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La place de l’Aloalo dans la culture Mahafaly

Si vous avez déjà visi­té la par­tie sud-ouest de Mada­gas­car, vous avez sûre­ment déjà aper­çu les totems en bois riche­ment sculp­tés ser­vant déco­rant les tom­beaux. Ce sont les Aloa­lo Mala­ga­sy. En plus de leur aspect artis­tique attrayant, ces sculp­tures en bois pré­sentent une grande impor­tance dans la culture de la tri­bu Maha­fa­ly. Dans notre article, nous expli­quons la signi­fi­ca­tion de l’Aloalo et la place qu’il occupe au niveau de la culture Maha­fa­ly.

L’importance de l’Aloalo dans la culture Mahafaly

Pour la tri­bu Maha­fa­ly, l’Aloalo est un signe de res­pect envers le défunt. C’est pour cela qu’avant, cet art était réser­vé aux rois et aux reines. Ce n’est plus le cas de nos jours, car tout le monde peut désor­mais l’utiliser pour gra­ver la pros­pé­ri­té du défunt au cours de sa vie sur sa tombe. Pour les Maha­fa­ly, les tom­beaux qui pré­sentent le plus d’Aloalo appar­tiennent aux familles riches. Cela se voit, en effet, sur les élé­ments consti­tu­tifs des Aloa­lo :

  • Cornes de zébus ;
  • Nombre de zébus qui appar­te­naient au défunt ;
  • Les faits mar­quants de la vie du défunt.
Illus­tra­tion en image des « Aloa­lo » sur un tom­beau Maha­fa­ly, via Inter­net

Les tom­beaux des Maha­fa­ly ont aus­si des formes assez par­ti­cu­lières : cavot, palais, bateau, avion, entre autres. Sachez que la plu­part des Mala­ga­sy, y com­pris la tri­bu Maha­fa­ly, croient encore en la béné­dic­tion des ancêtres et les vénèrent. Pour eux, les « raza­na » ou ancêtres sont l’intermédiaire entre Dieu et les vivants. Pour cette rai­son, il est impor­tant pour eux de construire des tom­beaux à la hau­teur des défunts, car ce seront les nou­velles demeures pour ces der­niers.

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Avant, l’Aloalo était consi­dé­ré comme étant un élé­ment repré­sen­ta­tif de la mort qu’il était for­mel­le­ment inter­dit de s’en appro­cher. C’était la rai­son pour laquelle on ne pou­vait pas aller sur les lieux des tom­beaux sauf au moment de l’enterrement. Sinon, les per­sonnes qui devaient abso­lu­ment y aller pour une rai­son ou une autre devait suivre des rituels par­ti­cu­liers. Tou­te­fois, avec l’avancement du monde d’aujourd’hui, plu­sieurs routes ont été construites. Si les Aloa­lo se trou­vaient aupa­ra­vant sur les tom­beaux cachés dans la forêt loin du vil­lage, ils peuvent actuel­le­ment être admi­rés le long des routes natio­nales du sud-ouest de Mada­gas­car.

Aloalo : un art funéraire Mahafaly depuis des siècles

L’Aloalo est appa­ru depuis le 16è siècle dans la région sud-ouest de Mada­gas­car. Avant, c’était tout sim­ple­ment des poteaux sculp­tés à par­tir d’un bois appe­lé « nen­do­ra­vy ». C’est un bois rare et très dense, des­ti­né à la fabri­ca­tion de cer­cueils. Avec le temps, cet art funé­raire a ren­con­tré maintes évo­lu­tions. Par exemple, il y a eu le grand Efiaim­be­lo, un célèbre sculp­teur d’Aloalo qui a su moder­ni­ser cet art en uti­li­sant de la pein­ture acry­lique, de la pein­ture à l’huile ain­si que des élé­ments contem­po­rains. C’est, d’ailleurs, pour cela que l’Aloalo est deve­nu une icône cultu­relle mal­gache ou « Art Mala­ga­sy ».

Il faut savoir que la fabri­ca­tion d’Aloalo est réser­vée à une poi­gnée de gens qui vont trans­mettre leur savoir-faire de père en fils. La famille du défunt n’a pas le droit de fabri­quer son propre Aloa­lo. D’ailleurs, le totem doit être conçu dans la forêt très loin du vil­lage.

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Selon la culture Maha­fa­ly, l’Aloalo n’a sa place que dans les lieux de sépul­ture.