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Agriculture : la vanille de Madagascar

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La vanille est uti­li­sée et apporte ses ver­tus dans plu­sieurs domaines, dans la san­té culi­naire, dans les sys­tèmes ner­veux, dans le domaine cos­mé­tique et tant d’autres. En termes de qua­li­té, d’apparence et d’arôme, il est dif­fi­cile de sous-esti­mer la vanille de Mada­gas­car qui est qua­li­ta­ti­ve­ment répu­tée par­tout dans le monde. La vanille de Mada­gas­car est au deuxième rang der­rière celle du Mexique qui n’est autre que le pays d’origine des vanilles. Natu­rel­le­ment, son taux de vanil­line est très éle­vé et ce taux se reflète éga­le­ment dans sa saveur res­sem­blant à celle du cacao, c’est pour­quoi elle est très recom­man­dée par les géants de la cos­mé­tique et de la res­tau­ra­tion. D’un aspect externe, la gousse est non seule­ment grasse, mais elle est par ailleurs très souple et peut atteindre jusqu’à 18 cen­ti­mètres de lon­gueur, qui fait d’elle une qua­li­té pre­mium sur le mar­ché. Nous allons voir dans cet article la place de la vanille sur le plan éco­no­mique du pays, ensuite, par­lons de son futur.

La vanille de Madagascar sur le plan économique

His­to­ri­que­ment, la vanille a été plan­tée pour la pre­mière fois à Mada­gas­car en 1871, et ce, par des culti­va­teurs réunion­nais. Grâce au cli­mat tro­pi­cal et humide au nord-est du pays, soit dans la région de SAVA (Sam­ba­va, Anta­la­ha, Vohé­mar et Anda­pa), l’hy­giène et les condi­tions cor­res­pondent par­fai­te­ment à ce que demande un vanillier afin de four­nir une pro­duc­tion qua­li­ta­ti­ve­ment bonne.

Vu son ori­gine, la vanille de Mada­gas­car est appe­lée aus­si “vanille bour­bon”. L’île rouge a la vanille Noir Gour­met, la Noir TK et le rouge. La plan­ta­tion d’une vanille dépend à cent pour cent d’un être humain, si on veut un maxi­mum de fécon­da­tion. Dans la région pro­duc­trice de vanille, elle se cultive dans une forêt de liane, les tiges se rat­tachent sui­vant la direc­tion de la liane qui rend facile la pol­li­ni­sa­tion.

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Par rap­port aux carac­té­ris­tiques citées ci-des­sous, la vanille de Mada­gas­car est légi­ti­me­ment apte pour la concur­rence et répond les cri­tères requis dans le sec­teur.

Chaque année, l’Europe pro­duit une quan­ti­té impor­tante de vanille syn­thé­tique, mais elle ne dépas­se­ra jamais la vanille natu­relle en termes de qua­li­té. Avec une volu­mé­trie d’ex­por­ta­tion de 70 % sur l’échelle mon­diale, Mada­gas­car est le pre­mier pays pro­duc­teur de vanille noir gour­met et de graine de vanille au monde.

Sou­li­gnons que pour la com­pagne de pro­duc­tion mon­diale de la vanille de l’année 2021–2022, Mada­gas­car a four­ni les 80 %, notam­ment une expor­ta­tion frô­lant les 2.400 tonnes.

L’Amérique est enchan­tée par la qua­li­té de la vanille de Mada­gas­car, face à quoi, Edgard raza­fin­dra­va­hy, ministre de l’In­dus­tria­li­sa­tion, du Com­merce et de la Consom­ma­tion, a pris, récem­ment, l’initiative de mettre en place le CNV (Conseil Natio­nal de la Vanille). Le but est donc, selon le ministre, de suivre et de valo­ri­ser la pro­duc­tion ain­si que de pro­té­ger au mieux les culti­va­teurs face à des abus et des embar­gos menés par peu de per­sonnes qui veulent mono­po­li­ser la filière.

L’avenir de la filière vanille à Madagascar.

Face aux mul­tiples feux de brousse dans le pays, juste pour cette année, on compte déjà plus de 1 200 000 hec­tares par­tie en cendres. La défo­res­ta­tion s’enchaîne et à son côté le tavy (culture sur brû­lis) ne se cesse pas. Effec­ti­ve­ment, cou­per les arbres signi­fie à vou­loir arrê­ter la quan­ti­té de pré­ci­pi­ta­tion, une fois la quan­ti­té de pluie est insuf­fi­sante, gros­so modo la pro­duc­tion de la vanille en paye­ra les frais. Cou­per des arbres pour avoir plus d’espace à culti­ver est alors une très mau­vaise idée.

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À part les condi­tions natu­relles, bon nombre de pay­sans recueillent pré­ma­tu­ré­ment leur gousse de vanille pour ne pas se faire voler. Visi­ble­ment, le fait de recueillir avant la date fixée par le gou­ver­ne­ment détruit non seule­ment le mar­ché local, mais impacte éga­le­ment la qua­li­té de la pro­duc­tion. Vu la qua­li­té de la vanille bour­bon, des affai­ristes pro­mettent une grosse somme d’argent aux pay­sans pour les pous­ser à recueillir très tôt leurs gousses.

Aus­si, des inves­tis­seurs cherchent des accords et concluent des ventes à l’étranger avant même le début de la cam­pagne. Pour la livrai­son, ils donnent des dead­lines à leurs clients finaux, des dead­lines qui sont tou­jours avant la date de récolte com­mu­né­ment accep­tée à Mada­gas­car. Pres­sés par les avan­ce­ments reçus, les pauvres pay­sans sont au bord de la ten­ta­tion, dès que des sommes d’argent impor­tants se pré­sentent sous leurs yeux, ils cèdent et enfreignent la loi interne. À l’égard de cette pra­tique, le gou­ver­ne­ment local ne croise pas ses bras et brûle publi­que­ment les vanilles vertes cho­pées à titre de pré­ven­tion pour les autres.

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Dans l’import-export, nous savons tous que ce sont les expor­ta­teurs et les inter­mé­diaires font la loi et raflent la grande par­tie des béné­fices. Le pro­fit n’est pas équi­ta­ble­ment répar­ti, les auto­ri­tés com­pé­tentes doivent réagir fer­me­ment pour mettre la balance entre les pay­sans culti­va­teurs et les expor­ta­teurs, qui la majo­ri­té sont des clan­des­tins.