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Ethnie malgache “Foko Betsileo”

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Mada­gas­car est la plus grande île de la pla­nète bleue, elle regorge de plu­sieurs richesses ter­restres et mari­times. Le pays se dis­tingue des autres par l’ap­ti­tude de sa popu­la­tion de vivre ensemble en étant diver­si­fiée. Chaque région a sa cou­tume, son dia­lecte et authen­ti­ci­té en termes de cli­mat. L’île rouge est un véri­table monde à part, l’île contient 23 régions, 6 pro­vinces, et 18 eth­nies ; mais diri­gé par un seul pré­sident démo­cra­ti­que­ment élu par un suf­frage uni­ver­sel direct. Convi­viale et cos­mo­po­lite, une per­sonne d’origine sud peut dia­lo­guer sans pro­blème à une autre d’origine nord, car elles parlent une seule langue qu’est le mala­ga­sy. Dans cet article, nous allons avoir de près le “foko Bet­si­leo” qui n’est autre qu’une de ses eth­nies. Par­lons, dans un pre­mier temps, la par­ti­cu­la­ri­té de ce foko sans oublier de men­tion­ner sa géo­lo­ca­li­sa­tion. Ensuite, nous allons décou­vrir ensemble ses hié­rar­chies sociales.

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La particularité de l’ethnie Betsileo et sa géolocalisation

Géo­gra­phi­que­ment, les bet­si­leo occupent la par­tie nord de la rivière Mania jusqu’au mont Andrin­gi­tra. Le mot “Bet­si­leo” signi­fie “les nom­breux invin­cibles”. Le “Be” signi­fie nom­breux et le “tsi­leo” s’écrit cor­rec­te­ment “tsy leo”, qui a pour sens “invin­cible”. Ce nom a été don­né au peuple Bet­si­leo suite à une attaque de la tri­bu Saka­la­va au XVIIᵉ siècle. Cette der­nière a essayé de conqué­rir vai­ne­ment le ter­ri­toire et après la vic­toire d’Andriambohitsombilahy, le peuple s’est déci­dé d’attribuer ce nom à leur foko. Le foko Bet­si­leo est dis­pat­ché prin­ci­pa­le­ment en 5 royaumes fon­dés, à la base, par le roi du Manan­dria­na.

  • Au nord, le Fisakà­na, ce ter­ri­toire a été diri­gé par Ratri­mo.
  • Au sud-ouest du Fisakà­na, se situe Ambo­si­tra que Mpa­na­li­na a fon­dé.
  • Encore au Sud-ouest, se trouve Isan­dra, fon­dé par Andria­ma­na­li­na au XVIIIᵉ siècle. Ce ter­ri­toire est deve­nu un des sept dis­tricts de la région Haute Mat­sia­tra.
  • Au sud-est, le Lalan­gi­na diri­gé par le grand roi Raha­sa­ma­na­ri­vo.
  • Au sud, l’A­rin­dra­no que nous connais­sons sous le nom Amba­la­vao actuel­le­ment.
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Les styles vestimentaires des Betsileo

Du côté ves­ti­men­taire, les bet­si­leo sont très remar­quables en vue de loin par rap­port aux autres eth­nies. Ils se démarquent par la por­tée d’un très long tis­su fait à base de coton impri­mé ou non, mais de cou­leur vive. Le long tis­su est juste fait pour bien cou­vrir le corps, mais à l’intérieur, les hommes mettent du mala­ba­ry, qui est une tenue d’excellence à mettre dans les évé­ne­ments très impor­tants. D’habitude, à part le tis­su d’environ 5 mètres de long, les hommes portent un pan­ta­court et mettent un cha­peau conçu par des pailles. Quant aux femmes, elles portent des tresses dont chaque modèle a une signi­fi­ca­tion par­ti­cu­lière.

Les bet­si­leo sont des grands pro­duc­teurs de riz. La rizi­cul­ture y est favo­ri­sée par l’abondance des val­lées et des col­lines dans leurs ter­ri­toires. Ils sont éga­le­ment des vrais artistes dans le monde de la sculp­ture en bois.

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Les Classes sociales

Tout comme les autres royaumes, les hié­rar­chies sociales existent bel est bien à Mada­gas­car, non seule­ment dans le foko Bet­si­leo, mais aus­si dans les autres eth­nies. Par­ti­cu­liè­re­ment chez les Bet­si­leo, la classe sociale se divise en quatre :

La pre­mière et la plus pri­vi­lège est le Hova (sei­gneur) : ce sont les familles d’une lignée royale. Ils pos­sèdent beau­coup de zébus par rap­port aux autres classes. À l’époque, chaque mise à mort d’un zébu demande en impé­ra­tif la pré­sence d’au moins un Hova.

Ensuite les Ande­vo­ho­va : ces per­sonnes ont une classe sociale juste au-des­sous des Hova puisqu’ils s’attachent, dans leur vie quo­ti­dienne, avec les Hova. À vrai dire, ce sont des esclaves de la classe supé­rieure. Des noms sont don­nés à ces Ande­vo­ho­va selon son poste, Andriam­ba­ven­ty était le nom don­né au bras droit d’un Hova. Les per­sonnes qui contri­buent à la nutri­tion des Hova s’appellent “les Rain­drao­to”. En cas de bles­sure d’un Hova, les Raman­ga boivent les sangs ver­sés et font d’autres taches domes­tiques.

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À la troi­sième place se trouve les Olom-pot­sy, ces per­sonnes sont ni esclaves ni Ande­vo­ho­va, c’est donc une classe inter­mé­diaire. Les olom-pot­sy ont 78 clans dans la région haute mat­sia­tra, et chaque clan ins­taure sa propre règle interne telle que les règles du mariage et la défi­ni­tion des tabous.

La plus basse des classes est les Ande­vo : dans toute l’île de Mada­gas­car, les esclaves sont appe­lés com­mu­né­ment “Ande­vo”. Sans pour autant faire du mal aux esclaves, ces per­sonnes sont entiè­re­ment sous la direc­tion des Hova. Mal­gré sa place dans la sociei­té Bet­si­leo, il a droit de vivre en toute sere­ni­té avec sa femme et ses sen­fants. Pour le foko bet­si­leo, les esclaves sont des per­sonnes vain­cues dans les guerres tan­dis que les per­sonnes de cou­leur dans la tri­bu de l’Imerina.