Accueil » Madagascar » Le valintanana

Les Mal­gaches sont connus par le res­pect du fiha­va­na­na. En effet, cela se tra­duit par les nom­breuses cou­tumes que l’on peut obser­ver dans la grande île. Les Mal­gaches font de leur mieux afin de s’entraider peu importe le niveau de vie des familles.

Qu’est-ce que le valintanana ?

Il se tra­duit lit­té­ra­le­ment par « rendre la main ». Le valin­ta­na­na est une cou­tume adop­tée par les habi­tants de Mada­gas­car. Il se pra­tique dans presque toutes les eth­nies de l’île. La manière dont le valin­ta­na­na se pra­tique est la même peu importe la tri­bu. La seule dif­fé­rence est l’appellation de cette cou­tume qui change selon les lieux.   Ce sont  les Meri­na seule­ment qui le bap­tisent valin­ta­na­na. Pour les Bet­si­leo par exemple, ils le dési­gnent par Kifa­nom­ba ou Ate­ro ko alao. Pour les Bet­si­mi­sa­ra­ka, le valin­ta­na­na est appe­lé « Tam­bi­rô ». Les vil­la­geois ne tiennent pas compte de la dif­fi­cul­té du tra­vail pen­dant le valin­ta­na­na car « une charge par­ta­gée est facile à por­ter » disait le pro­verbe.

Valintanana

Image venant d’in­ter­net

Pourquoi faire du valintanana ?

Le valin­ta­na­na per­met aux Mal­gaches de tra­vailler les ter­rains de culture de cha­cun au niveau de la socié­té à tour de rôle. Ils pra­tiquent cette cou­tume sur­tout pour la culture du riz. De ce fait, ce sont les habi­tants eux-mêmes qui s’organisent pour s’offrir de l’aide afin que les champs soient tous tra­vaillés. Pour cela, les Mal­gaches ne prennent pas en consi­dé­ra­tion les niveaux de vie. Aupa­ra­vant, les habi­tants étaient capables de tra­vailler les champs des per­sonnes qui n’ont pas les moyens de se faire rache­ter. Cette cou­tume se pra­tique même dans les tâches non-agri­coles, mais qui ont besoin d’un nombre impor­tant de tra­vailleurs. Les vil­la­geois se portent volon­taires pour éla­bo­rer des champs, construire une tombe, ou pour don­ner un autre ser­vice.

Comment le valintanana est-il pratiqué ?

Ce sys­tème d’entraide basé sur le fiha­va­na­na consiste à sol­li­ci­ter la par­ti­ci­pa­tion col­lec­tive des vil­la­geois. Pour pou­voir culti­ver le riz en fai­sant du valin­ta­na­na, les foko­no­lo­na éta­blissent en amont un calen­drier. Cela per­met de pou­voir tra­vailler tous les champs du vil­lage durant une période bien déter­mi­née. En outre, cela aide à mieux savoir quels champs seront encore à tra­vailler. Pen­dant ces périodes, les vil­la­geois s’unissent pour don­ner de l’aide à cha­cun des habi­tants.

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La participation de tous au valintanana

En guise de recon­nais­sance, les pro­prié­taires des champs offrent le repas du midi et du soir, en argent ou en nour­ri­ture, aux labo­rieux. Dans ce cas, le calen­drier doit être éta­bli avec l’accord de tous les habi­tants du vil­lage. Lorsqu’un champ est tra­vaillé, le pro­prié­taire de ce champ fera par­tie des autres vil­la­geois qui tra­vaillent la terre des autres. De ce fait, les hommes ain­si que les femmes se répar­tissent afin de don­ner la main à leurs voi­sins et voi­sines. Pour­tant, ce plan­ning peut être modi­fié selon le chan­ge­ment de temps et du cli­mat. Grâce au valin­ta­na­na, les champs de tous les habi­tants seront culti­vés, même ceux des per­sonnes n’ayant pas les moyens d’offrir des récom­penses. Si de tels cas se pré­sentent, les vil­la­geois feront le valin­ta­na­na gra­tui­te­ment.

Les avantages du valintanana au sein de la société malgache

Le valin­ta­na­na est pri­mor­dia­le­ment une façon de ren­for­cer la soli­da­ri­té au niveau des per­sonnes habi­tant le même vil­lage. Même si cette cou­tume se pré­sente comme un devoir envers les vil­la­geois, elle per­met d’inciter cha­cun à tou­jours s’entraider. Les vil­la­geois auront pour obli­ga­tion de se par­ler et de com­mu­ni­quer chaque jour. Donc, ils seront plus confiants l’un envers l’autre et la paix régne­ra au niveau de la socié­té. En outre, cela per­met de rendre le ser­vice reçu autre­fois. Sur ce, les per­sonnes aidées ne peuvent pas refu­ser dans le cas où les autres lui deman­de­raient de l’aide à leur tour. Le valin­ta­na­na per­met, d’un autre côté, de ter­mi­ner rapi­de­ment, faci­le­ment et effi­ca­ce­ment un gros tra­vail. Le valin­ta­na­na se pra­tique entre les habi­tants d’un même vil­lage, ce qui amé­liore leur rela­tion socié­tale.

Valintanana malagasy

Image venant d’in­ter­net

Les récompenses pour les travailleurs

Les pro­prié­taires des champs n’ont pas besoin de dépen­ser une grosse somme d’argent. Les récom­penses des tra­vailleurs sont juste de bons repas aux viandes. Pour­tant, rien n’est vrai­ment exi­gé. Les déjeu­ners offerts doivent juste se pré­sen­ter comme un signe de remer­cie­ment et de recon­nais­sance envers ses voi­sins. Les pro­prié­taires des champs à tra­vailler doivent tout sim­ple­ment offrir aux habi­tants tra­vailleurs ce qu’ils pos­sèdent. L’objectif est le fait de s’entraider. Les Mal­gaches pra­tiquent aus­si le valin­ta­na­na dans le but de pou­voir cueillir les récoltes au cours d’une même période.

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Le valin­ta­na­na peut être pra­ti­qué à chaque fois qu’une per­sonne sol­li­cite de l’aide aux vil­la­geois. À part dans la culture du riz, le valin­ta­na­na se pra­tique aus­si durant le retour­ne­ment des morts. Pen­dant ce moment impor­tant, les voi­sins s’occupent des tâches et des ser­vices de la famille voi­sine.