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C’est quoi le “ody fitia” ?

Ody Gasy

Illustration du Ody Gasy. Photo prise sur internet

Les talis­se­ments, les Ody gasy et tous ce qui concerne la sor­cel­le­rie font par­ties de la culture Mal­gache. Pour les habi­tants de la grande île, ils sont appe­lés « Sam­py ». En effet, seul le « Dada­rabe » ou le « Mpi­ma­sy », le sor­cier en contact directe avec les ancêtres dit « Masi­na » peut four­nir des Ody Gasy à ceux qui en demandent. Il existe plu­sieurs sortes de talis­se­ments et de Ody Gasy à Mada­gas­car. Dans ce texte, nous allons par­ler du « Ody Fitia » ou le talis­se­ment de l’amour spé­cia­le­ment.

Les amulettes Malgaches

A Mada­gas­car, les amu­lettes sont appe­lées « Ody ». La croyance sti­pule que les amu­lettes sont capables de four­nir san­té et richesse à ce qui le pos­sède. Elles ont éga­le­ment le pou­voir de pro­té­ger les per­sonnes ain­si que leurs biens contre des esprits malé­fiques. Il existe éga­le­ment des amu­lettes qui per­mettent de rendre la mala­die, la mort et l’infortune aux enne­mis. Pour les Mal­gaches, les « Ody » s’appliquent à toutes les cir­cons­tances de la vie.

Les « Ody » de l’Imerina ont vu le jour depuis l’époque d’Andrianampoinimerina. Pen­dant le règne de la Reine Rana­va­lo­na II, les ody sont consi­dé­rés comme des Sam­py. Cette Reine a inci­né­rée d’ailleurs les déten­teurs de Sam­py à cette époque. Le Sam­py est un Cha­pe­let d’ody. Ety­mo­lo­gi­que­ment, il  signi­fie des amu­lettes en cha­pe­let. Ce sens est encore gar­dé dans quelques pro­vinces de la grande île. En revanche, dans les hauts pla­teaux, les Sam­py dési­gnent sim­ple­ment des talis­se­ments pro­tec­trices du peuple, du roi, etc. Ils sont éga­le­ment des objets de culte offi­ciel dans l’Imerina.

Ces « Ody gasy » sont éga­le­ment des matières uti­li­sées par le sor­cier ou la sor­cière pour jeter des sorts malé­fiques. Cepen­dant, ce ne sont pas tous, il existe deux sortes d’Ody gasy : ceux uti­li­sés en guise d’antidote, donc des Ody tsa­ra. Et ceux uti­li­sés pour détruire la vie d’autrui. Mais on ne peut pas réel­le­ment clas­ser le bien du mal car tout dépend de la façon dont ces der­niers seront uti­li­sés.

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Ody Gasy
Illus­tra­tion du Ody Gasy. Pho­to prise sur inter­net.

Le Ody Fitia

L’Ody Fitia ou la potion de l’amour est éga­le­ment une pra­tique que les Mal­gaches maî­trisent. Jadis, nom­breux sont les femmes et les hommes qui se servent des « Ody Fitia » pour pou­voir être avec une per­sonne pré­cise. Pour avoir du « Ody Fitia », la per­sonne va se rendre chez un pra­ti­quant, le « Mpi­ma­sy » ou le « Dada­rabe ». Ce der­nier va don­ner toutes les direc­tives à savoir concer­nant l’Ody Fitia et com­ment l’utiliser. En revanche, avoir une potion d’amour n’est pas gra­tuite, le don­neur va impo­ser ses condi­tions à l’utilisateur.

La plu­part du temps, les déten­teurs de l’Ody Fitia deviennent des sor­ciers. Cepen­dant, ce n’est pas une évi­dence, cela va entiè­re­ment dépendre du pra­ti­quant. A vrai dire, les Ody Fitia fonc­tionnent réel­le­ment sur­tout si l’utilisateur l’utilise et applique les conseils don­nés par le pra­ti­quant. Même aujourd’hui, nom­breux sont les Mal­gaches qui appliquent encore ce genre de pra­tique, sur­tout chez les femmes, en pro­vince comme dans la capi­tale.

La sorcellerie à Madagascar

La sor­cel­le­rie est tout un sujet de dis­cus­sion, c’est à la fois une pra­tique déli­cate et sur­tout effrayante. Le Mosa­vy est un mot issu du « ho avy », c’est-à-dire, le futur. Il existe deux sortes de per­sonnes pra­ti­quant le Mosa­vy :

  • Le sor­cier ou le « Mpa­mo­sa­vy » : cela signi­fie, une per­sonne qui arrive à pré­dire l’avenir. Il est simi­laire à la pra­tique : des voyants, des devins, etc.
  • Les Mpa­mo­ri­ka ny ho avy, ce sont éga­le­ment des sor­ciers, en revanche, ils sont des per­sonnes mal­veillantes. A cause de la jalou­sie exces­sive, des per­sonnes mal­veillantes ont recours à des sor­ti­lèges pour détruire la vie d’autrui. On les appelle éga­le­ment des « Mpi­la­lao ody rat­sy et ody mahe­ry ». Ces per­sonnes sont géné­ra­le­ment de sexe fémi­nin, elles sortent la nuit, toutes nues et cou­vertes d’huiles. Ses che­veux sont tout ébou­rif­fés. Des per­sonnes ter­ri­fiantes à vrai dire. Tous ce qui a pour but de nuire et de détruire la vie d’une per­sonne peuvent être consi­dé­rés comme un « mpa­mo­sa­vy » mal­gré le fait qu’elles ne sortent pas la nuit, cou­verte d’huile, etc.
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Bref, aujourd’hui, beau­coup de Mal­gaches témoignent encore l’efficacité de ces méthodes tra­di­tion­nelles.