Le concubinage à Madagascar

Pas besoin de connaître ni l’age, ni le sexe, ni la classe sociale d’une personne, s’introduire dans une relation amoureuse reste une partie très importante dans la vie des hommes. Dans un angle de vue globaliste, le mariage a pour but de légaliser, devant les parents, la législation et Dieu ; l’union d’un couple. Dans la coutume malgache, le mariage a une très grande place dans la société et ne peut en aucun cas se passer inaperçu, peu importe l’originalité du couple. Autrefois, le mariage se fait devant les deux parents et les dit “olo-be”, leur accord et bénédiction permettent à un couple de s’unir légitimement et de réussir dans leur vie. Bien entendu, en cas de refus, le couple ne pourra pas aller jusqu’au bout de cette relation. Beaucoup sont les raisons qui font qu’un mariage soit refusé, cela peut être un frein levé par les parents d’une des deux parties, à cause de la religion, l’ethnie, la couleur de la peau, les antécédents et tant d’autres raisons. L’amour est une affaire de sentiment, ça fait toujours mal de rompre involontairement à son partenaire, surtout quand une autre personne, à part l’un des deux amoureux, s’enlise dans la relation pour en mettre fin. Face à ce genre de situation, certains couples continuent leur route et choisissent de vivre en cachette, l’une des raisons qui fait que le concubinage voit le jour. Dans cet article, nous n’allons pas aller dans les détails du pourquoi du mariage, mais plutôt nous focaliser sur les étapes du mariage Malgache ainsi de voir ce qu’est le concubinage et ses causes.
Parlons de la règle traditionnelle malagasy concernant le mariage
Selon la coutume malgache, le jeune homme fait le premier pas auprès de la famille de sa future épouse, cette étape s’appelle “fisehoana”. Dans le fisehoana, les futurs beaux-parents ont les derniers mots, de refuser ou accepter la demande du jeune homme. Pour précision, ce rituel se fait toujours chez la jeune fille et les échanges se font par le biais du “kabary”(discours). Si les parents de cette dernière acceptent la demande du jeune homme, ils peuvent procéder à l’étape suivante qui est le “vodiondry”, après quoi le couple sera définitivement considéré comme marié et légal aux yeux de tous. Dans certaines “foko”, les parents du côté de la jeune fille sont exigeants et très stricts en termes de respects des rituelles instaurées par les ancêtres. De ce fait, la famille du jeune homme a intérêt à suivre méticuleusement les étapes imposées par les aïeuls.

En cas de refus, la décision de la famille accueillante reflétera dans le discours du mpikabary. Ce sera en conséquence la fin de la conquête pour le jeune homme. Par contre, ils continueront de s’aimer à l’insu de leurs parents s’ils sont en désaccord avec la décision des parents. Dans le cas échéant, le couple entre dans le concubinage. Le concubinage est un pur irrespect envers les parents, comme le dicton malgache le dit “Tsy misy zava-mahamenatra mihoatra ny mitari-bady tsy lasam-bodiondry”, qui signifie : rien n’est plus honteux que de conduire une femme sans avoir donné préalablement la croupe de mouton. De ce fait, le couple n’ira pas très loin dans la vie, selon la foi traditionnelle malagasy, car la famille que les deux amoureux vont fonder n’a pas été bénie par leurs parents respectifs.
Et si on parle de l’actualité ?
Depuis la mondialisation, l’authenticité du mariage malgache n’est plus respectée et les jeunes occidentalisent les démarches. Dotant plus qu’actuellement, l’union d’un couple doit être légalisée auprès de la mairie. En outre, comme l’on dit souvent « l’amour n’a pas d’âge », les jeunes de nos jours éveillent prématurément leur amour, un phénomène qui, vraisemblablement, est naturel. Ils commencent à s’introduire dans une amourette dès leurs très jeunes-âge. Face à cette situation, les parents semblent contraints de, soit mettre en terme catégoriquement à leur relation, soit les surveiller de près. Effectivement, chacun a sa manière d’interpréter les encadrements des parents, beaucoup les prennent comme une simple balise et tant d’autres comme un refus indirect. Après tout, les parents jouent également un rôle très important et doivent montrer un exemple irréprochable aux yeux de leurs enfants pour rendre factuels leurs encadrements. Vivre ensemble et fonder une famille sans passer par les étapes nécessaires sont aussi dûs à un manque de financement, ou la jeune fille est tombée enceinte avant le mariage. Peur d’avoir des quelconques sanctions des parents ou d’être hostile à l’égard de la société, le jeune couple décide de faire la fugue et de partir ailleurs.
Bon nombre de sociologues montrent leurs avis à l’égard du concubinage, certains témoignent que la longévité d’une relation amoureuse dépend du couple eux-mêmes et non des étapes qu’ils ont franchies auprès de l’État. En tout état de cause, pas seulement les Malgaches, mais tout couple dans le monde ressent la même chose lorsque quelqu’un se lève pour mettre un barrage à travers leur chemin. Aux yeux des Malgaches, respecter les parents reste comme mettre un éclaireur sur le reste de la vie