entre la fille et le jeune homme qui sou­haitent se marier.

Image prise sur Inter­net

Scien­ti­fi­que­ment, il y a une forte pro­ba­bi­li­té de mal­for­ma­tion congé­ni­tale si les deux époux par­tagent les mêmes gènes. Sou­li­gnons que tous les rituels se basent fon­da­men­ta­le­ment sur les croyances, pas seule­ment pour le peuple Mala­ga­sy, mais aus­si dans d’autres pays qui pra­tiquent les leurs jus­qu’à l’heure actuelle. Cette pra­tique porte son de ala ondra­na dans les hautes terres cen­trales de Mada­gas­car. En sens propre du terme, le ala ondra­na veut dire “sup­pres­sion de délit”, le mot “ala” veut dire ” sup­pri­mer ” et le “ondra­na”, “délit “. Comme son nom l’in­dique, il s’a­git d’un cas extrême à fran­chir après que les parents des deux côtés aient essayé vai­ne­ment de les sépa­rer.

Pour une famille royale, le fait d’ac­cep­ter le mariage inces­tueux per­met à la famille de gar­der leur secret, de ne pas dépar­ta­ger le pou­voir et les héri­tages à d’autres racines. Il est donc une des poli­tiques recom­man­dées, autre­fois, chez les meri­na qu’ils appellent ” lova tsy mifin­dra”.

Après le ala ondra­na, le couple est ain­si consi­dé­ré comme des mariés offi­ciels. La céré­mo­nie se passe avec la pré­sence de la famille de la jeune fille et celle du jeune homme. À l’in­té­rieur de la mai­son, où la céré­mo­nie se déroule, la famille du jeune offre un zébu sans défaut pour être sacri­fié. En même temps, un homme spé­cia­li­sé se tient debout à l’in­té­rieur et dénombre les ancêtres jus­qu’à ce que les liens des deux époux soient bien décor­ti­qués. Pen­dant que le spé­cia­liste fait son dénom­bre­ment, les deux amou­reux s’as­soient au sud de la pièce et l’é­coutent atten­ti­ve­ment. Après, ils se mettent à allon­ger tout près d’un poteau, les jambes de l’homme tournent vers le visage de la jeune fille et vice-ver­sa. Se don­ner un coup de pied est tabou pour les frères et sœurs selon la cou­tume mala­ga­sy.

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Le zébu sacri­fié ren­dra donc la digni­té de la jeune fille et le jeune homme, il effa­ce­ra en suite les liens de paren­té entre eux. De l’argent enchaî­né sera mis sur la tête, les jambes et les pieds du jeune homme et pareille pour la fille, des chaînes qu’ils ne devront pas enle­ver qu’une semaine après. Les invi­tés, à leur tour, chantent ” tsy mba mena­tra ô !”, une chan­son dédiée pour ce genre de fête, les paroles veulent dire ” il n’y a pas à avoir honte “. Selon encore les Ntao­lo Mala­ga­sy (les ancêtres), le cœur du zébu pren­dra le ondra­na (délit) et ren­dra les mariés comme des étran­gers aux yeux de la famille après le rituel.

Ils seront bénis six fois et rejoignent le nord de la mai­son en se tenant la main, après quoi le fes­tin com­mence à avoir lieu. D’a­près les règles, le jeune homme et la jeune femme ne doivent pas tra­ver­ser des rivières pen­dant une semaine.