Accueil » Madagascar » Ethnie malgache : “Foko Antambahoka”

Ethnie malgache : “Foko Antambahoka”

Un vieillard citoyen Malgache

Image venant d'internet

Les Antam­ba­hoa­ka sont un peuple côtier de la grande île. Ils vivent sur un petit ter­ri­toire au sud-est de Mada­gas­car, non loin de la ville de Manan­ja­ry. D’après l’histoire, le nom Antam­ba­hoa­ka remonte à l’époque de Rava­la­ri­vo, ce der­nier s’installa à Masin­dra­no deve­nu aujourd’­hui un quar­tier se trou­vant au bord de la mer de la ville de Manan­ja­ry. Rava­la­ri­vo était tant aimé par ses peuples, que ces der­niers lui ont don­né le sur­nom de “Ratiam­ba­hoa­ka” qui a pour signi­fi­ca­tion “aimé par les peules”. À la dif­fé­rence des autres eth­nies, cette tri­bu a une grande par­ti­cu­la­ri­té tant sur la culture tra­di­tion­nelle que sur le res­pect des divers tabous que d’ailleurs décou­vrir dans cet article.

Un vieillard citoyen Malgache
Image venant d’in­ter­net

La particularité de la culture traditionnelle des Antambahoakas

Les vêtements traditionnels

Leurs vête­ments sont appe­lés “tati­si­hy” puisqu’ils sont fabri­qués à par­tir d’é­corce tis­sée en nattes. Les femmes portent par­ti­cu­liè­re­ment des vête­ments souples cou­sus et noués autour de leurs épaules ou autour de leur taille. Le maham­pi connu sous le nom scien­ti­fique “Lepi­ro­nia mucro­na­ta” ser­vait aus­si à confec­tion­ner un top coat que les jeunes femmes portent sous leurs vête­ments. Tan­dis que les hommes, sont habillés d’écorce bat­tue, ils mettent un vête­ment ou une veste en soie tis­sée. Lors d’oc­ca­sions impor­tantes, le roi était vêtu d’habit tra­di­tion­nel à peu simi­laire à ceux des musul­mans, une robe amples à rayures rouges et noires. Une touche per­son­nelle qui est propre aux Antam­ba­hoa­kas c’est le port des “ Satro­bo­ry” ou petit cha­peau à chaque grande fes­ti­vi­té. La mai­son du roi est appe­lée “tranobe”ou le grand bâti­ment, c’est un lieu de ren­contre pour le peuple et un lieu de culte pour les ancêtres. Ces mai­sons sont excep­tion­nel­le­ment grandes, de forme rec­tan­gu­laire, sans bal­cons, avec un toit en croupe cou­vert de feuilles. Le sol est éga­le­ment en ravi­na­la et les murs sont en herbe tres­sée. On y trouve dix bâti­ments de ce type à Manan­ja­ry et une dou­zaine dans la ville his­to­rique d’Am­bo­hit­sa­ra, mais la plu­part des vil­lages urbains en ont trois ou quatre maxi­mums.

Autres articles du site :  Le caviar de Madagascar

Ny sambatra ou “Circonsicion de masse”

Cette cir­con­ci­sion de masse est pra­ti­quée tous les sept ans dans tous les vil­lages d’An­tam­ba­ho­ka, et elle marque l’en­trée des jeunes gar­çons dans l’âge adulte. L’évènement dure à peu près un mois. Durant cette célé­bra­tion, les gens se sou­viennent de leur ori­gine, c’est une tra­di­tion qui a été trans­mise par Rami­nia à son peuple. Au cours la grande fes­ti­vi­té, il y a une image qui défile illus­trant la guerre entre les “armées” diri­gées par le chef du peuple de chaque famille. Sur l’image, le père des gar­çons et l’oncle de la mère portent des uni­formes mili­taires. Par­fois, le spec­tacle implique la vio­lence pour régler de vieux conflits ou dif­fé­rends. Tout au long de cette célé­bra­tion, tout le monde est très content, les femmes se dis­tinguent grâce à leurs beaux vête­ments et bijoux. Il est impor­tant de pré­ci­ser que des tresses de che­veux sont dédiés spé­cia­le­ment à l’occasion de cette fête. De nom­breux rituels sont exé­cu­tés au début de la célé­bra­tion : telle que la pré­pa­ra­tion des vête­ments rouges que les petits gar­çons vont por­ter, la mise à dis­po­si­tion de plu­sieurs images de batailles entre les jeunes hommes, cer­tains d’entre eux, vont par­tir en cor­tège vers le canal de Pan­ga­la­na. Notons que la cir­con­ci­sion se fait uni­que­ment le ven­dre­di. La célé­bra­tion se ter­mine par la cir­con­ci­sion de tous les gar­çons nés au cours des sept der­nières années, ceci qui marque le pas­sage d’un homme ordi­naire en un homme adulte et en Zafi­ra­mi­nia ou petit-fils de Rami­nia. Dès lors, les gar­çons cir­con­cis vont enfin appar­te­nir à la famille de son père et vont pou­voir com­men­cer à vivre comme un membre du peuple. Il s’agit en effet d’un grand moment non seule­ment dans la vie du jeune homme, mais aus­si pour toute la socié­té.

