Accueil » Divers » La tribu Tsimihety de Madagascar et ses particularités

La tribu Tsimihety de Madagascar et ses particularités

Image venant d'internet

Tsi­mi­he­ty signi­fie lit­té­ra­le­ment « ne se coupe pas les che­veux ». Cette tri­bu a eu ce nom depuis la mort d’un roi Saka­la­va, Rada­ma 1er, où ils refu­sèrent de se cou­per les che­veux, c’est-à-dire qu’ils ne vou­laient guère por­ter le deuil de ce roi dans le but d’affirmer leur indé­pen­dance. Mais de quelle ori­gine est cette tri­bu carac­té­ri­sée par son auto­no­mie et sa force tran­quille ? Où est-ce qu’elle se situe dans la carte de Mada­gas­car ? Que dire d’elle en termes d’us et cou­tumes ? Que font les Tsi­mi­he­ty dans la vie de tous les jours ? Lisez ce guide pour connaître un peu plus cette tri­bu mal­gache.

D’où viennent les Tsimihety et où résident-ils actuellement ?

Selon l’histoire, les Tsi­mi­he­ty seraient les des­cen­dants de pirates euro­péens. Ces der­niers se sont rap­pro­chés de Mada­gas­car pen­dant leur voyage et se seraient mélan­gés aux « Vazim­ba » (les ancêtres les plus anciens de la popu­la­tion de la grande île) et c’est ain­si que ce sont nés les Tsi­mi­he­ty. Cette tri­bu a depuis long­temps adop­té un mode de vie com­mu­nau­taire. Les diri­geant de la socié­té regroupent des sages appe­lés « Sojabe ». Cette eth­nie ne donne aucune place a une orga­ni­sa­tion poli­tique en royaume ni à un atta­che­ment au pou­voir, parce que les « Sojabe » comme la popu­la­tion Tsi­mi­he­ty sou­haitent pré­ser­ver leur indé­pen­dance et leur liber­té de mou­ve­ment le plus long­temps pos­sible.

Image venant d’in­ter­net

Ce groupe eth­nique habite le Nord-Ouest de Mada­gas­car, dans une zone encla­vée déli­mi­tée par d’autres eth­nies mal­gaches, dont les Saka­la­va à l’Ouest, les Anta­ka­ra­na au Nord, les Bet­si­mi­sa­ra­ka à l’Est et les Siha­na­kaau Sud. His­to­ri­que­ment, en 1900, la popu­la­tion Tsi­mi­he­ty occu­pait le seuil de Man­drit­sa­ra en étant tour­née vers l’est et la baie d’Antongil. Suite à une expan­sion démo­gra­phique consé­quente, la tri­bu Tsi­mi­he­ty glis­sa pro­gres­si­ve­ment vers les plaines du Nord-Ouest et Majun­ga. Cette eth­nie mal­gache habite actuel­le­ment la région de Man­drit­sa­ra, de l’Androna et de Bea­la­na­na.

Autres articles du site :  Quelle station de métro pour la Pyramide du Louvre ?

Mal­gré sa situa­tion géo­gra­phique encla­vée, cette tri­bu n’est sou­mise à aucune eth­nie, car elle sait par­fai­te­ment défendre son indé­pen­dance. Quoique, ses us et cou­tumes pré­sentent quelques res­sem­blances vis-à-vis de celles des autres tri­bus qui se situent autour de son ter­ri­toire. Les Tsi­mi­he­ty pra­tiquent, par exemple, le culte des ancêtres, mais aus­si la cir­con­ci­sion. Il en va de même pour leur dia­lecte. Il s’agit d’un mélange com­plexe des dia­lectes emprun­tés auprès des eth­nies qui la déli­mitent.

Parlons de cultures, d’us et de coutumesTsimihety

Mal­gré qu’elle habite dans une zone encla­vée de la grande île, cette tri­bu pré­sente aus­si des rites qu’elle n’a emprun­té à aucune autre eth­nie. On peut citer quelques us et cou­tumes propres aux Tsi­mi­he­ty ou emprun­tés aux Saka­la­va :

Le « tromba »

un rite qui consiste à invo­quer l’esprit d’un défunt pour assis­ter à un grand évé­ne­ment ou pour deman­der conseils. Ils invoquent géné­ra­le­ment l’esprit d’un roi. C’est un rite emprun­té par les Tsi­mi­he­ty chez les Saka­la­va. D’ailleurs, c’est seule­ment une par­tie des Tsi­mi­he­ty, ceux habi­tant dans la par­tie Ouest, qui pra­tique ce rite. La céré­mo­nie de trom­ba s’effectue dans une case qu’ils appellent « Zom­ba » pen­dant laquelle ils dansent et chantent sous la vigi­lance d’un médium, en langue tsi­mi­he­ty « saha ».

De nos jours, cette eth­nie de Mada­gas­car pra­tique encore le « trom­ba » pen­dant les fêtes annuelles qui ont lieu dans les « doa­ny ».

Le « Koro »

Le « Koro » est une culture propre aux Tsi­mi­he­ty. Il s’agit d’un rythme musi­cal qui dis­tingue la tri­bu de toutes les autres. C’est, en fait, un chant tra­di­tion­nel que les Tsi­mi­he­ty entonnent pen­dant les grands évé­ne­ments.

Autres articles du site :  Liste des transports publics d'Antananarivo

Le mariage Tsimihety

Un mariage tsi­mi­he­ty rime avec de nom­breux inter­dits et tra­di­tions. Par exemples :

  • Le jeune homme vou­lant épou­ser une jeune femme doit se construire sa propre mai­son, qui ser­vi­ra de foyer à lui à sa future épouse, avant de pou­voir pré­sen­ter cette der­nière à ses parents et à toute sa famille.
  • Les Tsi­mi­he­ty de Man­drit­sa­ra auto­risent les unions col­la­té­rales à par­tir de la troi­sième géné­ra­tion.
  • Les Tsi­mi­he­ty ne peuvent pas se marier avec des jeunes venant du clan « Keliant­sy » , car ils sont mau­dits.
Image venant d’in­ter­net

Quelles sont les activités quotidiennes des Tsimihety ?

La tri­bu Tsi­mi­he­ty est prin­ci­pa­le­ment tour­née vers l’élevage de zébus, de chèvres et de volailles ain­si que vers la rizi­cul­ture en pra­ti­quant l’autosubsistance. Il s’agit, tou­te­fois, d’une popu­la­tion qui entre­prend des rela­tions com­mer­ciales avec les autres eth­nies de Mada­gas­car. Les Tsi­mi­he­ty pra­tiquent éga­le­ment le « tavy » ou culture sur bru­lis et l’apiculture (éle­vage des abeilles). Ils cultivent le tabac pour ensuite l’exporter, mais aus­si l’oignon et les agrumes pour les vendre afin de com­plé­ter leur reve­nu. La consom­ma­tion jour­na­lière est, en revanche, assu­rée par les femmes avec quelques plan­ta­tions de maïs, de patate douce et de manioc.

Les femmes Tsi­mi­he­ty font aus­si la cueillette, tra­vaillent la soie sau­vage, le raphia, ou font de la pote­rie pen­dant leur temps libre.

La plu­part des mai­sons dans la région Tsi­mi­he­ty sont construites en brique ou en terre avec des toi­tures en paille. On y ren­contre rare­ment