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Ethnie malgache : “Foko Antemoro” ou “Antaimoro”

La fabrication du papier Antemoro et le Rary

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Jusqu’à nos jours, Mada­gas­car reste un pays fas­ci­nant et attire des nom­breux tou­ristes des­ti­nés pour la direc­tion de l’Afrique. Cette atti­rance n’est pas pro­vo­quée par son déve­lop­pe­ment éco­no­mique, mais favo­ri­sée par ses mys­té­rieuses cou­tumes et diverses authen­ti­ci­tés. Cer­taines ques­tions res­tent tou­jours sans réponse jusqu’au moment où j’écris au sujet de Mada­gas­car. Le peuple mal­gache est d’origine aus­tro­né­sienne selon les his­to­riens et la langue mal­gache est un vrai mélange entre les Latins, le fran­çais, l’arabe, l’anglais, sans oublier sa base qui est l’austronésien. Mada­gas­car est la plus grande île de la pla­nète bleue avec une super­fi­cie de 587 041 km². Vu cette vas­ti­tude, l’existence des 23 régions semble com­pré­hen­sible, une ini­tia­tive de disp­tach prise par le gou­ver­ne­ment local dont le but de mieux diri­ger en paral­lèle l’ensemble du pays. En sus, le pays a 6 pro­vinces et 18 eth­nies, chaque eth­nie a sa par­ti­cu­la­ri­té et son ori­gi­na­li­té. Nous allons vous faire décou­vrir une de ces eth­nies qu’est le foko Ante­mo­ro. Nous allons voir de près ses his­to­riques ain­si que le fameux papier Ante­mo­ro, c’est par­ti !

Une jeune fille d'origine Antemoro
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L’historique du foko Antemoro

Avant de com­men­cer, il est pré­fé­rable de pré­ci­ser que le mot “foko” a pour signi­fi­ca­tion “eth­nie”. Les peuples Ante­mo­ro sont éga­le­ment appe­lés Anti­mo­ro­na qui veut dire “ceux du rivage”. La majo­ri­té des Ante­mo­ro vit dans la par­tie sud-est de la grande île et se concentre dans la région Fito­vi­na­ny, pro­vince de Fia­na­rant­soa. Ils parlent la langue d’origine malayo-poly­né­sienne, l’antaimoro qui fait par­tie des 11 dia­lectes par­lés dans l’île rouge.
Le chan­teur, inter­prète et com­po­si­teur fran­çais, Domi­nique Ané a fait connaître cette eth­nie mal­gache dans un mor­ceau titré “Antai­mo­ro”, une des chan­sons dédiée pour son hui­tième Album sor­ti offi­ciel­le­ment le 6 avril 2009.
Comme l’origine de toutes les autres eth­nies mal­gaches, il est à noter que les Ntao­lo ou les “Vazim­bas”, qui ne sont autres que les ancêtres des Mal­gaches, sont d’origine indo­né­sienne. Des navires étran­gers sont arri­vés dans les marais de l’ouest de Mada­gas­car, ces der­niers qui sont deve­nus plus tard les Vezo ou Vézos. Les Ntao­lo sont donc les doyens des Mal­gaches, ils par­laient en pre­mier la langue mal­gache et sont le fon­de­ment de la cou­tume et rituels tra­di­tion­nels du pays. Sur l’aspect phy­sique, leur carac­tère mor­pho­lo­gique res­semble à celle de l’In­do­né­sien, et même sur le plan gas­tro­no­mique. Les Ntao­lo étaient des excel­lents pêcheurs, notam­ment les Vézo qui occu­paient la par­tie Sud-Ouest du pays. Ils vivaient éga­le­ment de la chasse, la cueillette et l’élevage. Les Ntao­lo Mal­gaches ont emboi­té les pas des leurs ancêtres, ils ont impor­té, dans le pays, les noix de cocos, le riz, la banane, la canne à sucre et le taro. Les Ante­mo­ro sont des diplo­mates, et ont fait l’honneur du pays à l’étranger. La par­tie est de l’île a plus de ver­dure et de forêt par rap­ports aux autres régions, les Ante­mo­ro ont pro­fi­té plei­ne­ment de cette occa­sion et vivaient prin­ci­pa­le­ment de la chasse.

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La fabrication du papier Antemoro et le Rary
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Parlons du papier Antemoro ou “Papier Antaimoro”

La concep­tion du papier Ante­mo­ro est à l’initiative des peuples autoch­tones conver­tis dans l’islamisme. L’idée ini­tiale était de trans­crire, sur ce papier bien déco­ré, le saint Coran. Il est conçu à par­tir de la peau d’un petit arbre appe­lé loca­le­ment “avo­ha” (Gni­dia dan­guya­na). Le papier Ante­mo­ro a été ven­du aux mar­chés locaux en 1936.

Des guides pour en produire un ?

Tout d’abord, pre­nez vos avo­ha (Gni­dia dan­guya­na), écor­cez-les déli­ca­te­ment, sans pour autant abî­mer le tronc de l’arbuste. Atten­dez jus­qu’à ce que ces der­niers se sèchent. Une fois bien assé­ché, bouillez vos stocks d’écorce pen­dant envi­ron 12 heures, le but de cette étape est de rendre les écorces plus souples.
Puis, mar­te­lez-les et jusqu’à ce que, en les mélan­geant avec de l’eau, ces écorces deviennent une véri­table pâte.
Assu­rez-vous que l’épaisseur de votre papier soit bien iden­tique de tous les côtés, posez‑y les décors à l’aide de l’eau (d’habitude, ceux sont des fleurs ou des pétales d’autres types de plantes).
Par la suite, tapis­sez la pâte sur une grande toile ser­vant d’un tamis. Natu­rel­le­ment, l’eau s’écoulera à tra­vers les maillages du tamis en coton. Pour finir, expo­sez votre œuvre au soleil, la pâte s’asséchera et se soli­di­fie­ra. Sépa­rez soi­gneu­se­ment le sup­port en coton du papier à l’aide d’un cou­teau et pas­sez un coup de ciseau pour don­ner forme aux bor­dures. Féli­ci­ta­tions, vous avez fini ! Au fil du temps, les artistes ont ajou­té plu­sieurs objets ser­vant de déco­ra­tion sur le papier Ante­mo­ro. Aus­si, celui-ci peut ser­vir des embal­lages, des cartes pos­tales et bon pour la lettre vu son épais­seur.

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