Accueil » Divers » D’où vient la langue malgache ?

D’où vient la langue malgache ?

Le Mal­gache est la langue offi­cielle de Mada­gas­car. Ori­gi­nel­le­ment, c’est Dié­go Diaz qui a décou­vert l’île, ensuite sont venus les Aus­tro­né­siens. Nous le savons tous. Mais, plus rare sont ceux qui connaissent l’o­ri­gine de la langue mal­gache. Un seul dia­lecte est donc par­lé à Mada­gas­car. Tou­te­fois, quelques varia­tions se font entendre entre celui des côtes et celui des hautes terres. Ce qui est cer­tains, c’est que le Mal­gache est né de plu­sieurs langues. Les­quels ? La langue mal­gache est très métis­sée et très riche. Déve­lop­pons cela dans les pro­chaines lignes.

Rakibolana

Image venant d’in­ter­net

Une petite histoire de la langue

La grande majo­ri­té de la langue mal­gache tire ses ori­gines de la langue aus­tro­né­sienne, plus exac­te­ment, celle du groupe malayo-poly­ne­sien. Ce peuple s’é­tait éta­bli dans la grand île, il y a près de 2 400 ans. De ce fait, cette langue com­pose 90% du voca­bu­laire mal­gache. Les 10% res­tantes sont essen­tiel­le­ment com­po­sées de dif­fé­rentes langues afri­caines, notam­ment le ban­tou, l’a­rabe, le swa­hi­li, et le sans­crit. Dans cer­tains cas, le fran­çais et l’an­glais sont aus­si pré­sents. Par­fois un peu de Por­tu­gais, et même Hol­lan­dais.

La langue parlée

Vers les années 1960, les langues étran­gères ont été mises de côté pour don­ner plus de valeur au dia­lecte local. Le néo­lo­gisme et les termes lin­guis­tiques d’emprunts ont été for­te­ment frei­nés en vue de s’en débar­ras­ser com­plè­te­ment.

Le “teny meri­na” est la langue offi­cielle et s’a­vère être la base du dia­lecte Mal­gache. Cela pro­vient de plu­sieurs cir­cons­tances his­to­riques, si ce n’est que cette eth­nie domi­nait la grande majo­ri­té des terres de Mada­gas­car durant la royau­té. Durant l’é­poque colo­niale, c’est tou­jours le teny meri­na qui a été adop­té. Bien qu’une petite varia­tion est notable dans les dia­lectes, le sub­strat est cepen­dant le même. Il est sou­vent remar­qué que les syl­labes sont contrac­tées dans la langue mal­gache. La der­nière voyelle est éga­le­ment ava­lée.

Autres articles du site :  Les principales routes à Madagascar

La langue écrite

D’an­tan, la langue mal­gache s’é­cri­vait sous forme d’al­pha­bet arabe un peu défor­mé. C’é­tait le “sorabe”. Plus tard, l’al­pha­bet latin a été adop­té par le décret du 26 mars 1823. Cela abo­lit le sorabe et donne nais­sance à l’u­ti­li­sa­tion exclu­sive de la langue meri­na, tant à l’é­crit qu’à l’o­ral. L’al­pha­bet mal­gache com­porte 21 lettres, en effet, le “c”, le “q”, le “u”, le “w” et le “x” sont absents.

Le mal­gache est une langue à ral­longe. Il est remar­qué que des affixes s’a­joutent sou­vent au mot, à la racine, et défi­ni les règles gram­ma­ti­cales. Les mots com­po­sés sont faites de jux­ta­po­si­tion de mots, et les mots de liai­son sont sou­vent mis de côté. Un mot mal­gache peut être com­po­sé de 40 carac­tères et une phrase est struc­tu­rée en verbe, com­plé­ment, sujet. Le sujet peut être mis en pre­mier, sui­vi du com­plé­ment puis le verbe ter­mine la phrase.

teny gasy

Image venant d’in­ter­net

La malgachisation

A un moment, la langue mal­gache adopte plu­sieurs mots de la langue Fran­çaise. Cela est cer­tai­ne­ment une influence de la période colo­niale. Tou­te­fois, en 1978, le gou­ver­ne­ment décide de mettre en place la mal­ga­chi­sa­tion. Cela consiste à uti­li­ser exclu­si­ve­ment la langue mater­nelle dans l’é­du­ca­tion, et cela, dès les pre­mières années d’é­coles. Avec les dif­fé­rents dia­lectes qui ont des carac­té­ris­tiques dis­tinc­tives, le voca­bu­laire peut varier en fonc­tion de la région et de l’eth­nie.

Les différents dialectes de Madagascar

Avec les 18 eth­nies exis­tantes dans la grande île, 11 dia­lectes sont recen­sés. Nous avons en effet :

  • le meri­na ;
  • le bara ;
  • le saka­la­va ;
  • le bet­si­mi­sa­ra­ka atsi­no ;
  • le bet­si­mi­sa­ra­ka ava­ra­tra ;
  • le tan­droy / maha­fa­ly ;
  • le tsi­mi­he­ty ;
  • le bosy ;
  • le masi­ko­ro afo­voa­ny ;
  • le anta­ka­ra­na ;
  • le tano­sy.
Autres articles du site :  Les différentes ethnies existant à Madagascar

Pour faire simple, les dif­fé­rents dia­lectes peuvent être divi­sé en deux grands groupes : celui des hautes terres, le meri­na pour les orien­taux, et celui des côtes pour les occi­den­taux. Il est consta­té que la langue mater­nelle des Mal­gaches se com­pose de plus en plus de langues étran­gères.

A chaque activité son origine

Il a été remar­qué que chaque domaine tire son voca­bu­laire d’une langue bien dis­tincte. En effet, les appel­la­tions telles que le “omby”, “ako­ho”, “ondry”, etc., qui sont uti­li­sées dans le sec­teur de l’é­le­vage pro­viennent essen­tiel­le­ment du ban­tou. Le swa­hi­li est cepen­dant plus remar­qué dans le lan­gage com­mer­cial et dans la divi­na­tion mal­gache (le siki­dy, …) , mais aus­si dans le calen­drier (ala­ha­dy). Les mots les plus anciens quant à eux, viennent du sans­krit ou le malais comme “tsa­ra”, “san­dry”, “het­sy”, etc.. Les objets usuels tirent leurs noms de la langue anglaise ( lata­ba­tra pour la table ou encore tari­ge­tra pour tar­get, seko­ly pour school, etc.), et du fran­çais (savo­ny pour savon, labo­zia pour la bou­gie, etc.). Plu­sieurs exemples peuvent appuyer ces thèses, et cela, jusque dans les zones côtières.

Dans la langue mal­gache, comme cer­taines lettres de l’al­pha­bet sont absent, les pro­non­cia­tions sont faites de la manière sui­vante :

  • le “o” est lu “ou” ;
  • le “e” est lu comme le “é” ;
  • le “h” est très sou­vent muet ;
  • le “i” s’é­crit essen­tiel­le­ment en milieu de mot, il est rem­pla­cé par le “y” si il est pla­cé à la fin.

Le Mal­gache est retrou­vé dans à peu près un tiers de la popu­la­tion au Mayotte, un grand nombre à La Réunion, mais aus­si aux Comores, en France et aux États-Unis. Les Mal­gaches consi­dèrent leurs langues comme fai­sant par­tie de leur patri­moine cultu­rel. Cha­cun s’ap­plique alors à le pré­ser­ver.

Autres articles du site :  Les casse-croutes sur les RN malgaches : solovolo, katsaka, akoho