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Ifaramalemy sy Ikotobekibo, conte malgache

Illustration en image d'Itrimobe

Image créée par notre site

Jadis, les ancêtres des Mal­gaches, ou les « razam-be » trans­met­taient l’éducation par le biais des contes. La famille se réunis­sait autour du feu en atten­dant le diner. Et le chef de famille, sou­vent le grand-père ou le père, com­men­çait à racon­ter une his­toire. Ces moments étaient pri­vi­lé­giés pour les Mal­gaches, car c’est à tra­vers ces contes que les parents éduquent leurs enfants. Et cela, avant même que l’école ne fût créée dans le pays. C’est deve­nu une culture pour la plu­part des Mal­gaches. D’ailleurs, dans la brousse, la plu­part des grands-parents pra­tiquent encore ce sys­tème. Ifa­ra­ma­le­my sy Iko­to­be­ki­bo fait par­tie des titres connus par les Mal­gaches dans les temps. Décou­vrons-en un peu plus dans ce texte.

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Deux inséparables

Cette his­toire raconte l’histoire de deux frères et sœurs insé­pa­rables. Ils vivaient dans une famille nom­breuse. Le cadet du nom d’Ikotobekibo était un ven­tri­po­tent. Puis Ifa­ra­ma­le­my, était la cadette, elle était boi­teuse. A cause de leurs pro­blèmes phy­siques, ils ne peuvent rien faire. Ils étaient donc un déses­poir pour leurs parents. Les parents ont donc eu l’idée de se débar­ras­ser de leurs enfants, en les enter­rant vivants. Ils ont donc com­men­cé à creu­ser un trou.

Lorsqu’Ikotobekibo s’aperçoit du trou, il leur a deman­dé à quoi il ser­vait. Les parents répon­dirent que c’est pour faire mûrir des bananes. Les frères et sœurs aînés d’Ifara et Iko­to ont appris à temps que ce trou ser­vait à les enter­rer vivants. Ils étaient donc tristes et confus par rap­port au fait que leurs cadets allaient être enter­rés vivants. Du coup, ils ont annon­cé la mau­vaise nou­velle à leurs frères et sœurs. Lorsque les cadets enten­dirent les inten­tions de leurs parents, ils ont déci­dé de fuir. Les aînés ont éprou­vé de la pitié pour leurs frères et sœurs, mais ont fini par accep­ter. Ils ont même offert de la nour­ri­ture aux cadets pour qu’ils n’aient pas faim en route.

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Des cadets qui s’entraident

Ain­si, Ifa­ra­ma­le­my et Iko­to­be­ki­bo quittent la mai­son de leurs parents. Le frère souf­frait beau­coup à cause de son gros ventre. De plus, il fai­sait tel­le­ment chaud, alors que tous les deux trans­pi­raient abon­dam­ment lors du tra­jet. Iko­to était très fati­gué et com­men­çait à pleu­rer car il ne pou­vait plus mar­cher. Ifa­ra a donc déci­dé de prendre son frère sur son dos le temps qu’il reprenne des forces. Ifa­ra a donc por­ter son frère tout le long de la prai­rie. Elle avait du mal à por­ter son frère, tout en boi­tillant.

Au bout de 3 jours de marche, les deux frères et sœurs trou­vèrent une belle plaine, ils se sont donc arrê­tés pour prendre du repos. L’endroit était très agréable, du coup, les cadets ont déci­dé de construire une petite hutte en uti­li­sant des feuilles mortes, des branches et des mottes de terre.

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Lorsque la petite hutte des deux frères fut construite, ils y habi­tèrent. Le frère cadet devient maître de la chasse. Une fois qu’il revienne de la chasse, il ordon­nait à sa sœur d’installer la cloi­son. Il ne la reti­rait que lorsqu’il avait fini de man­ger ce qu’il avait chas­sé. Ce geste ren­dait la cadette très triste. Puis, elle a com­men­cé à chas­ser, lorsqu’il n’y a eu rien à man­ger à la mai­son.

Ain­si, elle est tom­bée par hasard sur la mai­son d’Itrimobe. Le pro­prié­taire était absent ce jour-là. Du coup, Ifa­ra a pro­fi­té pour faire le tour de la mai­son pour prendre de la nour­ri­ture. Iko­to­be­ki­bo conti­nua de man­ger sa chasse à lui seul. Ifa­ra de son côté aimait tou­jours son frère et n’a pas eu le cœur à lui cacher le riz au lait et au miel, l’anguille et l’huile qu’elle a volé dans la mai­son d’Itrimobe. Iko­to était impres­sion­né par la nour­ri­ture, alors il déci­da d’y aller avec sa sœur.

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Maimbo olombelona, maimbo olombelona : ça sent l’humain !

Une fois chez Itri­mobe, Iko­to ne peut s’empêcher de se goin­frer. Il a donc eu un esto­mac sur pattes et ne pou­vait plus se rele­ver. Ne savant plus quoi faire, Ifa­ra aidait son frère à mon­ter dans le gre­nier à riz. Elle lui remit une lance et un grand cou­teau pour tuer Itri­mobe. En effet, selon Ifa­ra, Itri­mobe va les man­ger, il faut le tuer. Elle est ensuite ren­trée. Lorsque Itri­mobe ren­tra chez lui. Il gro­gna et répé­ta la phrase : ça sent l’humain ! ça sent l’humain. Ensuite, il mon­ta dans le gre­nier à riz. Lorsqu’il mon­tra sa tête, Iko­ta le trans­per­ça avec la lance. Puis, il a per­du l’équilibre. Il a sur­vé­cu à cette attaque, mais Iko­to le trans­per­ça de nou­veau puis, il mou­rut. Lorsqu’Ifara apprit la mort de Tri­mobe, elle a déci­dé avec son frère d’emménager chez lui. Ils devinrent donc très riches car ils héri­tèrent des for­tunes de Tri­mobe. Les parents ont enten­du cette bonne nou­velle et ren­dirent visite à leurs cadets. Puis, ils vécurent tous heu­reux.

Cette fameuse his­toire reflète la socié­té mal­gache. Les pauvres qui se sentent délais­sés et reje­tés par la socié­té. Mais deviennent quelqu’un une fois riche. Des parents prêts à tous pour jeter leurs enfants au fond du gouffre. Des frères et sœurs égoïstes qui ne pensent qu’à leur bien. A tra­vers ces contes, les « Ntao­lo » mal­gaches ont appris à leurs enfants une valeur morale : il ne faut jamais être égoïste dans la vie.