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Ethnie malgache “foko Antandroy”

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Le nom Antan­droy a pour signi­fi­ca­tion “le peuple de la baie” ou encore “le peuple des épines“qui fait réfé­rence aux buis­sons épi­neux et aux plantes rares qu’on ne risque pas de trou­ver que dans la par­tie sud-ouest de Mada­gas­car. Les Antan­droy ou Tan­droy ou encore Ntan­droy s’agit du groupe tri­bal la plus méri­dio­nale du pays, Il est entre autre situé dans la région d’An­droy. À savoir que cette tri­bu doit son nom à une plante locale appe­lée roy. Les Antan­droy comp­taient envi­ron 600 000 habi­tants vers le début de l’année 2013. D’autant plus qu’il détient le 5e rang du groupe eth­nique de Mada­gas­car. La majeure par­tie des Antan­droy sont des éle­veurs de bétail nomades, ils élèvent éga­le­ment des chèvres et des mou­tons.  Dans cet article, nous allons abor­der plus pré­ci­sé­ment la par­ti­cu­la­ri­té de la tri­bu Antan­droy. Ensuite, nous allons voir ensemble la déli­mi­ta­tion et la géo­lo­ca­li­sa­tion de son ter­ri­toire et bien sûr pour ter­mi­ner, nous allons décou­vrir com­ment se mani­feste l’acquisition des pou­voirs pour cette tri­bu.

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La particularité des Antandroys

Bien que les Tan­droy aient une culture com­mune avec d’autres tri­bus de Mada­gas­car, comme le res­pect des ancêtres, une langue com­mune et des rituels funé­raires com­plexes, il existe des pra­tiques qui les dis­tinguent. Ils sont par­ti­cu­liè­re­ment célèbres pour leurs danses, leurs vête­ments en coton, leurs tombes bien déco­rées et l’u­ti­li­sa­tion unique des planches dans la construc­tion de leurs mai­sons. Contrai­re­ment à la plu­part des tri­bus mal­gaches, ils dépendent essen­tiel­le­ment des plantes comes­tibles, moins dépen­dantes de l’eau à cause du carac­tère de son sol aride et sèche. L’é­le­vage de bétail est le prin­ci­pal moyen de sub­sis­tance des Tan­droy, et leurs tombes sont déco­rées de nom­breux crânes de vache, des cornes de bœuf en signe de richesse du défunt. Presque la majo­ri­té des habi­tants de cette tri­bu sont connus pour leurs com­pé­tences astro­lo­giques et magiques. D’ailleurs, plu­sieurs Antan­droys sont des devins ou des astro­logues qui sont très répu­tés dans la pré­dic­tion de l’a­ve­nir. Ils sont dotés d’un pou­voir et dont sur­na­tu­rel qu’ils ont héri­tés de leurs ancêtres. Les femmes du vil­lage se démarquent prin­ci­pa­le­ment grâce aux ports de beaux bijoux en argent ou en or, tan­dis que les hommes sont majo­ri­tai­re­ment tatoués.

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La délimitation et la localisation démographique du territoire d’Androy

Son aire tra­di­tion­nelle se loca­lise plus par­ti­cu­liè­re­ment entre la rivière Mena­ran­dra à l’ouest, Man­drare à l’est et la col­line Vohi­main­ty au nord. Il est impor­tant de pré­ci­ser que la rivière de Mena­ran­dra se jette dans l’o­céan Indien. Il fait envi­ron 250 km de long. Il n’y a pas de rivière qui coule du haut des mon­tagnes à l’est d’où elle prend sa source. Elle a peu d’eau, sauf pen­dant la sai­son des pluies. Durant la sai­son sèche, Mene­ran­dra devient un petit ruis­seau au som­met des rochers et cette eau est sou­vent enfouie dans le sable. Androy est dôté d’une autre rivière appe­lée sous le nom de Manam­bo­vo, elle est une rivière qui tra­verse le dis­trict de Tsiombe et elle se jette dans l’o­céan Indien. Sa pro­vince est connue sous le nom de la pro­vince de Tolia­ra ou Tao­la­gna­ro. Il s’agit de l’une des six pro­vinces de Mada­gas­car,  elle com­porte plus de 126 321 habi­tants vers la fin de l’année 2014. Voi­ci les tri­bus prin­ci­pales de la com­mu­nau­té d’Androy : les Ambo­ni­ta­ka, les Ampa­re­he­sa, les Ana­lave, les Ana­la­von­drove, les Anje­ka, les Antam­ba­ly, les Antam­ban­dit­sy, les Antam­ba­ro, les Ante­mo­ka­fo, les Ante­so­man­gy, les Ante­za­ha, les Esi­la, les Maha­to­mot­sy, les Maroa­lo­ka , le Reni­vave, le Sahi­vo­hitse, le Tam­bo­ro­ho, le Tsie­nim­ba­la, le Tsi­ma­na­ta, le Zafin­dra­ma­lo, le Zafin­dra­ma­na­ry, le Zafin­dra­va­lo, le Zafin­dra­voay et le Zafit­si­fa­ly.

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L’acquisition des territoires

Vers le 17ᵉ siècle, les Tan­droys étaient divi­sés en deux groupes bien dis­tincts : Mena­ran­dra et Maha­fa­ly.  Au départ, la dynas­tie Zafi­ma­na­ra contrô­lait ces deux groupes jus­qu’à ce que les inon­da­tions pro­voquent la des­truc­tion du royaume en 1790. Au début du XVIIIe siècle, la famille royale de Mena­ran­dra a vain­cu les Maha­fa­ly, une confé­dé­ra­tion a émer­gé qui unis­sait tous ceux qui vivaient entre les rivières Mena­ran­dra et Man­drare. Les des­cen­dants des Zafi­ma­na­ra, ont for­més un sous-groupe issu du clan Koho­ha­va­to, qui régnaient sur cette confé­dé­ra­tion, qui don­na le nom d’An­tan­droy à la région et à ses habi­tants. Dans la par­tie orien­tale de l’An­tan­droy, la popu­la­tion d’o­ri­gine des Mahan­dro­va­to a pro­gres­si­ve­ment aug­men­té à la suite de l’ar­ri­vée des réfu­giés venant des tru­bus Anta­no­sy et Bara. Le pou­voir des Zafi­ma­na­ra s’est affai­bli vers 1790 lors­qu’une grande inon­da­tion ont frap­pé les habi­tants, il y avait aus­si les per­tur­ba­tions envi­ron­ne­men­tales qui les ont fait fuir vers le pla­teau de Manom­bo. Les Tan­droys ont été vain­cus par le Royaume d’I­me­ri­na au 19ᵉ siècle. Puis peu de temps après, le ter­ri­toire a été repris par les colons fran­çais.

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