Le parc forestier d’Angavokely et Angavobe

Vous êtes amateur de randonnée pédestre ? Vous appréciez particulièrement le paysage de terre rouge typique des hauts plateaux ? Il est vrai qu’ils contrastent merveilleusement avec le vert des zones forestières. Peu de gens connaissent l’existence d’un parc forestier à l’Est d’Antananarivo. Pourtant, il a été constitué en 1913. En effet, à peine à 36 kilomètres de la ville, se trouve la station forestière d’Angavokely et Angavobe. Cette forêt, qui est située dans la commune urbaine de Nandihizana Carion compte, parmi les plus grandes et les plus anciennes de toute l’île. Actuellement sous la responsabilité du ministère des eaux et forêts et grâce aux actions menée par divers acteurs touristiques de la capitale, le lieu commence à se faire un nom. Focus sur la station forestière d’Angavokely et Angavobe.
Image venant d’internet
Ce qu’il y a à savoir sur Angavokely et Angavobe
Plusieurs petits chemins en partance des villages qui se trouvent à leurs pieds mènent à Angavokely et Angavobe. Cependant, si vous participez à une expédition organisée par un opérateur touristique, vous aurez à suivre un circuit pré-établi qui vous fera également découvrir des villages au charme particulier.
Constitué principalement de granite, le massif montagneux d’Angavokely fait 1752 mètres d’altitudes. Le sommet est facilement accessible par divers petits sentiers qui sont foulés par les va-et vient des villageois en quêtes de bois sec pour faire bouillir la marmite. Sur votre route d’ailleurs, il est fort possible que vous rencontriez des jeunes et des enfants tout souriant avec un fagot de branche posé sur la tête. La végétation qui recouvre Angavokely est riche et pour récompenser l’effort, un panorama de la région qui s’étend sur 100 kilomètres s’offre à vous. La vue est à couper le souffle et la légère brise qui vous caresse les cheveux apporte une petite note de fraîcheur.
Angavokely s’étend sur 695.34 hectares. Les roches occupent une centaine d’hectares, les vallées près de 11 840 hectares, et les 483,28 hectares restant, soit 84%, est recouverte par la forêt. Le climat de la région est frais et humide, ce qui est favorable au type de végétation existante.
En 2011, encore 80 hectares de terre sont recouverts de forêt naturelle primaire à moyenne altitude, si une forêt exotique recouvre un peu plus les 470 hectares restants. 26 hectares d’arboretum sont également notés.
Les atouts de la forêt d’Angavokely et Angavobe
La proximité du lieu et la facilité d’accès représentent un des atouts majeurs du parc. En outre, les grottes, la diversité floristique et le paysage magnifique valent bien le déplacement. Les orchidées comptent parmi les hots spots de cette station. En effet, le site s’avère être connue mondialement pour son centre de recherche sur ses plantes endémiques. Il est vrai qu’un nombre considérable d’espèce d’orchidées s’épanouit dans cette nature encore un peu sauvage. Il est recensé 117 espèces, certaines ne sont visibles que dans le parc.
Plusieurs espèces et familles de chauves-souris ont élu le parc d’Angavokely et d’Angavobe comme domicile. Effectivement, ils s’abritent dans les cavernes et dans les crevasses rocheuses. Ces chauves-souris, également appelées les “gavo” ont alors données leur nom au parc. Angavokely signifie donc “là où il y a les petites chauves-souris” et Angavobe : “là où l’on trouve les grandes chauves-souris”.
Une salle des archives est disponible dans le parc, pour ceux qui ont le besoin de connaître l’histoire du parc peuvent s’y documenter. Néanmoins, par manque d’entretien, la salle et les documents sont dans un état assez particulier.

La station forestière en danger
Les deux stations se dégradent petit à petit depuis des années. Aucune action de protection ni de conservation n’a été mise en place depuis un bon nombre d’années. La forêt est en danger permanent du fait que la population des zones environnantes vivent beaucoup de l’exploitation forestière. L’exploitation de ces ressources fait en effet partie intégrante des sources de revenu principales des villageois.
Une politique d’exploitation rationnelle de ses ressources peut permettre une amélioration et une pérennisation de ces derniers. Cela pourrait apporter une nouvelle manière d’exploitation des ressources par les habitants.
Le parc fait face à différents problèmes depuis un bon nombre d’années :
- le manque de personnel : seulement 3 agents s’occupent du parc dans sa totalité ;
- le manque de matériel : ceci regroupe tous les types de matériels utiles et nécessaires pour l’entretien et la préservation du site (bureau, infrastructures,…) ;
- l’absence de plan d’action pour la station forestière.
Il est force de constater que le parc forestier d’Angavokely et d’Angavobe peut très vite devenir une ressource de développement pour les villages avoisinants. Cependant, de grands travaux et un plan d’action rapide et efficace sont utiles. Cela permettrait au parc d’attirer plus de visiteurs. Les jeunes pourraient se former en tant que guide touristique ou garde forestier. C’est un moyen qui permettrait aux deux acteurs principaux de se développer ensemble. Un nouveau mode de gestion et un peu plus d’ouverture au monde extérieur seraient également un bon moyen de pallier aux différents problèmes que rencontre le site.