Le “Moraingy”, c’est quoi ?

Illustration du Moraingy. Photo prise sur internet.
Le Moraingy est un sport connu sous plusieurs variétés de nom et venant des autres régions de l’Océan Indien notamment La Réunion et Mayotte. C’est un sport qui est pratiqué à Madagascar, surtout dans région Sakalava, au Nord-Ouest de la grande île. Découvrez toutes les informations sur le Moraingy.
Un sport de combat qui génère de l’argent
Le Moraingy est un art martial avec des combats libres. Il est pratiqué dans presque toutes les régions de Madagascar, cependant, dans la province d’Antsiranana, la pratique est beaucoup plus unique. Le Moraingy est un combat de lutte similaire à ce que l’on trouve dans l’Océan Indien. D’ailleurs, il a été introduit à Madagascar par le biais des esclaves des îles voisines. La première pratique du Moraingy a eu lieu au 15ème siècle, c’était un moyen de se défendre contre les voleurs de zébus ou « Dahalo ». Cette discipline est un jeu et un entrainement pour la guerre à la fois.
Le moraingy est un sport où l’agilité, la maitrise de soi et la souplesse est au rendez-vous. Le combat est toujours organisé en plein air. Pour le jeu, il est organisé tous les dimanches de pleine lune. Souvent, c’est au moment des moissons, c’est-à-dire, lorsque les jeunes gens du village sont de retour du champ que les combats ont lieu. Les adultes et les enfants se réunissent dans une grande place du village. Le moraingy est un jeu de défi, c’est-à-dire, un jeune d’un hameau affronte un autre si ce dernier accepte de relever le défi. Auparavant, ce sport est également organisé à l’occasion des cérémonies traditionnelles notamment : les enterrements, les circoncisions, les naissances, etc. Puis, pour célébrer la Fête nationale, et les réjouissances collectives, un tournoi de moraingy est organisé.
Le Moraingy représente le « Fihavanana », l’amitié qui relie les Malgaches, qui est d’ailleurs la valeur de la grande île. Aujourd’hui, des tournois de Moraingy ont encore lieu dans la ville d’Antsiranana comme dans la brousse. La plupart des Diegolais et habitants de la partie Nord-Ouest continuent d’admirer cette tradition pour toutes les occasions.

Petite historique du Moraingy
Le Moraingy a été introduit à Madagascar au XVème siècle. C’était une pratique d’entrainement des guerriers à cette époque. Mais, comme il été mentionné ci-dessus, le Moraingy est un art martial et un jeu de divertissement. C’est une pratique qui connaît des évolutions, comme tout fait social et culturel. Le Moraingy est organisé lors des grands événements de la région ou d’un village par exemple. Les tournois ont donc lieu : pendant les jours fériés, toutes les fins de semaine ainsi que les jours de fête.
Dans le contexte actuel, le Moraingy est organisé dans les gymnases couverts, dans les stades de football, ou sur un terrain vague. Ce sont les autorités locales qui accordent toutes sortes de festivités. Il faut donc demander l’autorisation des autorités pour pouvoir organiser une compétition de ce genre, que ce soit pour les activités physiques ou pour les personnes morales participantes au concours. C’est un sport pratiqué dans presque toutes les régions côtières de Madagascar, mais surtout dans la province de Mahajanga et Antsiranana : Nosy-Be, Ambilobe, Diégo-Suarez, etc.
Les règles de jeu
Le moraingy est un tournoi de combat libre, tous les coups sont permis, ou presque. Car, dans l’Antakarana par exemple, les coups de poings et pieds sont permis. Pour gagner au Moraingy, il faut mettre son adversaire KO. C’est-à-dire, arriver à blesser l’adversaire pour qu’il ne puisse plus continuer le combat. Généralement, celui qui est plus blessé ou bossu est le perdant.
Les joueurs se battent à mains nues sans aucune protection. Un combat dure 30 secondes au plus. Pour un moraingy, il n’y a pas de règles de jeu définit. C’est l’arbitre qui préside le jeu et donne des coups de sifflet à chaque appréciation. Bien que le jeu ne dispose d’aucune règle, il est important de préciser le fait qu’il est fortement interdit de tirer les cheveux, les oreilles, de mordre ou même de frapper l’adversaire à terre. Ces coups risquent d’être fatals à celui qui le pratique.
L’arbitre du jeu va désigner de façon subjectives et objectivement que possible le vainqueur de la compétition. Aujourd’hui, la façon de présider le jeu est différente, c’est-à-dire, que des points sont attribués à chaque coup porté. Celui qui accumule le plus grand nombre de points est le vainqueur. Dès fois, un seul coup suffit pour mettre l’adversaire KO et remporter la partie.
Les participants du Moraingy risquent plusieurs blessures notamment : à la tête, au visage, risque de perdre des dents, avoir des bras ou des côtes cassées, etc. D’autres perdent même connaissance à force de recevoir des coups durs. Certains « fagnorolahy » portent même des séquelles à vie ou deviennent infirme. En revanche, le fair-play est très demandé. A chaque fin de match, les participants sont emmenés à se serrer les mains et à s’embrasser pour éviter toutes sortes de rancunes ou les vengeances.