Madagascar – Les feux de forêts font rage

Image venant d'internet
Madagascar, l’île rouge. Cette appellation n’a jamais été aussi appropriée qu’aujourd’hui. La grande île est en train de s’enflammer dans tous les sens du terme ces dernières semaines, victime d’actes criminels et/ou de la nécessité de la population. Un pays qui, autrefois recouverte de belles forêts denses et une biodiversité à un taux d’endémicité exceptionnelle, il est malheureux de constater que la grande partie des terres sont maintenant arides et sèches. Avec la pollution dans les grandes villes qui ne cesse d’augmenter, et qui s’étend petit à petit dans les campagnes, les conditions atmosphériques ne s’améliorent pas, et favorise la sécheresse. Pourtant, cette sécheresse a un impact environnemental important. La situation devient urgente à Madagascar avec les feux de brousse et de forêts qui visent surtout les aires protégées. Pourquoi ? Les réponses dans l’article.
Les causes des feux de forêts à Madagascar
Peuple et gouvernement sont en alerte depuis plusieurs semaines à cause des feux de forêts qui se déclarent fréquemment dans plusieurs régions de la grande île. Face à cette pénible situation pourtant, tout le monde semble impuissant, bien que tous les moyens disponibles soient déployés. Les zones protégées sont les plus ciblées, et ce, depuis quelques années.

La culture sur brûlis
Depuis des années, les Malagasy avaient l’habitude de pratiquer la culture sur brûlis. Selon eux, les terres produisent mieux et plus, après le passage du feu, ce qui n’est vrai qu’en partie car au fil des années, ces terres en question perdent de leurs bonnes propriétés. A ce moment, il est nécessaire de brûler une autre partie de terre, et ainsi de suite. Un autre type de végétaux poussent sur ces terres abandonnées, des végétaux secondaires qui détruisent encore plus la chair terrestre. D’autres cultures peuvent y être plantées, mais la récolte est non seulement moindre, mais également de mauvaise qualité. En fonction de la force du vent et de la surface à brûler, il arrive que la personne ne parvienne pas à maîtriser le feu et cause ainsi des effets dévastateurs considérables. La période où commencent donc les activités agricoles sont celles où les feux de brousse sont les plus fréquents.
Les incendies criminels
Ce type d’incendie est souvent le fruit de la volonté pure et simple de détruire, par manque de connaissance et/ou par nécessité. Nécessité car avec un peu d’argent pour pouvoir subvenir aux besoins quotidiens en contrepartie, certains sont prêts à incendier des hectares de forêts. Le manque d’éducation de la population, en particulier dans les zones reculées, sont parfois les causes de ces incendies criminels, parfois volontaires, parfois involontaires. Les enfants, les adultes avec peu de conscience peuvent mettre en feu une forêt toute entière qui s’étend sur plusieurs hectares avec un mégot de cigarettes ou un petit feu de camp qui tourne mal. Toutefois, ce cas est assez rare.
Le constat du gouvernement Malagasy
Dès qu’un feu de forêt est déclaré, les villageois et les autorités se ruent pour maîtriser le feu. Chaque année, le gouvernement se prépare à cette période de l’année où un peu partout dans la grande île, des forêts prennent feu, mais le manque de moyen ralentit considérablement les actions pour les maîtriser et les éteindre. Les feux de forêts se concentrent surtout dans le nord de l’île, cependant, toutes les régions sont touchées.
Bonne nouvelle toutefois cette année, une baisse de 90% des feux de brousse est constatée à la même période de l’année, mais également un retard sur le début de la saison. Le ministère se donne les moyens pour limiter les ravages, mais les moyens disponibles sont encore assez limités, ce qui complique les choses.

Les mesures prises par l’Etat Malagasy
Outre les séances d’éducation environnementale qui se déroulent chaque année dans les zones les plus touchées, le gouvernement a mis en place une cellule de crise interministérielle pour lutter contre les feux de forêts, et les prévenir, dans la mesure du possible. Le rôle premier de cette cellule est de renforcer les ” stratégies de luttes contre les feux de brousse”, en particulier les aires protégées qui sont les principales cibles. Comme une grande partie des feux se déclarent dans une zone difficile d’accès, les causes naturelles sont à prendre en compte, telles que la foudre et les orages sèches. Parmi les différentes mesures prises, nous pouvons citer :
- L’installation d’un système central d’alarme à incendie précoce au ministère ;
- La mise en place de plusieurs pares-feux dans les directions régionales et auprès de certaines communautés locales ;
- Le renforcement la relation entre les autorités locales et la population ;
Le président de la République a été ferme sur le sujet : tolérance zéro pour ceux qui sont impliqués dans cette destruction massive des forêts et du patrimoine national. Les actions des exécuteurs vont alors dans ce sens.
Les forêts sont tout aussi importantes tant pour l’environnement que pour la population, leur protection s’avère essentielle.