Autres articles du site :  Tout savoir sur le kabary Malagasy
Événements festifs durant le sambatra
Image venant d’in­ter­net

Les tabous d’élever des jumeaux.

Chez les habi­tants Antam­ba­hoa­ka, il est tabou d’é­le­ver des jumeaux, sur­tout dans la ville de Manan­ja­ry. La pres­sion éco­no­mique et sociale a pous­sé les familles de la com­mu­nau­té envi­ron­nante à suivre éga­le­ment cette pra­tique. Ils croient que les jumeaux portent mal­heur à leur famille et à la socié­té. Par consé­quent, si une femme donne nais­sance à des jumeaux, elle doit les lais­ser dans le désert pour les per­sé­cu­ter ; his­to­ri­que­ment, la sor­cière du vil­lage étran­glait l’en­fant immé­dia­te­ment après sa nais­sance. Selon leur tra­di­tion, ce tabou a com­men­cé lors­qu’il y a eu un conflit tri­bal entre les Antam­ba­hoa­ka et une autre tri­bu de la forêt. Pen­dant cette guerre, une femme a oublié l’un de ses enfants jumeaux en s’en­fuyant de son vil­lage, mais cette der­nière est reve­nue pour récu­pé­rer l’en­fant. Elle s’est fait cap­tu­rer, tor­tu­rer par l’ennemi. Depuis cette époque, ces jumeaux ont été consi­dé­rés comme res­pon­sables de la perte de leur mère. Depuis, les jumeaux ne sont pas auto­ri­sés à par­ti­ci­per aux fes­ti­vi­tés. Ils ne sont pas auto­ri­sés à par­ti­ci­per au rituel annuel de pré­pa­ra­tion de la rizière du roi, ils ne sont pas inclus dans le cime­tière fami­lial. Bon nombre de familles ne veulent pas suivre ce tabou et ont été mises à la porte par la com­mu­nau­té, ces der­nières ont été obli­gées de quit­ter défi­ni­ti­ve­ment leur ville natale pour vivre aux fron­tières d’autres tri­bus. Des orga­ni­sa­tions locales et inter­na­tio­nales de défense des droits humains tra­vaillent avec le gou­ver­ne­ment mal­gache pour mettre fin à cette pra­tique. Elle a été condam­née en 1989 par le sys­tème natio­nal et inter­na­tio­nal de la Conven­tion des Nations Unies rela­tive aux droits de l’en­fant, que Mada­gas­car a éga­le­ment signée. Mal­gré cette signa­ture, cette pra­tique est tou­jours d’actualité puisqu’elle a été pro­fon­dé­ment enra­ci­née dans le cœur des Antam­ba­hoa­ka.

Autres articles du site :  Quels sont les différents types d'instruments de musique de Madagascar ?

Égalité de classe sociale

Pour la popu­la­tion Antam­ba­hoa­ka, cette tri­bu ne connait pas de caste sociale comme les autres eth­nies du pays. En effet, le peuple ne connait pas l’exis­tence des dif­fé­rentes classes, tout le monde se mettent sur un même pied dis­tal. Pour eux, tous les gens étaient des princes, il n’y a point d’autre classe sociale, il n’y avait ni héri­tiers ni ser­vi­teurs, le mot esclaves ne fait pas par­tie de leur voca­bu­laire. En revanche, étant don­né qu’ils se consi­dèrent tous comme des rois, ils doivent tout de même choi­sir un roi qui va pou­voir diri­ger la tri­bu, il sera le chef et le diri­geant de l’ethnie.