Tout savoir sur le « Tromba » ou « culte de la possession »

Vous voulez connaitre Madagascar, pourquoi ne pas apprendre sa culture. Dans cet article, nous allons vous apprendre le « Tromba » ou culte de la possession, une culture ancestrale de Madagascar qui date des nuits des temps et qui persiste encore actuellement. En effet, les Malgaches croient à la survie des âmes des défunts. C’est pourquoi cette culture est profondément ancrée dans la culture malgache. Les ancêtres de l’au-delà transmettent ainsi des messages à travers les chamans ou les possédés à leurs descendants.

Qu’est-ce que le « Tromba » ?
Le tromba est une coutume malgache. Les esprits des rois défunts, les esprits des ampanjaka ou les aïeux prennent possession d’une personne lors d’un rituel de possession. En effet, ce sont les esprits qui se manifestent lors des rites et qui provoquent la possession par les esprits du tromba.
C’est donc un rituel de possession auquel un roi défunt ou les aïeux veulent entrer en contact avec ses descendants pour leur donner un message. Ceci peut être un avertissement, un conseil, ou seulement pour bénir ces descendants. Il possède ainsi la personne et parle par sa bouche et conseille les vivants et les personnes qui assistent à la cérémonie.
Le royaume de sakalava est le plus connu pour la pratique de ce rituel de possession. Il s’agit surtout des Malgaches qui habite dans la partie de la côte occidentale de la grande île et qui s’étend de la province de Tuléar jusqu’à nord de Sambirano. D’ailleurs, ces ancêtres sont des vrais médiateurs entre le Zanahary et les hommes. Certains groupes ethniques pratiquent aussi ce rituel comme les Merina, les Mahafaly ainsi que les Tsimihety.
Qui est l’intermédiaire lors de ces rituels de possession ?
Ce sont les oracles ou mpitaiza, ils sont très puissants. De nombreuses personnes viennent d’ailleurs consulter ces chamans pour de nombreux problèmes. Que ce soit travail, maladie ou problème de cœur. D’ailleurs, c’est ses conseils qu’on vienne chercher lors de la cérémonie du tromba. Ce dernier prendra contact avec les rois défunts. Les esprits vont ensuite parler par l’intermédiaire de l’oracle. Ces esprits ne sont pas d’ailleurs n’importe qui, mais les anciens rois de la grande île telle que :
- Andrianampoinimerina ;
- Andriamanelo ;
- Ranavalomanjaka ;
- Ralambo ;
- Ralaimaditra ;
- Rafaramahery ;
Etc.
Ces ancêtres qu’on appelle « Zanahary » continuent de conseiller ces descendants comme dans le temps de leurs vivants.
D’ailleurs, lors du rituel de possession, des offrandes doivent être apportées dans le lapa. Ce sont le plus souvent des fruits, du rhum et des boissons. Il arrive aussi que ces « Zanahary » demandent d’autres offrandes comme des animaux tel que le coq, l’agneau, et même du zébu.
Comment se manifeste le tromba ?

Ce qui est important lors des rituels de possession, ce sont les messages et les conseils qu’a donnés le défunt. En effet, ces messages sont des conseils, soit des avertissements ou des messages qui apportent des solutions pour certains problèmes. Les messages peuvent être aussi des consignes de guérisons pour une personne malade. C’est d’ailleurs, la raison pour laquelle de nombreuses personnes évoquent le tromba.
Ce rituel débute le plus souvent en soirée et la manifestation du tromba commence par une danse et de la musique. Ce sont les chants et les battements de mains qui vont jouer un rôle important dans la mise en condition de l’oracle.
Les musiciens jouent des chansons d’invocations avec leur accordéon ainsi que le tambour afin de faire venir les esprits dans le corps de la personne. Une fois entré dans le corps de la personne, le possédé sera pris de spasmes musculaires suivis de trouble de convulsions et agit même comme un acteur de film d’horreur. Ses yeux se révulsent et il se met à danser au rythme de la musique. Il parlera ensuite avec les personnes qui sont réunies lors de la rituelle. Sa voix peut aussi changer en fonction de l’esprit qui l’habite. D’ailleurs, la musique et le battement de mains ne doivent pas s’arrêter jusqu’à fin du culte.
Cependant, dans certains cas, le tromba n’a pas besoin d’être invoquée, mais il peut surgir à tout moment sans que l’on soit obligé de recourir à la musique.
Où se déroulent ses rituels de possession ?
Pour rendre hommage à ses ampanjaka, il existe des lieux sacrés auxquels les oracles ou les médiums peuvent faire leur rite. Ce sont les doany. Ce sont des lieux sacrés où ont demeuré les dépouilles des rois ou une demeure royale. Dans ces lieux, des reliques sont conservées. La majorité des plantes qui fleurisse dans ces lieux sacrés sont utilisés par les mpitaiza comme gris-gris ou plantes guérisseurs. Même la terre est considérée comme sacrée.
Dans certaines régions de Madagascar, une personne qui a le tromba est considérée comme une personne disposant d’une grande bénédiction. Dans d’autres, ces personnes sont considérées comme des sorcières. Or, ces personnes restent des gens bien qui utilisent leur bénédiction pour guérir les malades. D’ailleurs, de nombreuses personnes viennent assister à ces rituels afin d’avoir une réponse à leur questionnement ou seulement avoir la bénédiction des ancêtres. De nombreux malades assistent même à cette cérémonie afin de trouver la guérison. Le plus souvent, les résultats sont toujours miraculeux.