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Que caractérise les Betsileo de Madagascar ?

Bet­si­leo désigne les popu­la­tions occu­pant la par­tie sud des hautes terres cen­trales de Mada­gas­car. Le ter­ri­toire occu­pé par les Bet­si­leo, com­men­çant par la rivière Mania au nord et qui s’étend jusqu’au pied du Mas­sif d’Andringitra au sud, est carac­té­ri­sé par sa fer­ti­li­té. En effet, cette région de Mada­gas­car est carac­té­ri­sée par de vastes rizières, de grands vignobles, des champs de thé et de manioc, entre autres. Par ailleurs, la tri­bu Bet­si­leo est aus­si res­pec­tueuse de la tra­di­tion et de la hié­rar­chie tout en étant riche en culture.

La hiérarchie dans la tribu Betsileo

Bet­si­leo, ou encore « Bet­si­lao » évoque la bra­voure des guer­riers de cette tri­bu, car ce mot signi­fie « les nom­breux invin­cibles ». Fia­na­rant­soa est le chef-lieu de la pro­vince Bet­si­leo. La pros­pé­ri­té de cette région vient du fait qu’elle ait une popu­la­tion par­ti­cu­liè­re­ment intel­li­gente et munie d’un savoir-faire agri­cole, et sur­tout dotée d’une habi­le­té arti­sa­nale remar­quable.

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Sem­bla­ble­ment à la socié­té meri­na, la tri­bu bet­si­leo pré­sente un royaume hié­rar­chi­sé par un sys­tème des castes, qui est com­po­sé notam­ment par les « Hova » (ou les nobles), les « Ande­ho­va » (ou les per­sonnes au ser­vice des nobles), les « Olom-pot­sy » (ou les roturiers)et les « Ande­vo » (ou les esclaves).

Les jeunes et le mariage betsileo

Quand vous pas­sez dans cette région de Mada­gas­car, vous aper­ce­vrez à pre­mier coup d’œil les filles et les gar­çons qui sont encore céli­ba­taires. Quand ils songent à se marier, ils ont une façon à eux de se faire remar­quer :

  • Les jeunes hommes céli­ba­taires plantent un peigne dans leurs che­veux ;
  • Les jeunes femmes qui sou­haitent se marier ajoutent des pinces mul­ti­co­lores à leur coif­fure.
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Quand les Bet­si­leo se marient, la tra­di­tion impose que la famille du marié offre un zébu à la famille de la jeune femme. Et quand ils vont avoir leur pre­mier enfant, la nais­sance doit avoir lieu dans le vil­lage de l’épouse.

Concer­nant la poly­ga­mie, sachez qu’avant un Bet­si­leo avait le droit d’avoir plu­sieurs épouses à condi­tion d’être assez riche et influent. Les épouses devaient tout sim­ple­ment être répar­ties dans dif­fé­rentes loca­li­tés pour évi­ter les conflits entre elles.

Les Betsileo et le Famadihana

C’était pen­dant le règne de Rana­va­lo­na I que les Meri­na ont appor­té cette cou­tume chez les Bes­ti­leo.

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Jusqu’à aujourd’hui, les Bet­si­leo pra­tiquent encore le « fama­di­ha­na », qui a pour but d’honorer les ancêtres. Pour d’autres, on parle tout sim­ple­ment d’exhumation, mais pour les Mala­ga­sy, il s’agit d’une cou­tume impor­tante. La cére­mo­nie consiste à exhu­mer les défunts, puis à les enve­lop­per dans de nou­veaux lin­ceuls. Les « zana-dra­za­na » (des­cen­dants des exhu­més), dansent en por­tant les défunts sur les épaules pour mar­quer la joie des retrou­vailles. Ils sacri­fient même un ou plu­sieurs zébus en guise de « vary be mena­ka » (du riz avec une quan­ti­té consé­quente de viande cuite) pour sym­bo­li­ser le « Fiha­va­na­na Mala­ga­sy » ou la soli­da­ri­té mal­gache. Les des­cen­dants et les invi­tés, amis et les gens du vil­lage mangent et dansent ensemble.

Le fama­di­ha­na a lieu tous les 5 ou 7 ans pour la tri­bu Bet­si­leo.