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Ambatolampy et ses fabrications artisanales

Un atelier de fromagerie

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C’est vrai que la majo­ri­té des Mal­gaches vit dans l’agriculture et l’élevage, c’est d’ailleurs un pays sous-déve­lop­pé qui se base sur le sec­teur pri­maire. La popu­la­tion de la grande île est d’origine indo­né­sienne, des étran­gers qui sont entrés dans les côtes de Mada­gas­car. Ce sont les doyens des Vezos ou Vezo (une des 18 eth­nies de Mada­gas­car). Ces pre­miers habi­tants de l’île rouge ont emboî­té les pas de leurs ancêtres et ont impor­té dans le pays cer­tains de leurs cultures. Ils ont appor­té le riz à Mada­gas­car, les noix de coco, la banane, le café et tant d’autres comme mode de vie. Au fil du temps, les Mal­gaches ont aug­men­té en termes d’effectif, des cou­tumes se forment dans tous les côtés de l’île, des divers types d’activités naissent selon l’endroit où vivent cer­taines familles. Les Vezo sont des excel­lents pêcheurs, la popu­la­tion du Nord se fait du nom dans la filière vanille avec une qua­li­té de pro­duc­tion irré­pro­chable. Le foko (eth­nie) Ante­mo­ro s’est fait connaître par la concep­tion du fameux papier Ante­mo­ro. La pro­vince de Fia­na­rant­soa immerge son talent dans la pro­duc­tion du vin sous la marque « Lazan’i Bet­si­leo », le « Cou­teaux d’Ambalavao et le « Châ­teau ver­ger ». La petite ville de Behen­jy reste indé­trô­nable en termes de qua­li­té et de quan­ti­té de pro­duc­tion de foie gras. La par­tie Est de l’île est répu­tée sur la pro­duc­tion du girofle. Face à tout cela, la ville d’Ambatolampy n’est pas à sous-esti­mer, elle a sa part dans le déve­lop­pe­ment du pays, et son acti­vi­té fait vivre bon nombre de foyers dans la par­tie sud de la capi­tale d’Antananarivo. Dans cet article, nous allons nous concen­trer sur la ville d’Ambatolampy et ses fabri­ca­tions arti­sa­nales.

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Des produits fait à partir de l'aluminium
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La fonderie d’aluminium à Ambatolampy

Ce tra­vail est deve­nu un vrai art pour les habi­tants d’Ambatolampy. Rap­pe­lons que cette ville est située au sud d’Antananarivo, notam­ment 70 km de la capi­tale. Elle sera votre pro­chaine ville une fois arri­vé à Anta­ni­fot­sy et que vous conti­nuez votre che­min sur la RN7 (route natio­nale numé­ro 7). Dès que vous entrez dans les 100 pre­miers mètres de la ville, des cas­se­roles, des mar­mites et d’autres usten­siles faits à par­tir de l’aluminium vous frap­pe­ront les yeux.

Etant don­né que la base de la nour­ri­ture des Mal­gaches est le riz, une habi­tude gas­tro­no­mique impor­tée par indo­né­siens, 99 % des foyers mal­gaches ont des mar­mites. Juste la taille qui les dif­fé­ren­cie selon le nombre de la famille, mais la plu­part des mar­mites et cas­se­roles uti­li­sées par les Mal­gaches pro­viennent d’Ambatolampy.

Un petit rappel de l’histoire.

Un cer­tain Ran­dria­nan­toa­ni­na Ran­dria­nan­toa­ni­na, enfant de la ville d’Ambatolampy s’est ins­pi­ré de ce que Jean Laborde a lais­sé à Man­ta­soa. D’une manière pré­cise, il s’agissait des débris de l’atelier de fon­de­rie qu’a lais­sé Jean Laborde. Enthou­sias­mé par les tech­niques qu’il a acquises en Europe, le jeune Ran­dria­nan­toa­ni­na Ran­dria­nan­toa­ni­na a pris des cou­rages à deux mains et a ouvert sa propre fon­de­rie d’aluminium qui est l’Alumada, et ce, avant l’achèvement de la Grande guerre. En étant per­for­mant en termes de tech­ni­ci­té, il a appris à ces ouvriers des diverses façons comme le mou­lage en laté­rite. Au tout début, il a fait fabri­quer des cloches en uti­li­sant comme matière, le bronze. La vie de Ran­dria­nan­toa­ni­na Ran­dria­nan­toa­ni­na a connu une tour­nure tra­gique en 1947, l’année où Mada­gas­car a été for­te­ment secoué poli­ti­que­ment, il a été empri­son­né suite à des soup­çons lui poin­tant du doigt comme un four­nis­seur d’armes à ses com­pa­triotes insur­gés. Deux ans après son empri­son­ne­ment, il ‘s’est éva­dé et s’est retour­né en toute dis­cré­tion dans sa ville natale en 1951. En véri­té, son his­toire est comme un conte, un homme plein de cou­rage et de déter­mi­na­tion. Peu de temps après, il a conçu la toute pre­mière mar­mite mal­gache à base d’aluminium. Il a été cou­ron­né comme Lau­réat de l’Ordre natio­nal mal­gache au cours de la pre­mière répu­blique. Il était très méti­cu­leux au sujet de la sélec­tion des matières pre­mières, ces der­nières seront envoyées pour extru­sion en Europe. Ran­dria­nan­toa­ni­na est décé­dé en 1993, il a lais­sé der­rière lui une équipe bien rodée et très per­for­mante puisqu’il a par­ta­gé toutes ses for­mules à ses enfants ain­si qu’aux ouvriers. Doré­na­vant, l’entreprise est gérée par sa fille Sté­pha­nie Rama­nan­toa­ni­na.

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Au fil du temps, les ins­pi­ra­tions viennent et des idées se créent, ils ne res­tent plus sur la concep­tion des mar­mites, mais élar­gissent leur chance de gain par la concep­tion des décors sculp­té en alu­mi­nium, des cen­driers, des sta­tuettes, des bijoux, des textes sur com­mande et tant d’autres gad­gets que vous pou­vez voir à tra­vers ses vitrines.

Un atelier de fromagerie
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La fromagerie d’Ambatolampy.

Pas que la fon­de­rie d’aluminium, la ville d’Ambatolampy est éga­le­ment répu­tée par la fabri­ca­tion du fro­mage, dont la plus grande socié­té de fro­ma­ge­rie locale est FOFIAF. Des fer­miers viennent, tous les matins, devant la porte de FOFIAF pour vendre leurs laits frais. Pour faci­li­ter la vente et la véri­fi­ca­tion de la qua­li­té du lait, ces der­niers doivent être condi­tion­nés dans des bou­teilles de 1,5 L. La véri­fi­ca­tion ne se fait pas inaper­çue, une goutte d’échantillon sera pré­le­vée par le res­pon­sable qua­li­té et sera mélan­gée avec l’alcool à 70°. La pro­ces­sus et simple, si l’échantillon se coa­gule après avoir été mélan­gé avec l’alcool, tous les restes seront refu­sés. Dans le cas contraire, le lait sera accep­té est ven­du, des tra­vaux se font en interne pour le trai­te­ment afin que la pro­pre­té et le goût du fro­mage soient irré­pro­chable. Selon les adeptes du for­mage, le goût des fro­mages d’Ambatolampy est lar­ge­ment déli­cieux par rap­port à ceux qui ont été fabri­qué indus­triel­le­ment.