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Partez à la decouverte de Zafimaniry et ses artisanats en bois

Artisanat en bois

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Un peuple, une culture made in Mada­gas­car, les Zafi­ma­ni­ry semblent venir d’un autre monde. Lorsque vous arri­vez dans ce bout de monde malagche, le temps semble s’être arrê­té, il ne reste plus que la beau­té du monde, la dou­ceur et la paix. L’art est le maître mot, la pas­sion est le guide du savoir-faire. Décou­vrons ce peuple qui vit de la sculp­ture, et qui est capable de faire d’un vul­gaire ron­din de bois, un véri­table chef-d’œuvre. Chaque des­sin raconte une his­toire ou repré­sente un sym­bole, ce qui fait qu’aucun objet ne pré­sente les mêmes sché­mas. Cha­cune est unique. Les Zafi­ma­ni­ry, tout ce qu’il y a à savoir.

Artisanat en bois
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D’où vient ce peuple ?

Se trou­vant dans le Sud des hauts pla­teaux de la grande île, les vil­lages Zafi­ma­ni­ry se trouvent dans la région D’Ambositra, à Fia­na­rant­soa. Entre les Bet­si­leo et non loin des Tana­la, dans la logique des choses, ils doivent appar­te­nir à l’un des deux castes, mais non. Un Zafi­ma­ni­ry est un Zafi­ma­ni­ry. Cepen­dant, cer­tains les consi­dèrent comme un sous-groupe de l’ethnie Bet­si­leo. 

Une origine de cultivateurs 

Autre­fois, ce peuple était culti­va­teur de maïs et de hari­cots depuis près de 200 ans. Des­cen­dants d’agiles pay­sans et menui­siers, ils ont com­men­cé à aban­don­ner la culture et ont fini par se retrous­ser dans les forêts car les terres sont deve­nues infer­tiles et la défo­res­ta­tion bat­tait tout son plein.

Le peuple s’est alors tour­né vers l’arti­sa­nat, une acti­vi­té qui peut leur assu­rer une ren­trée d’argent et qui leur per­met en même temps de faire valoir leur savoir-faire et faire per­du­rer leur culture. 

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Les sculptures et leurs symboles

Il est faci­le­ment remar­qué dans les motifs qu’une domi­nante culture aus­tro­né­sienne et arabe a été incul­quée dans le quo­ti­dien des Mal­gaches. Cela se voit encore plus chez les Zafi­ma­ni­ry. Une touche scan­di­nave ajoute du charme à ses chefs-d’œuvre. 

Chaque motif a un rap­port avec la com­mu­nau­té et au lien qui lie l’être humain à son envi­ron­ne­ment, ain­si qu’à ses croyances. Jusqu’à 21 repré­sen­ta­tions gra­phiques témoignent du lien qu’a un indi­vi­du à son uni­vers, nous pou­vons citer entre autres : 

  • le nid d’abeille pour la vie com­mu­nau­taire ;
  • la corde dérou­lé repré­sente la droi­ture dans la vie ;
  • la toile d’a­rai­gnée est un sym­bole des liens fami­liaux.

Ces dif­fé­rentes signi­fi­ca­tions des sym­boles sont alors le secret des Zafi­ma­ni­ry.

Des villages tout en bois

Chez les Zafi­ma­ni­ry, le bois est tra­vaillé de manière à la fois intel­li­gente et artis­tique. Aucun clou, aucun métal n’est néces­saire pour la construc­tion d’une mai­son par exemple.

Et pour mon­trer leur talent, ils savent exac­te­ment quel arbre, quel bois est utile pour confec­tion­ner un tel meuble. Ils uti­lisent et exploitent des arbres qui peuvent durer dans le temps, bien que ce soient des espèces endé­miques de la grande île. Plus de 21 espèces sont des­ti­nées à un usage bien par­ti­cu­lier : soit pour la construc­tion, soit pour une déco­ra­tion, soit pour un meuble ou un acces­soire qui font par­tie des objets à usage quo­ti­dien. Ce der­nier peut être une louche ou une boîte à bijoux. 

Dans chaque mai­son, ou plu­tôt une case, vous remar­que­rez que portes et fenêtres, murs (en bois), poutre, etc., sont sculp­tés. 

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Les habi­ta­tions sont faci­le­ment démon­tables. Cela est due au fait que dans le temps, les Zafi­ma­ni­ry ont eu besoin de : 

  • s’intégrer au milieu natu­rel ;
  • chan­ger de cam­pe­ment, vers des lieux boi­sés.

Comment se rendre au pays des Zafimaniry ?

Une femme Zafimaniry
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Pour vous rendre dans ce pays enchan­té et enchan­teur, il vous faut mar­cher. Aucune route n’est acces­sible en voi­ture, des sen­tiers dans les forêts puis à tra­vers des col­lines avec de longues herbes sont les seuls pra­ti­cables. Il est impor­tant que vous soyez accom­pa­gné d’un guide qui connaisse bien le milieu ou encore d’un vil­la­geois pour ne pas vous perdre. Tou­te­fois, un vil­lage sur une cen­taine est acces­sible en voi­ture, mais cette fois encore, il faut tra­ver­ser des rizières et de grandes forêts d’eucalyptus. 

Se rendre dans les vil­lages de Zafi­ma­ni­ry est une grande aven­ture. Pour atteindre cer­tains vil­lages, il faut par­fois pré­voir plu­sieurs jours de marche. De ce fait, ce n’est pas tout le monde qui a le pri­vi­lège de s’y rendre et de décou­vrir cette richesse qui se cache dans les fins fonds de Mada­gas­car. 

Une richesse qui risque de disparaître

Entre la défo­res­ta­tion mas­sive, le manque de moyen pour sur­vivre et l’envie de per­pé­tuer cette belle culture, les Zafi­ma­ni­ry ont pu faire durer jusqu’à aujourd’hui leur art. Jour après jour, cha­cun s’efforce de pré­ser­ver les tra­di­tions et pro­té­ger leur patri­moine. Pour cela, ils s’adonnent au reboi­se­ment et luttent pour gar­der leurs terres loin de la tech­no­lo­gie. Depuis tou­jours, ce peuple a vécu éloi­gné du monde, iso­lé. Aujourd’hui, cette pra­tique a en par­tie chan­gée car de plus en plus de com­mer­çants d’Am­bo­si­tra vendent les pro­duits Zafi­ma­ni­ry. 

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Le mode de vie des Zafi­ma­ni­ry est res­té très tra­di­tion­nel. Les quelque 20 000 habi­tants tiennent à gar­der leur cou­tume et à se pré­ser­ver des influences exté­rieures. Tou­te­fois, c’est un peuple sym­pa­thique et hos­pi­ta­lier. Ils se feront une joie de vous héber­ger le temps qu’il fau­dra. Vous pour­rez de ce fait par­ta­ger leur quo­ti­dien et vous immer­ger dans une vie tota­le­ment dépay­sante.