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Le « kere » dans le sud de Madagascar

Illustration en image des enfants du Sud faisant face à la malnutrition

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Le manque de nour­ri­ture, le manque d’eau et la mort des enfants de bas âges témoignent le kere qui règne dans la par­tie sud de la grande île. Plus de 1.5 mil­lion de per­sonnes sont concer­nées de près, ce qui requiert une aide d’urgence. Dans cet article, décou­vrez les prin­ci­pales causes du kere à Mada­gas­car, les consé­quences ain­si que les formes de lutte mises en place pour l’éliminer peu à peu.

Illustration en image des enfants du Sud faisant face à la malnutrition
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Les principales causes du kere

Depuis l’existence de la famine dans le sud de l’île, les prin­ci­paux fac­teurs ont tou­jours été la séche­resse et le chan­ge­ment cli­ma­tique. Puis, vient s’y ajou­ter la pau­vre­té chro­nique liée à la crise poli­tique et éco­no­mique dans le pays. Coup de loupe.

La sécheresse

Les popu­la­tions du sud de Mada­gas­car deviennent des vic­times d’une séche­resse pro­lon­gée résul­tant du dérè­gle­ment cli­ma­tique. Il faut savoir que l’agriculture est vivrière dans le sud de l’île. Tou­te­fois, la récolte y est tel­le­ment mau­vaise que les res­sources deviennent médiocres. Avec la séche­resse, les agri­cul­teurs de la région ren­contrent beau­coup de dif­fi­cul­tés et ne peuvent même plus pro­duire. Par consé­quent, il n’y a pas grand-chose à consom­mer, ni à vendre, ce qui fait qu’ils n’ont pas non plus de l’argent pour s’acheter de la nour­ri­ture.

Illustration en image de la sécheresse à Madagascar
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Le changement et le réchauffement climatique

« Kere » pré­sente deux sens dont la séche­resse et le manque de nour­ri­ture. Les phé­no­mènes de ce type sont mal­heu­reu­se­ment deve­nus récur­rents à Mada­gas­car depuis 1896. La famine de ces der­nières années est, selon l’ONU, liée au réchauf­fe­ment cli­ma­tique. Cela semble assez éton­nant vu que l’île contri­bue très fai­ble­ment au rejet de dioxine de car­bone, soit 0.01 % du volume d’émission dans le monde entier. Le chan­ge­ment cli­ma­tique dont souffre Mada­gas­car est donc pro­vo­qué par d’autres même si actuel­le­ment des actes de défo­res­ta­tion y sont de plus en plus visibles.

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La pauvreté chronique de l’île

3 élé­ments sont sym­boles de la pau­vre­té qui per­siste dans la grande île :

  • Reve­nu par habi­tant par­ti­cu­liè­re­ment faible ;
  • Retard remar­quable dans le déve­lop­pe­ment humain ;
  • Eco­no­mie très vul­né­rable.

Ce n’est de secret pour per­sonne que Mada­gas­car fait par­tie des pays les moins avan­cés du monde, où 80% de la popu­la­tion tra­vaille dans le sec­teur pri­maire. Ce der­nier étant peu déve­lop­pé, et sur­tout peu pro­fes­sion­na­li­sé, même les pro­duits à forte valeur ajou­tée tels que le clou de girofle et la vanille n’avantagent pas l’économie de l’île.

Par ailleurs, Mada­gas­car souffre du manque d’infrastructures, sur­tout la par­tie sud. Même les routes sont insuf­fi­santes. Les aides arrivent dif­fi­ci­le­ment dans la région, et pire, même quand l’Etat s’y prête atten­tion, les per­sonnes mal­in­ten­tion­nées ne manquent pas, et il arrive que les aides ne par­viennent pas aux béné­fi­ciaires.

La conséquence : malnutrition chronique chez les enfants moins de 5 ans

Comme nour­ri­ture, la popu­la­tion du sud mange tout et n’importe quoi, si l’on ne cite­rait que du cuir bouilli, de l’argile blanche, ou encore des cac­tus.

Par consé­quent, le nombre de décès chez les enfants de bas âge ne cesse d’augmenter pen­dant ces 5 der­nières années. En effet, à cause de la mal­nu­tri­tion, la crois­sance de chaque enfant concer­né par le kere est mis en jeu. En par­lant de crois­sance, le retard est pal­pable, car les enfants du sud de Mada­gas­car sont petits par rap­port à leur âge. Il en va de même en termes de déve­lop­pe­ment cog­ni­tif, ce qui est tout à fait nor­mal, puisqu’en dehors du fait que les enfants mangent très mal, la plu­part d’entre eux ne vont pas à l’école. Le manque de nour­ri­ture affai­blit aus­si leur sys­tème immu­ni­taire, ils deviennent ain­si vul­né­rables face à plu­sieurs mala­dies.

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Lutte contre le kere dans le sud : aides et accompagnements

Une grande par­tie des ménages dans la par­tie Sud de Mada­gas­car se bat tous les jours contre le kere. Pour les accom­pa­gner dans leur com­bat, quelques solu­tions durables ont été mises en place. Ils sont, par exemple, orien­tés vers des acti­vi­tés de sub­sis­tance qui vont leur per­mettre d’avoir une source de reve­nu ain­si que de trou­ver de la nour­ri­ture au quo­ti­dien. Des orga­nismes et asso­cia­tions se mobi­lisent pour les inci­ter à pra­ti­quer des acti­vi­tés géné­ra­trices de reve­nus, comme :

  • L’élevage bovin ;
  • L’agriculture adap­tée au cli­mat de la région ;
  • La pis­ci­cul­ture.

Culti­ver des plantes qui résistent à la séche­resse comme le pois d’Angole est, par exemple, très pra­tique. La plan­ta­tion des arbres s’avère éga­le­ment néces­saire pour lut­ter contre l’érosion plu­viale et éolienne.

Cer­tains orga­nismes inter­na­tio­naux ont ins­tau­ré la poli­tique ACT ou Argent Contre Tra­vail pour aider les popu­la­tions du Sud de Mada­gas­car. En prin­cipe, les ménages dits « béné­fi­ciaires » doivent tra­vailler en contre­par­tie d’une somme d’argent. Les tra­vaux consistent tou­jours au déve­lop­pe­ment de la région. Par exemple, ils vont s’atteler au creu­sage d’un canal d’irrigation qui sera utile pour la culture des champs, ce qui va per­mettre l’augmentation de la pro­duc­tion agri­cole de la région sur le long terme. Des fois, ils vont aus­si faire des tra­vaux de reboi­se­ment, de plan­ta­tion de légumes et de fruits, entre autres. Le fait de tra­vailler ensemble favo­rise éga­le­ment la cohé­sion sociale et la soli­da­ri­té entre les béné­fi­ciaires.